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La mesure de Taoufik Jelassi sur la formation professionnelle met en colère les élèves ingénieurs

La mesure de Taoufik Jelassi sur la formation professionnelle met en colère les élèves ingénieurs

Ce n’est qu’une question de quelques jours pour que le nouveau Chef de Gouvernent Habib Essid, fraichement désigné par le nouveau président de la République Beji Caid Essebsi, nomme un successeur à Taoufik Jelassi, actuel ministre des TIC, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Ce dernier laisse un chantier ouvert qui a démarré depuis Octobre 2011. Il s’agit du projet de réforme du système universitaire. Surtout dans un temps où les TIC, la formation professionnelle et l’enseignement supérieur ainsi que la recherche scientifique se rencontrent et se complètent pour former une main d’œuvre qualifiée.

La mesure de Taoufik Jelassi sur la formation professionnelle met en colère les élèves ingénieursCe n’est qu’une question de quelques jours pour que le nouveau Chef de Gouvernent Habib Essid, fraichement désigné par le nouveau président de la République Beji Caid Essebsi, nomme un successeur à Taoufik Jelassi, actuel ministre des TIC, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Ce dernier laisse un chantier ouvert qui a démarré depuis Octobre 2011. Il s’agit du projet de réforme du système universitaire. Surtout dans un temps où les TIC, la formation professionnelle et l’enseignement supérieur ainsi que la recherche scientifique se rencontrent et se complètent pour former une main d’œuvre qualifiée.

Face à la conjoncture par laquelle passe le pays, deux points saillants ont marqué l’intervention du ministre Taoufik Jelassi sur les ondes de Shems Fm lors de l’émission Visa Emploi animée par Fares Khiari le 26 décembre 2014 et qui a eu comme thème “l’employabilité et la création des startups” et ”la valorisation de la formation professionnelle”.

Dans cette l’émission dédiée à l’employabilité des jeunes, le ministre est revenu sur les priorités stratégiques de la réforme du secteur. Plusieurs études ont été en effet menées durant les trois années écoulées et l’expérience la plus réussie était celle des licences co-construites. Il s’agit d’un parcours universitaire mis en place par l’université avec les acteurs économiques. Ceux derniers interviennent dans la définition des programmes, des compétences recherchées et même dans la formation à travers des vacataires issus du monde de l’entreprise.

Cette expérience pilote qui a touché les formations en Suivi et Supervision des Chantiers de Travaux Publics, les Systèmes Electroniques de Sécurité et même l’Audit et la comptabilité s’est avéré prometteuse et très réussie selon le ministre. Il s’agit en effet de professionnaliser l’enseignement supérieur dans le but de faciliter l’intégration des diplômés dans le marché d’emploi.

Ce projet de réforme apportera aussi une nouvelle mesure pour les universités et les écoles supérieures et ce, en lui garantissant l’indépendance administrative et financière. Fini donc la lourdeur de la bureaucratie dont souffre notre système universitaire où la majorité des décisions doivent passer par la signature du ministre de la tutelle.

 Taoufik Jelassi au studio de Shems FM dans l'émission Visa Emploi

Taoufik Jelassi au studio de Shems FM dans l’émission Visa Emploi

Il s’agit d’une mesure qui permettra aux universités publiques de gagner en agilité et en prise d’initiative, ces deux facteurs qui ont permis, selon le ministre, à certaines institutions privées d’exceller.

Il a ainsi avoué que l’enseignement supérieur privé regroupe des institutions de mauvaise qualité, de qualité moyenne mais aussi des institutions qui ont pu en moins de 15 ans avoir l’accréditation internationale, chose que des universités publiques n’ont pas réussi à faire même si elles étaient fondées il y a déjà 30 ou 40 ans.

Dans ce sens, l’ancien doyen de l’école ENPC de management à Paris a ainsi fait remarqué que le paradigme de gestion de nos universités publiques est régi par le principe de l’obligation des moyens et des actions alors que celles du privé, elles sont déterminées par l’obligation du résultat. Et ce détail, selon M. Jelassi, change toute la donne pour assurer une démarche de qualité.

Par rapport à la question de l’employabilité, l’invité de Visa Emploi sur Shems FM ne nie pas la massification extrême que l’enseignement supérieur a connue. «Il y a des rentrées universitaire où on a inauguré 23 universités d’un coup». Il a ainsi met en exergue que la réforme commencera par le contrôle qualitatif des filières et des programmes pédagogiques. Il a aussi sauté sur l’occasion pour rappeler qu’il s’agit d’une responsabilité collective si on veut changer les mentalités pour ne plus rester dans l’attentisme de la fonction ou même à la merci du secteur privé pour trouver son emploi. 

Dans son intervention sur antenne, Taoufik Jelassi a évidemment mené un discours de promotion de l’entrepreneuriat et de la vraie création de valeur. Il a ainsi encouragé les étudiants à s’inscrire activement dans les activités extrascolaires qui leur permettraient d’interagir avec l’écosystème et toutes ses composantes (entreprises, associations, fonds, etc.). «Au lieu de passer son temps au café avec les amis, pourquoi ne pas organiser un évènement, animer un club? Rejoindre un incubateur et développer une idée», a-t-il martelé. 

Ainsi dans le souci de réduire le taux de chômage chez les diplomés de l’enseignement supérieur, et pour valoriser la formation professionnelle, un accord avec le ministère de l’emploi et de la formation professionnelle permet désormais aux apprentis de la formation professionnelle d’intégrer les cycles de licences appliquées dans les universités.

Cet accord, qualifié d’historique par le ministre, est un moyen pour motiver les jeunes à opter pour la formation professionnelle vu l’ouverture d’horizons qu’elle promet. Il a ainsi rappelé l’exemple allemand et suisse qui est fondé sur la formation professionnelle en tant qu’axe de professionnalisation de l’éducation et de découverte de talents.

Ce dernier accord a suscité la colère chez les écoles d’ingénieurs tels que l’Insat, l’Eniso, ou encore l’Enis, ces dernières refusent fermement cet accord et se révoltent contre l’abondance des écoles d’ingénieurs privées. Ils sont entrés dans une grève ouverte depuis hier 5 janvier pour obliger le ministère à annuler cette mesure.

Marwen Dhemaied

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