La géolocalisation d’un internaute tunisien: explications

Vous vous apprêtez à lire un tutorial rédigé par un ami du forum Tunitech. Les informations qui y figurent ne tiennent qu’à la responsabilité de son auteur.

Je vous écrit ce tutorial pour mettre le point sur un soucis dont souffre notre réseau Internet en Tunisie : le problème de localisation des internautes tunisiens sur la toile.

Le Whois est l’action de résolution de l’adresse IP de l’internaute permettant, ainsi, d’obtenir des informations sur lui et sur son lieu de connexion (pays, ville, etc.). Il existe plusieurs sites sur Internet qui permettent d’appliquer un Whois sur une adresse IP (par exemple 80.21.45.354) ou sur un nom de domaine (par exemple www.exemple.com). On peut citer www.ip-adress.com ou www.dnsstuff.com.

~Remarque~ la localisation des internautes sur Internet grâce à leurs adresses IP, n’est pas interdite dans la loi tunisienne.

Toute fois, le Whois appliqué sur une adresse ip tunisienne, n’affiche que le pays de connexion, en l’occurrence Tunisie, sans donner des précisions sur la ville du connecté.

A titre d’exemple en USA, le Whois peut afficher la rue, voire même la maison de l’internaute américain!

Bien entendu, nous n’exigeons point que le Whois tunisien soit aussi minutieux que celui américain ; Cependant et cela va de soit, l’affichage de la ville de connexion est le minima d’information que devrait satisfaire la résolution d’une IP tunisienne.

Pour une meilleure approche, je vous propose une petite présentation du réseau de connexion tunisien :

Vous noterez que l’ATI constitue un end-point (point de terminaison) pour le réseau tunisien ; De ce fait, elle peut accéder à tout les routeurs se trouvant en amont. Donc, l’ATI a la possibilité de remonter le chemin de transit des paquets IP (les informations émises depuis la machine du client) jusqu’à la ville ainsi que le numéro téléphone du connecté (la source).

Faisons un peu de travaux pratiques et appliquons un Whois sur une adresse ip tunisienne. le site de Whois va consulter la base de donnée de Afrinic qui lui, détient les informations sur les adresses IP tunisiennes depuis l’ATI.

Voici un exemple d’un Whois tunisien :

inetnum: 196.203.240.0 – 196.203.247.255
netname: TOPNET-ADLG-06
descr: ADSL-LIGHT Customers
country: TN
org: ORG-ATIA2-AFRINIC
admin-c: LD822-AFRINIC
tech-c: LD822-AFRINIC
status: ASSIGNED PA
mnt-by: ATI-MNT
mnt-lower: ATI-MNT
notify: lir@ati.tn
changed: lir@ati.tn 20061207
source: AFRINIC
parent: 196.203.0.0 – 196.203.255.255

role: ATI LIR DEP
address: 13 rue Jugurtha Mutuelle-ville
address: 1002 Tunis – Tunisia
phone: +216 71 846 100
fax-no: +216 71 846 600
e-mail: lir@ati.tn
admin-c: PA1317-AFRINIC
tech-c: KS903-AFRINIC
tech-c: WS939-AFRINIC
tech-c: AL2284-AFRINIC
nic-hdl: LD822-AFRINIC
mnt-by: ATI-MNT
changed: lir@ati.tn 20040116
changed: hostmaster@afrinic.net 20050205
remarks: data has been transferred from RIPE Whois Database 20050221

Nous voyons clairement que Afrinic a pu faire connaître le FAI source de l’adresse IP (en l’occurrence Topnet dans cet exemple) mais n’a pas pu fournir la ville de connexion de l’IP bien que l’ATI a, sans doute, cette information dans sa base de donnée.

Dans ce cas, une question se pose : L’ATI refuserai-t-elle de communiquer les adresses IP a Afrinic ?

La réponse la plus probable est non.

En effet, l’ATI est sujette à un problème : les adresse IP sont dynamiques, donc, un client peut changer d’adresse IP a chaque déconnexion/reconnexion ; De ce fait, une adresse IP octroyé à un client, peut être affectée à une personne tierce, géographiquement éloigné du premier aprés sa déconnexion.

Ainsi, l’hypothèse d’absence d’un lien dynamique entre les bases de données de l’ATI et les bases de données de l’Afrinic, semble être la plus plausible. Toute fois, la possibilité que l’ATI refuse délibérément de communiquer la ville du client à Afrinic, reste une hypothèse à ne pas écarter.

Voici un schéma explicatif de ces deux hypothèses :

Les ingénieurs de l’ATI devraient donc, utiliser des scripts-daemons pour copier depuis les routeurs cette résolution vers leurs bases de données et les mettres à jour continuellement.

De plus, il faudrait qu’ils fassent un convention avec l’Afrinic pour récupérer ces informations et les divulguer aux sites spécialisés dans la résolution des IP et/ou aux logiciels de Whois (comme visual route ou winsuperkit), pour qu’ils les intègrent dans leurs résultats de requête.

~Note~ Dans ce tutorial, j’ai pris l’Afrinic comme exemple. Cependant, un site de Whois ne consulte pas forcément la base de données de cette dernière ; En effet, il existe d’autres gestionnaires d’IP pour les continents comme ARIN, APNIC, LACNIC, RIPE.

Tutorial rédigé par Hichemgabes