Dans une initiative qui vise à consolider les relations entre la Tunisie et la Libye et à pousser vers l’avant la collaboration dans le secteur des télécommunications et les TIC entre ces deux pays, un mémorandum d’entente a été signé, vendredi 20 juillet, entre le ministre des Technologies de l’information et de la communication tunisien, Mongi Marzouk, et son homologue libyen, Anouar Fitouri.
Ce mémorandum, qui représente une sorte d’accord bilatéral entre la Tunisie et la Lybie, aborde 5 domaines de coopération. A savoir les télécommunications, la poste, le multimédia, la logistique et enfin, la formation professionnelle. Dans chacun de ces domaines, des comités composés de professionnels des deux pays seront créés pour l’étude et la mise en pratique des méthodes de collaboration. Ils se chargeront également de trouver des plans d’échanges de compétences entre les deux pays.
Sur le plan pratique, ces comités inciteront les sociétés IT tunisiens et libyens à collaborer entre elles et à mettre en place des projets communs. Ils pourront, par exemple, créer une base de données de produits et ressources naturels disponibles dans les deux pays et étudier les possibilités de les vendre dans chacun d’eux. Ils se chargeront également de la mise en place d’un système d’échange d’information sur l’activité commerciale et technologique en Tunisie et Libye. Ces comités aideront également les institutions publiques à adhérer à la société du savoir par l’intégration des TIC dans leur organisation interne ainsi que les services qu’ils proposent.
Du côté des télécoms, ce mémorandum incitera les opérateurs téléphoniques des deux pays à accorder leur violon au sujet des techniques d’interconnexion et des pratiques commerciales notamment en matière de Roaming.
Grâce à cet accord, ces pays voisins pourront donc profiter de l’expérience acquise par les deux parties dans le domaine des TIC. Surtout pour la Lybie. D’autant plus que notre voisin de l’Est va prochainement entamer la reconstruction de son infrastructure et de ses institutions, qui, rappelons-le, étaient déjà dans un état rudimentaire sous Gaddafi. Elles sont devenus complètement chaotiques après la révolution sanglante qui avait conduit à la chute du despote.
Ce mémorandum vient donc confirmer le statut de la Tunisie comme pays «privilégié» par le voisin libyen. Sur ce sujet, le ministre de Télécommunications libyen a déclaré : «Le secteur des TIC libyen souffrait d’un manque cruel en experts. Un grand nombre d’entre eux vont être recrutés prochainement par le ministère du Travail. La Tunisie sera prioritaire dans ces recrutements», précise M. Fitouri.
De nouveaux horizons s’ouvrent donc pour nos diplômés en TIC qui peuvent compter dorénavant sur le marché libyen, très demandeur en ce domaine, pour trouver un emploi ou carrément lancer leur propre startup. Mais l’importance de ce mémorandum réside surtout dans le développement de l’infrastructure de télécommunication entre la Tunisie et la Libye. Une condition sine qua non pour encourager les investissements étrangers à venir en Tunisie et en Libye. Beaucoup de multinationales sont en effet à la recherche d’un pays en Afrique du Nord pour gérer l’activité de toute la région. Or la Tunisie est bien placée pour ramener ces investisseurs grâce notamment à sa proximité avec l’Europe mais surtout grâce à son excellente infrastructure de télécommunication avec l’international. Encore faut-il que ce secteur soit complètement libéralisé pour augmenter la compétitivité et faire ainsi baisser les tarifs des communications internationales.
Seif Eddine Akkari
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