La Banque mondiale a approuvé deux financements de centaines de millions de dollars, au début du mois d’avril 2023, à destination du Kenya et du Madagascar ; des aides qui s’inscrivent dans l’effort de développement de l’économie numérique des deux pays.
Dans un communiqué publié à l’occasion, l’institution financière a annoncé un financement de 390 millions de dollars au projet d’accélération de l’économie numérique au Kenya ; un programme multiphases visant à élargir l’accès à l’Internet haut débit sur le territoire kényan. Malgré des progrès technologiques certes indéniables réalisés dans le pays, il subsiste un gap dans l’accès à un internet de qualité, aux services publics numériques et aux compétences nécessaires aux individus et aux entreprises au Kenya ; un obstacle ne permettant pas au pays subsaharien de prospérer dans une économie mondiale de plus en plus numérisée.
Le programme d’accélération de l’économie numérique mis en place par le gouvernement kényan prendra place de 2023 à 2030 et sera divisé en deux phases. La première partie s’étendra de 2023 à 2028 et se concentrera sur l’élargissement de l’accès à l’Internet haut débit, l’amélioration de la qualité et de la prestation de l’éducation, l’amélioration de certains services gouvernementaux et le renforcement des compétences pour l’économie numérique régionale. La seconde phase, quant à elle, s’étendra de 2026 à 2030 et se concentrera sur la mise en place d’un environnement numérique sécurisé afin d’améliorer la prestation de services numériques et développer l’innovation pour l’économie numérique régionale.
Pour le Madagascar, la Banque mondiale a approuvé un crédit de 400 millions de dollars à destination du projet « Connectivité numérique et énergétique pour l’inclusion à Madagascar » (DECIM) ; un programme qui œuvre à doubler l’accès à l’énergie et assurer un accès internet à des millions d’utilisateurs supplémentaires sur le territoire dans un effort de promotion de l’inclusion socio-économique.
Au Madagascar seul 33,7% de la population a accès à l’électricité, soit plus de 18 millions de personnes, contre une moyenne de 48,4 % pour l’Afrique subsaharienne en 2020. Un taux très faible plaçant le Madagascar au 13e rang des pays ayant la plus grande population non électrifiée au monde. En termes de connectivité et d’accessibilité à l’internet haut débit, le taux d’utilisation a augmenté, atteignant environ 22% de la population en 2021, contre seulement 5,1% en 2016. Le taux de pénétration d’internet demeure, toutefois, bien en dessous de la moyenne régionale de 33% en Afrique subsaharienne.
Le projet DECIM se concentrera donc sur le déploiement d’infrastructures et la mobilisation de capitaux privés pour améliorer et étendre l’accès à l’énergie et aux services numériques dans les zones mal desservies. Le programme vise à fournir, grâce à des investissements ciblés, de l’électricité à au moins 10 millions de personnes et gagner 3 400 000 nouveaux utilisateurs Internet. Le projet DECIM a, en outre, pour but de connecter près de 2 000 centres de santé et écoles aux énergies renouvelables et aux services numériques.
En outre, des subventions aux utilisateurs finaux seront disponibles pour l’inclusion des groupes les plus pauvres et vulnérables, ainsi que pour la fourniture d’appareils numériques transformateurs et d’appareils productifs afin de créer des opportunités économiques pour tous.
MC