Les sirènes d’alarmes retentissent à l’Union Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (UTICA). La Fédération Nationale de l’information et de la communication, chambre syndicale de l’UTICA, a organisé une conférence de presse vendredi 4 mars au siège de la centrale Patronale pour manifester sa colère.
Les sirènes d’alarmes retentissent à l’Union Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (UTICA). La Fédération Nationale de l’information et de la communication, chambre syndicale de l’UTICA, a organisé une conférence de presse vendredi 4 mars au siège de la centrale Patronale pour manifester sa colère.
Un grand mécontentement a été clairement exprimé par les intervenants, à savoir Kais Sellami, président de la Fédération (qui a présidé cette conférence), Karim Ahres, Président de la chambre Nationale des SSII (Sociétés de services et d’ingénierie informatique), Tatoufik Halila, Président de la chambre nationale des intégrateurs des Réseaux Télécoms, et Khalil Zahouani président de DOTIT (société de services informatiques).
Tous étaient là pour donner l’état d’avancement «réel» tel qu’ils l’ont décrit du secteur des TIC en Tunisie, du programme Tunisie Digitale et du déploiement de la 4G. Rappelant au début que le secteur des technologies représente 7% du PIB en 2014, la Fédération a tenu à souligner que le gouvernement actuel qui doit faire face à des problèmes d’employabilité et à lutter contre le chômage, ne considère pas ce secteur comme étant une priorité dans ses activités.
«Nous formons des ingénieurs, des compétences chaque année, nous investissons largement dans nos ressources humaines pour qu’après ils émigrent vers l’Europe. Les jeunes ne trouvent pas d’opportunités ici. Désormais, dans chaque famille tunisienne, on trouve un informaticien. Mais où va-t-on les mettre ? Où vont-ils travailler ?», s’est demandé Khalil Zahouani.
Conférence de presse de l’UTICA
Pour Kais Sellami, le programme Tunisie Digitale 2018 (qui a été une initiative lancée par l’UTICA il y’a plus de deux ans), n’a pas vraiment décollé jusqu’à maintenant : «Je vais être très clair à propos de ceci. Aujourd’hui concrètement, il n y’a pas de grands projets qui sortent. Il n’y a que de petites mesures et il y’a beaucoup de populisme. Les projets e-sante, e-gov jusqu’à maintenant n’ont pas vu le jour. Pourquoi accumulons-nous tous ce retard ? Le problème n’est pas dans le contenu du programme en lui-même. Celui-ci est assez convaincant et épate les ministres des TIC africains. Le problème est dans la concrétisation réelle».
Il a rappelé par la suite que six axes stratégiques composent Tunisie Digitale 2018 : L’infrastructure, l’e-Gov, les usages, l’e-business, l’offshoring et l’innovation, avant de rajouter : «Le projet du e-tourisme aurait dû débuter ce mois-ci. Nous ne faisons que des études de projets, par de réelles actions sur le terrain. Même cas pour le secteur de la santé. 9 hôpitaux auraient du être équipées de la numérisation des médicaments depuis le début de l’année 2016. Il faut savoir aussi que le budget alloué au projet Smart Tunisia n’a pas encore été libéré. Il faut savoir également que les verrous administratifs et le fameux «Le système est en panne » que l’on entend à tort et à travers dans chaque municipalité, dans chaque poste, dans chaque organisme administratif ne pourra pas être éradique d’ici demain. Comment peut-on dire que la Tunisie est une plateforme africaine digitale, lorsque nous avons tous ces rouages ? Avant que la Tunisie puisse devenir un pionnier des TIC et être une pépinière de startup, il faut déjà accumuler le retard digital accablant que l’on a dans le pays ?»
Taoufik Halila a parlé pour sa part du volet infrastructure et du projet national du Très haut Débit. Ce projet prévoit la couverture de tout le territoire tunisien par la fibre optique plutôt que le cuivre. «Le projet de la 4G a pris le dessus par rapport au projet Très Haut Débit. L’intention réelle était de faire déployer la fibre optique correctement puis passer à la 4G. La 4g au lieu d’être un axe de ce projet, s’est au contraire vue être un plan complètement à part», a-t-il déclaré.
Le Président de la chambre nationale des intégrateurs des Réseaux Telecoms a ainsi demandé, au nom de l’UTICA, de ralentir le projet de la 4G et principalement pour la signature des accords des licences qui seront attribuées pour trouver les mécanismes nécessaires au sauvetage des sociétés d’infrastructure tunisiennes.
Oussama Ferchichi
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