La Tunisie a été présente au 8ème forum des Pôles de Compétitivité, organisé à Sophia Antipolis, en France. Ce forum, qui s’est tenu le 22 et 23 novembre dernier a été placé sous le thème “Clusters : quels nouveaux challenges pour la décennie ?”.
Qu’il s’appelle «cluster», «pôle de développement», de «compétitivité» ou d’ «excellence», le pôle est situé dans une zone urbaine ou industrielle entourée par des établissements universitaires, des laboratoires de recherche, et de grandes entreprises. La concentration des moyens techniques et financiers et des ressources humaines procure un avantage compétitif et constitue alors un terreau propice à l’innovation.
Dans un contexte de crise économique et de raréfaction des financements, la rencontre de Sophia-Antipolis (France) a été l’occasion de confronter les expériences, d’échanger sur les bonnes pratiques et de réfléchir sur les politiques d’encouragement de l’innovation au niveau européen et mondial.
Lors de la session relative aux partenariats méditerranéens, Monsieur Fahmi Chelly, nommé fin août 2012 Directeur général du Technopark Elghazala, a analysé avec pragmatisme la situation actuelle. Le Technopark adossé à une zone industrielle, a connu un succès certain. Cependant, la technopole – qui a pour première mission de faire de booster le domaine des TIC en Tunisie- s’est retrouvée dépassée par le développement devenant au fil des années un «agent immobilier».
Pour y rémedier, un écosystème a été progressivement mis en place puisqu’il existe actuellement des écoles d’ingénieurs (SUPCOM, ISETCOM, ESPRIT) au sein du parc mais aussi aux alentours, comme l’école privée SESAME.
SYSTEM@TIC-Paris-Région n’est pas un incubateur, mais un réseau. Le but de ce pôle de compétitivité dématérialisé étant la mise en place d’actions et la facilitation des échanges autour de l’innovation. C’est un Cluster d’amorce. A ce titre, Omar Hammami a rappelé les actions du cluster System@tic en Tunisie, à savoir le projet Neptune (Nouvelle Plateforme pour les Usages Numériques Expérimentaux) et l’aide des entreprises françaises pour s’installer en Tunisie.
Evoquant la crise économique actuelle et anticipant sur sa persistance, M. Hammami a indiqué que les systèmes économiques eux-mêmes sont en train de changer. Actuellement, les boucles courtes d’engineering sont privilégiées. C’est une opportunité pour la Tunisie qui possède des atouts indéniables par rapport au marché français, à savoir la même zone horaire et la même culture.
Les débats ont fait ressortir l’importance primordiale de la flexibilité qui permet, au bout d’un certain nombre d’années, de se poser la question de l’évaluation de la politique menée. En toile de fond, la question de la reproductibilité des modèles étrangers était posée : Ces modèles peuvent-ils vraiment répondre aux besoins locaux ?
L’évolution du Parc d’Activités Economiques de Bizerte d’une zone franche en 1993 à un territoire attractif pour les entreprises technologiques a été exposée par Mounir Hamdi. Il était aussi intéressant d’apprendre que l’expérience marocaine de création de clusters (actuellement six) s’inspirait à la fois des expériences françaises et allemandes.
Le mot-clef a été celui de l’auto-évaluation permanente et de la flexibilité qu’elle induit. Cependant, sans la transparence et la publication de données actualisées et pertinentes, il reste impossible d’avoir un débat ouvert et d’agir dans le cadre de mise en relation par réseau. A quand donc des sites internet officiels avec des statistiques et des documents mis à jour et utiles, voire même des bases de données thématiques sur les entreprises technologiques ?
Maître Samih Abid, Membre d’OpenGovTn
sa[at]abid-avocats.com
