Le secteur IT, qui a été longuement épargné par les crises successives qu’a connu la Tunisie (pendant même les attaques terroristes), vient de montrer officiellement des signes d’essoufflement très inquiétants.
D’après le rapport «INDUSTRY TALENT REPORT» de juin 2017 du réseau social professionnel LinkedIN pour les secteurs d’activité «Computer Software» et «Information Technology And Services» en Tunisie, les indicateurs sont inquiétants. Ainsi, le taux d’employabilité dans le domaine des services IT et réseau s’est réduit de 0.1% en une année.
Employabilité dans les services TIC (Juin 2017. Source : LinkedIN)
Pire : Le taux d’employabilité dans le secteur du développement logiciel a, quant à lui, affiché -0.8% par rapport à 2016. Sur l’Afrique, il n’y a que l’Egypte qui a la même tendance que nous pour ces deux secteurs d’activité.
Employabilité dans le développement logiciel (Juin 2017. Source : LinkedIN)
Toujours d’après le rapport de LinkedIn pour Juin 2017, beaucoup de profils de développeurs de logiciels font leur migration vers le secteur «Information Technology And Services», suivi par le secteur des télécommunications, Internet et enfin le Banking.
Paradoxalement, les personnes formées dans les métiers des services en TIC (réseau, etc.) sont eux qui changent de métier le plus souvent, notamment vers le développement logiciel.
Changement de métiers (Source : LinkedIN)
D’ailleurs, ils représentent 4% du total de ces profils qui ont changé de métier dans une même entreprise, contre 9% qui ont carrément changé d’employeur en Tunisie. Même tendance pour les profils de développeurs de logiciels, sauf pour le changement de métier au sein d’une même entreprise puisque cet indicateur passe de 4 à 6%.
La mobilité des ingénieurs et techniciens en Tunisie (Source : LinkedIN)
Le rapport se base sur l’analyse de la Data d’environ 650 mille profils de Tunisiens qui ont un compte actif sur le réseau de networking professionnel LinkedIn. Pour le cas de la Tunisie, ce rapport, malheureusement, ne donne aucun indicateur sur le flux de sortie de nos développeurs et ingénieurs dans les services IT ont été débauché pour le compte d’entreprises étrangères. Et pour cause, le plus grand fléau que connait la Tunisie actuellement, est cette fuite des compétences d’ingénieurs vers l’étranger, notamment la France, pour le comptes d’entreprises et startups basées en Europe.
Welid Naffati
