Le numérique au service du bien-être des personnes. C’est ainsi que l’on définit la e-Santé. Aujourd’hui en pleine croissance, ce domaine est régi par une innovation qui se décline de différentes façons et à une vitesse fulgurante. Pour en savoir davantage sur l’évolution de la e-Santé en Tunisie, Startup Story by IntilaQ a invité Amir Chater, médecin dentiste et président de l’observatoire tunisien de la santé, ainsi que Belhassen Hamada, résident en pédiatrie et e-health Enthusiast.
Belhassen Hamada est d’abord revenu sur la définition de la e-Santé. Il a expliqué dans ce sens que la e-Santé existe depuis le 19ème siècle et précisément 1895 année de naissance de la radiologie. Ensuite, avec l’évolution des nouvelles technologies, la e-Santé s’est décliné sous plusieurs formats, notamment avec le développement d’applications, d’objets connectés ou logiciels dont certains sont dédiés aux professionnels de la santé et d’autres aux patients. Le dossier patient informatisé est d’ailleurs l’une des manifestations de la e-Santé.
“Outre le dossier patient informatisé, il existe aujourd’hui plusieurs applications et objets connectés, notamment en pédiatrie, qui viennent en support aux parents. Certaines applications permettent de surveiller la croissance de son enfant, d’autres rappellent les dates de vaccination ou l’heure du biberon”, a indiqué Belhassen Hamada.
“On cite également les applications disponibles aujourd’hui pour la gent féminine et qui leur permet de surveiller de plus près le cycle menstruel. Grâce au Big data, ces applications peuvent prédirent la date d’ovulation ou encore celle des prochaines règles”, a-t-il ajouté.
Une autre catégorie d’applications, connues sous l’appellation quantified self ou personnal analytics, permet de son côté à l’utilisateur d’adopter un healthy life style en surveillant son poids, son activité, son régime alimentaire, ou même l’aider à arrêter la cigarette.
Les objets connectés dédiés aux patients souffrant de maladies chroniques représentent aussi l’une des tendances majeures de la e-Santé. En appuyant le patient dans le suivi de son état de santé – mesure de pouls, de tention artérielle, ou encore de taux de glycémie – ce dernier peut mieux adhérer à son traitement, selon Belhassen Hamada.
Rappelant que “le futur de la e-Santé commence aujourd’hui”, Belhassen Hamada a souligné que les opportunités de développement dans ce domaine sont multiples. L’aide au diagnostic médical via l’Intelligence artificielle est le Big data est, selon Belhassen, une piste à explorer.
Qu’est ce que le e-patient?
Tout comme les objets connectés ou les applications e-health, le e-patient est une manifestation de ce fabuleux mariage entre la technologie et la santé. Amir Chater, médecin dentiste et président de l’observatoire tunisien de la santé, a affirmé, à ce propos, que 92% de ses patients arrivent en consultation après avoir effectué des recherches sur Google. “Il existe différentes sortes de e-patient aujourd’hui. Certains viennent après avoir questionner Google et consulter les deux premiers résultats de recherche. D’autres, que je désigne comme vrais e-patients prennent le soin de faire des recherches approfondies, d’aller sur des forums. La troisième catégorie est celle dont je me réjouis le moins. Il s’agit de ceux qui se permettent de prendre des médicaments ou de faire des cocktails après une recherche sur internet”, a expliqué Amir Chater.
Selon Amir, l’évolution technologique a même modifié et le comportement des patients et celui du médecin. “Le patient ne choisi plus son médecin par hasard. Il scrute ce que l’ont dit de ce médecin sur internet, il consulte ses profils sur les réseaux sociaux… C’est pourquoi, le médecin doit aujourd’hui faire davantage attention à la gestion de ce qui ce dit de lui sur internet”.
Concernant les opportunités business qui peuvent à la fois faciliter le quotidien du praticien et ses patients, Amir Chater a déploré le manque d’aide au diagnostic, notamment en radiologie, l’inexistence d’applications de simulation de traitement dans le segment de la médecine dentaire ou encore de mooc permettant aux patients de se renseigner davantage sur les soins disponibles… “Le terrain est très fertile. Je recommande donc aux startupeurs de s’éloigner du prêt à porter tel que la prise de RDV en ligne, et aller plutôt dans l’exploration de nouvelles pistes plus consistantes”, a-t-il noté.
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Nadya Jennene