«Plus de 50% de la population mondiale vit dans les grandes villes et on s’attend à ce que ce taux croit pour atteindre rapidement 70 voire même 75% dans les prochaines années», a déclaré Francis Meston, directeur de la transformation digitale chez ATOS, qui est une des plus grandes sociétés informatiques dans le monde. C’était lors de la première journée du forum ICT4All 2015, mercredi 18 novembre à Hammamet. Le sujet de cette plénière était justement ‘comment notre vie va-t-elle ressembler dans une ville intelligente ?’.
«Plus de 50% de la population mondiale vit dans les grandes villes et on s’attend à ce que ce taux croit pour atteindre rapidement 70 voire même 75% dans les prochaines années», a déclaré Francis Meston, directeur de la transformation digitale chez ATOS, qui est une des plus grandes sociétés informatiques dans le monde. C’était lors de la première journée du forum ICT4All 2015, mercredi 18 novembre à Hammamet. Le sujet de cette plénière était justement ‘comment notre vie va-t-elle ressembler dans une ville intelligente ?’.
«Cette augmentation de la population dans les villes va augmenter, avec elle, les contraintes et ce, sur tous les niveaux. Comme la circulation, la pollution, la distribution d’énergie et de l’eau, sans parler de la demande grandissante en bande passante. De ce fait, il faut dès maintenant préparer l’avenir d’une Smart City», a-t-il rajouté.
Selon Francis Meston, la Smart City peut se résumer en 6 points : C’est une technopole numérique, elle est hyperconnectée, elle respecte son environnement, sait gérer la mobilité, a une administration intelligente et assure la sécurité de ses citoyens, surtout en termes de cyber sécurité.
«Quand on parle de ville hyperconnectée, c’est que le nombre des connexions est multiplié par un facteur de 100 voire 200. Et on ne parle plus du nombre des abonnés, mais plutôt du nombre des capteurs et des objets connectés», a expliqué le directeur d’ATOS qui visite pour la première fois l’ICT4All. «Savez-vous que grâce au Big Data, on peut réduire de 10 à 20% les déperditions d’eau ? Savez vous que grâce aux voitures conduites automatiquement, on réduit de 50% l’émission du CO2 ? Les voitures connectées peuvent réduire aussi de 40% les accidents de la route qui sont généralement causés par les fautes d’attention ou les maladies comme l’arrêt cardiaque».
Francis Meston parlant de la ville intelligente
Pour Nizar Bouguila, PDG de Tunisie Telecom, ce sont les opérateurs qui peuvent jouer un rôle primordial pour bâtir ces Smart Cities. «Nous sommes bien positionnés pour fournir des services managés surtout avec la capillarité de notre réseau. Nous sommes partout au plus prêt du citoyen et donc nous pouvons développer les Smart Cities», a-t-il insisté devant les invités du forum. Mais cette capillarité du réseau de distribution télécom est-elle assez pour assurer le bon fonctionnement de cette Smart City ? Pas vraiment, puisque la vitesse de réponse des requêtes a aussi son importance. «Le temps de latence compte beaucoup dans les services dans une ville. Mais avec l’arrivée de la 4G, voire même de la 5G dans le futur proche, ce temps de latence sera rapidement maitrisé», a tempéré Nizar Bouguila.
«Une ville intelligente se base essentiellement sur le système de capteurs dans sa gestion. Donc il faut que ces capteurs soient toujours opérationnels pour qu’ils puissent remonter les données. Ce qui vaut dire qu’il faut un centre opérationnel du réseau (Network Operation Center, NDLR) qui veille sur le bon fonctionnement de tout le système. Or, chez l’opérateur, ce NOC existe déjà ! Donc, là encore, l’opérateur est un acteur incontournable pour bâtir une ville intelligente», a-t-il martelé.
Pour le PDG de TT, il faudra s’équiper toutefois d’une interface où tous les services sectoriels d’une ville seront en cohérence. Mais il faudra également monétiser toutes ces données pour que l’opérateur puisse trouver son compte. Et de conclure : «D’une façon générale, la Smart City est un projet collaboratif dont lequel les opérateurs sont des acteurs principaux, certes, mais qui ne peuvent le faire tous seuls sans la participation des autres entreprises».
Mais est ce uniquement une affaire de connectique ? Pour Naceur Kettani, CTO de Microsoft Middle East and Africa, une ville intelligente doit être à l’écoute de son citoyen : «On peut prendre l’exemple de Miami aux Etats Unis qui a fait appel à ses habitants pour faire remonter jusqu’aux pouvoirs publics les disfonctionnements comme les routes à réparer, etc. Là, le citoyen devient lui même une sorte de ‘capteur connecté’. Une ville connectée n’a donc pas besoin de dirigeants pour bien fonctionner. Elle a besoin de ses habitants et de son innovation. Et cette innovation se fait grâce, justement, à ces citoyens qui trouvent une solution à un problème rencontré dans leur quotidien».
C’est ainsi qu’on a vu voir des modèles économiques révolutionnaires comme AIRbNb ou encore Uber. De ce fait, les politiciens devraient se préparer sur le plan législatif pour accompagner cette innovation. Car elle se fera tôt ou tard, même à leur insu. «Cependant, s’il y a un problème auquel les gouvernements vont faire face avec les Smart Cities, ce sont les ressources spectrales qui vont être de plus en plus limités à cause de la quantité grandissante des objets connectés», a conclu Naceur Kettani avant de céder la parole à Karim Taga de l’agence de Consulting AD Little. Ce dernier a mis en exergue l’intérêt d’intégrer l’état d’âme des habitants d’une Smart City au tableau de bord de gestion de cette ville. Car, il y a une forte corrélation entre les frais de gestion de cette ville avec l’indice de bonheur de ses citoyens (moins de criminalité, moins d’actes de vandalisme, moins de frais d’entretien, moins de dépenses énergétiques, moins d’accidents, etc.).
En d’autres termes, une ville intelligente ne peut se reposer seulement sur la technologie, elle doit faire partie de toute une stratégie d’Etat qui devient plus orientée vers la démocratie participative. Et même si l’Etat n’a pas d’argent pour bâtir cette cité intelligente, il sera toujours possible qu’elle ouvre le marché au privé qui s’en chargera avec des projets à petites échelles.
Welid Naffati
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