Le ministre des TIC tunisien, Nizar Ben Néji, s’est rendu aux États Unis la semaine dernière dans le cadre d’une visite officielle. Durant cette visite, il s’est entretenu avec la société Starlink d’Elon Musk au sujet du lancement des services internet via la flotte satellitaire de basse altitude Space X (Lire notre article : Le ministère des TIC et Starlink signent un accord pour expérimenter l’internet par satellite).
Starlink enverra à la Tunisie le matériel de réception satellitaire ainsi que des modems à installer sur trois sites différents : Tunis, Ariana et Gabès, d’après ce qui a été convenu durant cette visite entre le ministère des TIC et l’Agence Nationale des Fréquences (ANF) d’un côté et la société Starlink d’un autre côté, a-t-on appris de sources bien informées. Les équipements et la qualité de service (disponibilité de la connexion à la latitude de la Tunisie, débit minimal garanti, etc.) seront, ainsi, testés sur terrain, dans le cadre de ce projet pilote.
Sur ces trois sites, la Tunisie aura la possibilité de tester le service gratuitement pendant trois mois. Cela aidera l’ANF à rédiger les licences pour la fourniture de service par satellite en collaboration avec les services du ministère des TIC, le CERT et le régulateur télécom. Le but étant de réglementer les services d’internet haut débit par satellites (géostationnaires et non géostationnaires à basse altitude). Les opérateurs satellitaires tels que Starlink pourront ainsi obtenir une licence dans le cadre du code des télécoms tunisien.
Un large pan de citoyens tunisiens n’a pas accès ni au réseau 4G ni même à la 2G, comme les marins ou les habitants des zones blanches. En dépit des efforts du ministère des Technologies et de l’opérateur national, il existe encore en Tunisie des zones blanches où aucune couverture réseau n’est disponible. Le déploiement des services de télécommunications y est extrêmement complexe et coûteux de par les spécificités géographiques.
Des services internet par satellite s’avère ainsi une alternative que la Tunisie cherche à exploiter en accordant la possibilité aux entreprises internationales commercialisant des accès satellitaires d’opérer légalement selon la législation locale.
La Tunisie espère, également, convaincre Starlink d’installer un gateway régional sur le Nord Afrique sur le réseau tunisien et ce, en mettant en avant le nombre des câbles sous-marins qui passent et qui seront mis en place en Tunisie très prochainement (Lire notre article : Deux nouveaux câbles sous-marins en cours d’installation). D’après nos informations, il n’existe actuellement que deux gateways de Space X proches à la Tunisie, un en Afrique subsaharienne et l’autre en Europe.
La Tunisie a, rappelons-le, lancé des pourparlers avec Starlink depuis une année en prévision d’un éventuel déploiement des services de Starlink dans certaines zones du pays. (Lire notre article : SpaceX demande l’autorisation de commercialiser StarLink en Tunisie).
Walid Naffati