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La bande 6 GHz devrait-elle être partagée entre le Wi-Fi et la 5G ?

Les bandes 5 GHz et 2.4 GHz n’étant plus suffisantes pour supporter la densité des appareils connectés aux réseaux Wi-Fi, le passage par une autre bande de fréquence est devenue une nécessité pour améliorer la qualité de service. Les interférences sur la 2.4 GHz – bande historique – sont, en effet, contraignantes car celle-ci est aussi utilisée pour le Bluetooth et les micro-ondes. La 5 GHz est, elle, moins congestionnée mais traverse difficilement les obstacles, les murs notamment.

L’utilisation grimpante du Wi-Fi a poussé donc la ‘WiFi Alliance’ à travailler à l’utilisation de la bande 6 GHz, de par l’impact économique important du haut débit fixe dans certains pays. Sauf que celle-ci est aussi candidate pour la 5G. Une éventuelle cohabitation de ces deux technologies sur cette bande demeure objet de doutes. Certains gouvernements ont déjà autorisé l’utilisation de certaines fréquences de cette bande sans licence, ce qui a provoqué une grande polémique.

La Tunisie semble être en faveur de l’attribution de cette bande – actuellement utilisée pour les faisceaux hertziens et les liaisons satellites – pour a 5G. Lors d’un atelier organisé en marge du Mobile World Cogress 2022 qui s’est tenu à Barcelone du 28 février au 3 mars, la directrice générale de l’Agence nationale des fréquences (ANF), Olfa Jemmali a fait savoir que l’administration tunisienne n’aurait aucun intérêt à allouer la bande supérieure des U6 GHz pour le Wi-Fi 6 sans licence expliquant que la priorité en Tunisie est de renforcer les réseaux mobiles et les réseaux de transport.

« En effet, la Tunisie a attribué la bande 5 GHz au WiFi depuis 2017. Cette bande n’a, cependant, pas été exploitée comme prévu.  Le spectre sans licence de 5 GHz – dont seulement 20% sont exploités actuellement – doit d’abord être utilisé de manière optimale avant de commencer à allouer un nouveau spectre au Wi-Fi », a-t-elle avancé.

Reste alors la question de la cohabitation entre les faisceaux hertziens et la 5e génération des réseaux mobiles. Le pays n’a pas encore tranché selon Olfa Jemmali. Dans une déclaration accordée à DigiClub – powered by Huawei, Quantylix et Bac Teksys –, elle a indiqué que la Tunisie préférait temporiser en attendant la décision finale de la Conférence internationale des radiocommunications sur le sujet soulignant que l’ANF suit de près les études sur l’identification des IMT dans la bande 6425-7125 MHz pour la Région 1 (Europe, Afrique et Moyen-Orient, ndlr).

Interrogée sur les bandes qui seront utilisées pour la 5G en Tunisie, Olfa Jemmali a rappelé qu’en premier temps, la priorité serait aux bandes 3.5 Ghz et 700 MHz. Elle a noté, dans ce sens, qu’une fois la couverture 5G arrive à maturité, il serait alors possible de lancer la 5G sur les bandes millimétriques telles que la 26 GHz. Celle-ci fournit les débits les plus élevés indispensables pour les applications enhanced Mobile Broadband (eMBB) extrêmement gourmandes en termes de bande passante. Mais avant d’y arriver, c’est la 6 GHz qui devrait entrer en jeu. Sur le moyen terme, c’est cette bande que les opérateurs pourraient exploiter, une fois les bandes 3.5 GHz et 700 MHz arrivées à saturation, selon les études en cours.

L’Agence nationale des fréquences a, rappelons-le, lancé en août 2020 une consultation nationale sur les bandes à utiliser pour la 5G. Une synthèse de cette consultation est disponible ici.

Nadya Jennene

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