Le Cloud Computing, c’est bien quand on calcule les bénéfices que les entreprises ou même les ministères peuvent en tirer. Mais il semblerait que les gouvernements y voient plutôt un dispositif technologique «chic» pour paraître «In» aux yeux de la Banque mondiale et des investisseurs étrangers.
Le Cloud Computing, c’est bien quand on calcule les bénéfices que les entreprises ou même les ministères peuvent en tirer. Mais il semblerait que les gouvernements y voient plutôt un dispositif technologique «chic» pour paraître «In» aux yeux de la Banque mondiale et des investisseurs étrangers.
Mais cette façon de penser est très limitée car il est contre le principe même du Cloud. Il est en effet sans frontière et n’a ni de spécification régionale, culturelle ou encore même raciale. Si chaque pays se mettait à décider tout seul des standards à utiliser dans l’installation d’un Data Center, des solutions qu’ils offrent surtout dans le traitement des données qu’ils stockent, on aura un impact très négatif sur le Net mondial. C’est en gros le but des 3 jours de Workshop qu’organisent l’Union Internationale des Télécommunications (UIT) et l’opérateur historique du 28 au 30 avril à Gammarth, banlieue nord de Tunis.
A l’ouverture de ces Workshop, Mokhtar Mnekri, PDG de Tunisie Telecom, a rappelé l’importance du Cloud dans l’ouverture de nouvelles opportunités business à l’international. «La proximité de la Tunisie avec les pays où les TIC sont développés, ses connexions et sa position géographique ont tout pour rendre le pays des Jasmins un vrai hub technologique», a-t-il rappelé. Un point qu’il faudra exploiter aussitôt que possible pour conquérir le marché africain. Un marché en pleine expansion auquel certains pays ont, d’ores-et-déjà, commencé à s’intéresser.
«En 2013, 50% des moyennes et larges entreprises en Afrique du Sud utilisent le Cloud, contre 48% au Kenya et 36% des entreprises au Nigéria. Ces derniers migreront vers le Cloud en 2014 contre 24% au Kenya et 16% en Afrique du Sud», a annoncé Rim Belhassin Cherif, Directeur exécutif de développement des Produits et services Tunisie Télécom. Cette montée exponentielle du Cloud dans les prochaines années fait qu’on s’attend à une augmentation du nombre des entreprises qui fournissent des solutions Cloud et donc une augmentation du nombre d’emplois. «D’ici 2015, environ 14 millions de nouveaux postes de travail basés sur le Cloud seront créés, dont la plupart seront en Chine et en Inde. Mais l’Afrique de Sud aura sa part du gâteau avec 145 mille nouveaux emplois», a commenté à juste titre Mme. Belhassine Cherif.
Rim Belhassine Cherif
D’ici 2017, l’Afrique et le Moyen-Orient auront le taux de croissance le plus important du trafic Cloud (57 % de Taux de Croissance Annuel Composé ), suivi par l’Asie Pacifique (43 %) et puis l’Europe dans ses régions du Centre et Est (36%). C’est dire l’opportunité que cela offre à la Tunisie pour se vendre dans certaines de ces régions afin de les ramener à acheter leurs services Cloud sous nos cieux.
Mieux (ou pire encore), ces chiffres peuvent être sous-estimés avec les perpétuels changements géopolitiques qu’on observe ces derniers mois et leur répercussions sur l’économie mondiale. Environ 800 mille ordinateurs sont perdus chaque année dans les aéroports et des millions partout dans le monde. La migration des données sur le Cloud est devenue, de ce fait, une solution incontournable aux utilisateurs de PC. Que dire alors, si on combine cela à la mobilité grâce aux tablettes et aux Smartphones de plus en sophistiqués ?
Certes, il reste encore beaucoup à faire pour que l’Afrique arrive au point de basculer au tout cloud (manque d’infrastructure, peu de couverture d’une connexion large bande, etc.). Mais si en Tunisie on ne travaille pas, dès maintenant, sur une stratégie nationale s’étalant sur plusieurs années, on risque de se laisser devancer par la concurrence.
Sur un plan plus international, des questions doivent être soulevées en urgence sur le Cloud Computing : «Comment faciliter la mise en conformité avec la réglementation ? Comment garantir la qualité et la sécurité des produits et des services ? Comment faciliter l’interopérabilité entre les produits et réaliser des économies d’échelle. Faut-il définir un langage commun et disposer d’outils de mesure communs ?», a conclu Mme. Belhassine Cherif.
Welid Naffati
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