L’ADSL c’est du passé. Le futur, c’est la fibre optique (FO). Tout le monde s’est accordé à le dire depuis tant d’années. Mais si dans les pays développés, c’est tous azimut sur le déploiement de la fibre jusqu’au foyer (ou du moins essayer de la rapprocher au maximum de l’abonné pour améliorer son débit), pour la Tunisie, malheureusement, c’est la loi de la jungle.
L’ADSL c’est du passé. Le futur, c’est la fibre optique (FO). Tout le monde s’est accordé à le dire depuis tant d’années. Mais si dans les pays développés, c’est tous azimut sur le déploiement de la fibre jusqu’au foyer (ou du moins essayer de la rapprocher au maximum de l’abonné pour améliorer son débit), pour la Tunisie, malheureusement, c’est la loi de la jungle.
«Nous avons de la fibre optique installée sur Tunis, Sousse et Sfax. Nous avons commencé à en déployer dans d’autres localités. Mais c’est dommage de voir que ce sont dans ces mêmes zones que nos partenaires, ou concurrent si vous voulez, ont déjà déployé la leur. Quel gâchis», a regretté Hatem Masmoudi, Directeur Réglementation et Wholesale chez Orange Tunisie lors du Workshop de l’Instance Nationale des Télécommunications (INT) organisé le lundi 22 septembre en marge de l’ICT4all à Yasmine Hammamet. Et pour Hatem Masmoudi, qui est également le Directeur Marketing et Communication d’Orange Tunisie, ceci impacte lourdement le prix final de vente des abonnements fibre.
«Dans la présentation de Mme. Lina Rainiene (de l’entité de régulation de la Lithuanie, ndlr) tout à l’heure, elle a dit que le prix de l’accès fibre est d’environ 15 euros par mois en Lithuanie, ce qui fait environ 30 dinars par mois pour des débits qui vont de 30 à 100 Mb/s. C’est impossible de répliquer un tel prix en Tunisie», a-t-il rajouté.
Le problème ? Le coût de posage de cette fibre optique. Car si en Lithuanie -qui est considérée par la Banque Mondiale comme le parfait exemple de réussite en TIC que la Tunisie doit prendre comme repère- ce prix est relativement est bas, c’est grâce au partage de l’infrastructure.
En gros, le partage de la fibre optique se fait entre les opérateurs. Le premier qui fibre un quartier, il utilise la capacité dans il a besoin et loue le reste aux autres. De ce fait, les plans de déploiement se font après concertation entre eux et s’établit sur un plan clair dans lequel les concurrents deviennent des partenaires.
«Entre 20 et 30% du prix de la fibre est en réel le coût caché de son installation», a fait remarqué à juste titre Carlos Costa, de l’entité de régulation portugaise venu parler lui aussi de l’expérience de son pays en matière de déploiement du très haut débit filaire. La solution ? Il suffit de mutualiser. «Le partage c’est une réduction des coûts. Une entrée plus facile dans le marché avec une plus grande vitesse de déploiement. Des subventions devraient être octroyés, cependant, pour les zones rurales», a tempéré pour sa part Lynn Dorward, la responsable de régulation du groupe ooredoo.
Car dans les grandes villes, le retour sur investissement peut se faire rapidement. Mais dans les zones peu denses, il est pratiquement impossible d’engranger des bénéfices sur le long terme. Résultat : même avec la mutualisation on risque d’avoir une fracture numérique encore plus profonde entre les régions. D’où la nécessité d’intervention de l’Etat pour appliquer le fameux dividende numérique qui consiste à financer une partie de ces coûts en l’intégrant dans le service universel.
Nizar Bouguila, directeur central technique de Tunisie Telecom, a pour sa part présenté l’avantage historique de TT en ayant le plus grand et le plus vaste réseau de fibre optique en Tunisie : «Nous sommes sur le principal exploitons avec notre partenaire Telecom Italia le câble Keltra depuis les années 90. En 2009, nous avons mis en production de câble Hannibal. En 2010 nous avons commencé à déployer notre réseau métropolitain de fibre optique. En 2011 nous avons commencé à travailler sur les technologies FTTH (Fiber To The Home, ndlr), FTTB (Fiber To The Bulduing, ndlr), FTTC (Fiber To The Curb, ndlr) ainsi que le FTTN (Fiber To The Node, ndlr)».
Et la valse des chiffres a continué des plus belles : «Tunisie Telecom a installé 12 mille km de fibre optique en Tunisie dont 4 mille sur les artères nationales et 8 mille sur les artères régionales. Nous avons 350 POP, soit pratiquement un POP au niveau de chaque ville et qui sont reliés par 2 FO avec le réseau métro Ethernet. Plus de 50% des zones industrielles en Tunisie sont raccordées à la FO. Aux Berges du Lac 2, toutes les habitations sont desservies par la FO, soit un potentiel de 6500 clients grand public et entreprises. Nous avons plus de 3500 km de fibre noire pour les besoins des opérateurs tiers comme dorsale de transmission (backbone, ndlr) avec une capacité de 80 Gb/s. Et pour nos partenaires les fournisseurs d’accès privés et public, c’est pas moins de 85 Gb/s sont disponibles pour le transit et le transport du trafic».
En bref, et dans des termes plus claires : Tunisie Telecom a une longueur d’avance dans le déploiement de la FO, surtout dans certaines zones relativement peu denses, même à Gafsa. De ce fait, l’opérateur historique se déclare prêt à collaborer pour mutualiser son infrastructure et augmenter le déploiement de la FO en Tunisie. A suivre.
Welid Naffati
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