Sous le thème «le très haut débit, pilier du développement durable en Tunisie et en Afrique», une journée d’étude a pris place le mercredi 25 juin au siège de l’UTICA. L’initiative a été lancée par le ministère des TIC, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ainsi que la Chambre Nationale des Intégrateurs des Réseaux des Télécoms (CNIRT) rattachée à l’UTICA et ceci en partenariat avec l’Organisation Arabe des Technologies de l’Information et de la Communication (AICTO).
Sous le thème «le très haut débit, pilier du développement durable en Tunisie et en Afrique», une journée d’étude a pris place le mercredi 25 juin au siège de l’UTICA. L’initiative a été lancée par le ministère des TIC, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ainsi que la Chambre Nationale des Intégrateurs des Réseaux des Télécoms (CNIRT) rattachée à l’UTICA et ceci en partenariat avec l’Organisation Arabe des Technologies de l’Information et de la Communication (AICTO).
La journée s’est structurée en deux sessions : la première se composait de deux panels, traitant les retours d’expérience du déploiement du très haut débit (THD) et les solutions pour l’améliorer. Ensuite trois ateliers parallèles ont pris place pour étudier plusieurs questions stratégiques, un atelier a été dédié à la mise en œuvre et la gestion des plans nationaux pour le déploiement du THD en Afrique. Un deuxième atelier a relevé la question de la synergie qui doit être créée entre la création du contenu et le THD au service du citoyen, de l’entreprise et de l’administration publique. Quant au troisième atelier, la question tournait autour du rôle des opérateurs télécom et alternatifs dans le déploiement du THD en Afrique.
Finalement une deuxième session a été consacrée à la restitution des travaux de la journée et donner les recommandations nécessaires. La journée a commencé par l’exposition de la stratégie du MESRSTIC pour la mise en œuvre d’un plan national du THD. Une analyse des expériences internationales dans le domaine a montré que les pays développés investissent dans le THD des sommes nettement plus grandes que le budget même d’un Etat tel que le nôtre. Et ceci impose donc la nécessité de développer un modèle personnalisé pour la Tunisie, compte tenu des spécificités économiques locales.
Il a été convenu alors de créer de nouvelles zones d’aménagement dans l’urgence en gardant une démarche évolutive pour les anciennes zones et les zones rurales. Ainsi, les principaux scénarios retenus pour instaurer le très haut débit en Tunisie, sont premièrement de fournir la fibre optique jusqu’à l’abonné, de coupler la fibre optique avec l’ADSL, de miser sur la 4G/LTE et en préparant les packages de technologies mixtes selon la demande.
Néanmoins, les constats étaient difficiles à digérer. «On peut parler d’une fracture numérique entre les pays arabes. Les pays du golfe ont dépassé de loin la Tunisie sur la question du très haut débit. On s’est fait même doublé par des pays, comme l’Oman», a déclaré Khadija Gheriani, présidente de l’AICTO.
C’est pour cela que Khadija Gheriani a souligné l’importance du lancement de projets régionaux réunissant plusieurs pays arabes pour l’accomplissement de ces défis liés au THD. Elle s’est engagée au nom de l’AICTO d’établir des réseaux de consolidation des capacités des jeunes dans les Tics et de promouvoir aussi l’autonomisation des femmes grâce aux TICs.
Pour les solutions de déploiement du très haut débit, Nizar Bouguila, directeur central chez Tunisie Telecom a mis le point durant son intervention sur le plan d’action qui sera entrepris par l’opérateur historique. «Nous avons entrepris à travers deux expériences pilotes l’offre de la fibre optique en mettant à l’avant la standardisation. Notre objectif est d’atteindre le débit de 100 Mbps tout en approchant la fibre optique des quartiers et des résidences», a-t-il affirmé. «Quant à la 4G/LTE, elle sera opérationnelle pour les zones rurales et éloignées à partir de l’an prochain».
De sa part, Hatem Masmoudi, membre du comité de direction d’Orange Tunisie, est revenu sur la question du déploiement du THD fixe. Il s’est posait la question : «Devrait-on procéder à un investissement supplémentaire ou capitaliser sur une partie de l’existant ? A-t-on vraiment besoin d’investir dans le génie civil de nouveau ? La mutualisation est une solution stratégique pour un déploiement plus rapide et plus efficace du très haut débit».
Quant au THD pour le mobile, M. Masmoudi a indiqué qu’actuellement on peut atteindre avec la 3G de bons débits. Mais il serait plus intéressant, selon lui, de réviser la logique de partage du débit vu les difficultés d’engagement sur un seuil minimum de vitesse en Mb/s. Ainsi, il est primordial que les opérateurs collaborent ensemble avec l’Instance Nationale des Télécommunications pour le partage de l’infrastructure.
Hatem Mestiri, le directeur technique de ooredoo Tunisie, a focalisé son intervention sur la nécessité de définir une vision pour le numérique, englobant les objectifs, à quels couts et pour quels seuils de bénéfices par les acteurs du marché. Il a aussi rappelé l’importance d’une prise de conscience générale par rapport à la question du THD. Impliquant, ainsi, tous les acteurs. A savoir les consommateurs, les opérateurs, le régulateur, les industriels, etc.
Il a proposé également qu’avec 100% de services administratifs admissibles par Internet, l’usage quotidien du très haut débit soit stimulé. Résultat : l’investissement dans l’infrastructure ne sera plus un gâchis avec des tuyaux vides. L’idée régulatrice de déploiement du très haut débit fut que l’état seul ne pourra pas satisfaire les exigences du marché. Le modèle de partenariat public-privé serait ainsi le modèle de référence pour le THD.
Le débat a fait par la suite allusion à l’urgence de réaliser des actions concrètes au lieu de se perdre dans les tergiversations inutiles. Car il semblait que les nouvelles commissions et instances successives ne font en fait que reprendre de manière maquillée les anciennes commissions avec leurs lourdeurs. Outre la redéfinition des cadres juridiques de partenariat public-privé, il reste encore judicieux de fluidifier la relation entre public et privé.
Plus de temps à perdre, la stratégie devrait être claire autour d’une question déterminante. Et pour cause : le THD est désormais le critère principal qu’exigent les investisseurs étrangers avant de venir s’installer sous nos cieux.
Marwen Dhemaied
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