Décidément, l’Algérie est le pays des rebelles, même dans le secteur des télécoms. Après son différend avec l’opérateur russe Vimpelcom qui dure depuis 2010 à cause de l’égyptien Naguib Sawiris, voilà qu’un autre différend éclate cette fois-ci entre nos voisins de l’Ouest et le Qatar au sujet de Nedjma.
Qatar Telecom a en effet annoncé dernièrement qu’il était en cours de finalisation du rachat total de Wataniya Télécom, l’opérateur mobile privé du Koweit. Après cette annonce, le gouvernement algérien a fait savoir qu’il fera valoir son droit de préemption et rachètera, ainsi, 49% du capital de Nedjma, la filiale de Wataniya en Algérie. Une déclaration qui ne va certainement pas arranger les relations déjà tendues entre Alger et Doha.
Nedjma est le troisième opérateur mobile du pays. Son point fort ? Les multimédias. Il a en effet axé ses offres sur les services Internet 2G, les offres Smartphones (etc.) et la communication sur les réseaux sociaux, notamment sur Facebook. Un opérateur à l’ère du temps et très branché Internet qui a beaucoup de succès auprès des jeunes.
Le capital de Nedjma est constitué de participations de Wataniya Telecom à hauteur de 71%, United Gulf Bank à 9% et le groupe Investel à 20%. En 2007, United Gulf Bank, qui dépend de Wataniya, a vendu ses parts à Qtel, mettant ainsi Nedjma sous le contrôle direct de l’opérateur qatari à 80%.
Une opération financière qui a fait grincer des dents les autorités algériennes sans qu’elles puissent, pour autant, intervenir. Mais voilà que nos voisins comptent bien prendre leur revanche. Car avec le rachat total de Wataniya par Qatar Telecom, l’actionnariat de Nedjma change. Ce qui impliquera, d’après la législation algérienne, l’entrée de l’Etat dans le capital de l’entreprise à hauteur de 49%.
Rappelons au final que Qtel est actionnaire à 75% dans le capital de Tunisiana. Le premier opérateur mobile tunisien s’est déjà attiré les foudres des autorités algériennes en l’accusant d’atteinte à la souveraineté de l’Algérie.
W.N
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