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La désinformation dans la ligne de mire de l’Unesco

A l’ère du numérique, plusieurs fléaux ont vu le jour. La désinformation en fait partie. Des allégations mensongères ou sorties de leur contexte aux fausses images ou vidéos manipulées, en passant par les théories du complot… Tout y est sur les plateformes numériques. Ces espaces sont devenus un lieu où des fois, il est difficile de distinguer l’information des fake news. Cela est devenu plus complexe avec l’arrivée d’outils d’intelligence artificielle dont certains, au lieu d’aider à la détection de la désinformation, contribuent à la production et la diffusion de fausses informations sous plusieurs formes. Le Deepfake n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.

C’est dans ce contexte qu’arrivent les lignes directrices de l’Unesco pour un internet plus sûr. « S’assurer que l’information sur les plateformes numériques demeure un bien public commun, et non un mal, un risque public », nous affirme le sous-directeur général de l’Unesco pour la communication et l’information, Tawfik Jelassi, notant que cette initiative majeure de l’Unesco a été lancée l’année dernière.

« Plusieurs consultations régionales thématiques ont été menées en plus d‘une grande conférence en février sur trois jours qui a vu la participation de 4300 acteurs de plusieurs parties concernées, des pays membres, régulateurs, gouvernements, repentants de la société civile, institutions académiques et de recherche, et sociétés technologiques », précise-t-il.

De ces consultations, l’Unesco a élaboré des lignes régulatrices. Elles sont disponibles dans leur troisième version sur le site de l’Unesco et font l’objet d’autres consultations. Une dernière version devrait être publiée en septembre. Elles s’assurent de la régulation des contenus en ligne, mais sans censure. « C’est presque un acte d’équilibriste », assure Tawfik Jelassi.

Revenant sur le rôle que peuvent jouer les régulateurs, le responsable avance que ceux-ci peuvent intervenir sur deux axes : le premier concerne la consultation des lignes directrices pour émettre un avis, un feedback, et le second la contextualisation de ces lignes pour leur implémentation.

« Les régulateurs télécoms, les régulateurs de l’information, les instances qui sauvegardent les données personnelles… plusieurs acteurs peuvent nous donner des inputs intéressants. Nous ne voulons pas nous contenter de publier ces lignes directrices. Nous souhaitons les implémenter et pour le faire, il faut les adapter au contexte géographique, culturel, sociétal. Chose que l’Unesco entend faire avec le concours des régulateurs et des opérateurs télécom, entre autres », explique Tawfik Jelassi.

L’interview au complet est disponible en audio sur notre canal SoundCloud et en version vidéo sur notre chaîne Youtube.

Lire également : L’Unesco se mobilise pour une co-régulation des réseaux sociaux et plateformes numériques

Nadya Jennene

 

 

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