Avec plus de 400,000 abonnés à l’ADSL et récemment le lancement de l’Internet mobile par Orange Tunisie, la Tunisie fait partie des pays leaders en Afrique en matière de démocratisation de l’Internet. Cette position sous-entend une forme de responsabilité quant à la qualité des services Internet offerts au grand public. Sur la base de ce postulat, l’Instance Nationale des Télécommunications (INT), le régulateur tunisien en collaboration avec le Centre d’Etudes et de Recherche des Télécommunications (CERT) et la société Epitiro ont réalisé une enquête qualitative des services Internet haut-débit proposés aux tunisiens. Isabelle Gross s’est entretenue avec M. Mohamed Ben Amor du rôle du CERT dans cette enquête et des perspectives commerciales offertes via ce partenariat avec la société Epitiro.
Selon M. Mohamed Ben Amor, Directeur Général du CERT, le projet d’analyse de la qualité des services Internet haut-débit a été initié par l’INT dans ses prérogatives de régulateur contrôlant la qualité des services de télécommunication offert au public. L’enquête qui a couvert deux villes, Tunis, la capitale et M’saken située dans le Gouvernorat de Sousse, a concerné six fournisseurs d’accès Internet haut-débit.
Créé en 1988 avec le statut d’établissement public, le CERT prend part au développement du secteur des télécommunications et supportent les activités des principaux opérateurs. Dans le cadre de cette enquête, le CERT a selon M. Mohamed Ben Amor assurer la prise des mesures qualitatives en collaboration avec la société Epitiro. Concrètement il s’agissait d’organiser la location des locaux, de prendre des abonnements ADSL auprès des différents fournisseurs sous la couverture de l’anonymat ainsi que d’aider à l’installation des équipements d’Epitero pour collecter les paramètres de qualité.
Parmi les paramètres de qualité retenus, M. Mohamed Ben Amor énumère la vitesse HTTP, le débit TCP ou encore le délai de réponse. Le relevé de ces paramètres a été fait toutes les trente minutes durant le mois de juin dernier. L’enquête a aussi permis de comptabiliser les coupures et de recueillir plus d’informations sur la nature de la coupure et son origine. Les résultats de l’enquête qualitative des services Internet haut-débit seront publiés sous la direction de l’INT. M. Mohamed Ben Amor a constaté que selon les premiers résultats « les fournisseurs se situent dans une fourchette acceptable de qualité. Lorsqu’il y a une coupure, il n’agit pas de coupures prolongées pour le client. Globalement les résultats de l’enquête qualitative font ressortir que le service offert s’inscrit dans la description du service proposé par les fournisseurs d’accès Internet ».
Pour le Directeur Général du CERT la collaboration avec la société Epitiro a été une opération très intéressante dans la mesure ou elle a permis au CERT de développer sa propre expertise en matière d’analyses de qualité des services Internet haut-débit. Elle va s’ajouter à la solide expérience dont l’organisme dispose déjà en matière de contrôle de qualité des réseaux radio mobiles. Il est question par exemple d’étendre l’enquête qualitative des services Internet haut-débit à l’ensemble du pays pour permettre une meilleure évaluation des services au plan national. Ce projet devrait démarrer en 2011.
Les ambitions du CERT ne se limite pas à la Tunisie. Pour M. Mohamed Ben Amor, la continuation de la collaboration avec Epitiro dans le futur est une collaboration du type « gagnante-gagnante ». Le CERT apportera sa connaissance de l’Afrique et son expertise technique en combinaison avec celle d’Epitiro dans les technologies avancées. Des projets d’enquêtes de qualité des services Internet sont à l’étude pour des pays comme le Congo, la Mauritanie et le Burkina Faso. L’alliance entre une société britannique et tunisienne comporte aussi des avantages commerciaux. Elle permet entre autres de proposer une offre de service à un coût moindre que celle d’une offre entièrement européenne. L’avis est donc lancé aux régulateurs africains qui souhaitent encourager des services Internet de qualité dans leur pays sans dépenser de trop.
Source : Balancing Act
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