Entreprendre est à la portée de tout le monde ou presque. Il suffit de choisir un pays ou une ville où l’écosystème entrepreneurial et l’environnement administratif et législatif encourage les initiatives personnelles.
En Tunisie, sur une population active de 3,5 millions d’habitants, le nombre de personnes travaillant pour leur propre compte était, en 2016, de 500.000 avec une majorité exerçant des activités d’ordre commercial ou informel, selon une étude sur l’entrepreneuriat réalisée par le Center of applied policy research.
Le potentiel entrepreneurial, bien que titubant, s’est nettement développé après la révolution de 2011. La Tunisie est témoin d’un boom de startups qui a été conforté par l’adoption en 2018 de la loi sur les startups, « Startup Act ». Selon Disraptunisia, un annuaire qui répertorie les startups, accélérateurs et incubateurs existants en Tunisie, le pays compte plus de 500 startups.
La Tunisie demeure, cependant, un pays où entreprendre peut, pour certains, s’apparenter à faire la guerre. Les lourdeurs administratives, le manque de financements et le contexte économique difficile conjugués à une législation plutôt castratrice, peuvent transformer le parcours des entrepreneurs en devenir en un séjour interminable dans l’antichambre de l’enfer.
Avec un score de 68,7, la Tunisie occupe le 78e rang dans le classement des pays où il fait bon entreprendre pour 2020. Ce classement a été réalisé par la Banque mondiale en 2019 et concerne 190 pays.
Selon ce même rapport, « il faut près de six fois plus de temps en moyenne pour créer une entreprise dans les pays classés parmi les 50 derniers sachant qu’un entrepreneur dans un pays à faible revenu dépense en moyenne 50% du revenu per capita pour créer son entreprise alors qu’un entrepreneur dans un pays a revenu élevé n’en dépense que 4,2%.
La Banque mondiale a, par ailleurs, indiqué, dans son rapport, que les 20 premiers pays où il fait bon entreprendre avaient plusieurs caractéristiques communes, notamment la digitalisation de certains processus tels que la création d’entreprise, la taxation ou encore le transfert de propriété et disposaient d’une réglementation commerciale transparente. Des caractéristiques qui manquent encore aux pays où il fait moins bon d’entreprendre.
Le classement de la Banque mondiale est, notons-le, dominé par la Nouvelle-Zélande. Les Emirats arabes unis sont le seul pays arabe à figurer dans le Top 20. Ils sont d’ailleurs numéro un des pays où il fait bon entreprendre dans la région Moyen-Orient. Ils sont suivis de Bahreïn, classé 43e dans le monde. Oman, la Jordanie et le Qatar sont respectivement 68e, 75e et 77e à l’échelle internationale.
Sur le continent africain, l’île Maurice l’emporte haut la main avec un score de 81,5 (13e mondial). Vient ensuite le Rwanda avec un score de 76,5 (38e mondial). Le Maroc se classe troisième en Afrique et 53e à l’échelle internationale. Au quatrième rang à l’échelle du continent africain se trouve le Kenya avec un score de 73,2 (56emondial). La Tunisie est, elle, 5e en Afrique.
Nadya Jennene