Après le Courant Démocrate, THD a rencontré Afek Tounes de son leader Yassin Brahim, un Homme d’affaire qui a occupé brièvement le poste de ministre du Transport et de l’Équipement en 2011. Ce parti qui se revendique socio-libéral, se défini comme un parti du centre-droite. Noomen Toumi, responsable du programme TIC du parti Afek Tounes, nous présente la vision du parti pour le secteur technologique et les points que Afek va défendre dans l’hémicycle pour booster l’économie numérique.
Après le Courant Démocrate, THD a rencontré Afek Tounes de son leader Yassin Brahim, un Homme d’affaire qui a occupé brièvement le poste de ministre du Transport et de l’Équipement en 2011. Ce parti qui se revendique socio-libéral, se défini comme un parti du centre-droite. Noomen Toumi, responsable du programme TIC du parti Afek Tounes, nous présente la vision du parti pour le secteur technologique et les points que Afek va défendre dans l’hémicycle pour booster l’économie numérique.
A noter que Afek Tounes a déjà publié sur son site Internet le programme TIC détaillé du parti en 10 points disponible sur ce lien. Interview.
THD : Afek articule son programme TIC essentiellement sur les opportunités Offshoring pour la Tunisie grâce à son emplacement géographique et ses câbles sous-marins. Mais est-ce suffisant pour convaincre les entreprises étrangères à sous traiter chez nous certains de leurs services ?
Noomen Toumi : La bande passante nationale qu’on utilise aujourd’hui est de 90 Gbs. On est encore loin de la capacité totale de notre bande passante des 4 câbles sous-marins qui sont à la disposition de la Tunisie. En Algérie, chaque Internaute a un débit de 4.7 kb/s, alors qu’en Tunisie, elle est de 17 kb/s environ. Alors que dire des autres pays africains qui n’ont pas une frontière maritime. L’Algérie pourrait donc chercher sa bande passante directement de la Tunisie au lieu de tirer de nouveaux câbles. On leur proposera ça comme un service.
Or, l’Algérie est limitrophe avec d’autres pays comme le Sénégal et le Mali qui n’ont pas accès à l’océan. Ces pays pourront donc tirer leur connexion internationale indirectement de la Tunisie via notre voisin de l’Ouest. Même scénario avec la Libye dont les demandes en connexion exploserons dès que la situation politique et sécuritaire se stabilisera. Voilà donc un nouveau type de business d’offshoring qui répond plus aux besoins de la zone sud que de la zone nord.
Noomen Toumi
Vous soutenez également la réduction du prix des appels internationaux. Mais ceci privera la Tunisie d’une importante entrée en devise.
Parmi les points épinglés par le rapport de la Banque Mondiale sur le secteur des télécommunications en Tunisie, il y a le prix de l’appel international. Il est, en effet, jugé trop cher cher par rapport à d’autres pays qui ont libéralisé ce secteur à l’instar de la Turquie. Or, cette barrière tarifaire n’encourage pas l’installation d’investisseurs étrangers sous nos cieux. Et c’est aussi un problème majeur pour les plateformes tunisiennes de service à distance comme les centres d’appel.
En réduisant le prix des communications internationales et avec l’installation de grandes firmes internationales en Tunisie, il y aura encore plus de transfert de technologie. De ce fait, on peut devenir nous même des exportateurs de service à des clients étrangers. Car en Tunisie, on peut garantir la qualité. En maitrisant les coûts des prestations, notamment grâce à la baisse des tarifs de télécommunication, nous serons, de ce fait, encore plus compétitifs sur le plan international. Nous aurons, donc, une plus grande entrée en devise grâce aux Startups tunisiennes.
Dans votre programme, vous dites que vous allez encourager l’implantation de nouveaux Data Centers. Pourtant la Tunisie n’en manque pas et ils sont encore vides.
En encourageant l’implantation des Data Center, et donc la commercialisation des solutions Cloud, la Tunisie peut devenir un pays attrayant pour les multinationales qui seront tenté d’héberger leur Data en Tunisie. C’est donc là une autre opportunité pour faire entrer de la devise aux caisses de l’Etat.
Pensez-vous que la Tunisie peut devenir compétitive sur le Cloud avec des prix d’hébergements élevés ?
S’ils sont élevés, c’est encore à cause des coûts de ces Data Center. Il faudra travailler sur le dossier des énergies renouvelables pour réduire les coûts de leur production, ce qui de facto réduira le prix de l’hébergement en Tunisie. L’Etat doit avoir seulement le rôle de régulateur et non de contrôleur du secteur et ce, en l’ouvrant à la concurrence. C’est à dire donner aux entreprises le droit de trouver des solutions énergétiques alternatives à celles proposés par la STEG. Comme l’implantation de leur propres éoliennes.
Dans le point 224 du programme, vous estimez qu’il faudra miser sur le développement de la fibre optique comme réseau alternatif au fixe classique. Pensez-vous que ça sera rentable ?
Les entreprises publiques ont des services qui arrivent jusqu’au citoyen, chez lui, comme la STEG et la SONEDE. On pourra passer par ces services pour faire passer rapidement la fibre optique jusqu’à l’abonné tout en maitrisant les coûts d’installation.
Pour sa mise en place, on créera une commission de suivi entre les administrations pour encourager le déploiement du très haut débit. Cette commission facilitera l’installation de cette infrastructure technologique. On va encourager aussi le partenariat public-privé pour réduire les temps de déploiement. Il faudra le déployer en priorité dans les technopoles et les zones industrielles ainsi que les institutions universitaires.
Sans proposer services attractifs, pensez-vous que les citoyens verront un intérêt à passer à la fibre optique ?
C’est pourquoi dans les point 225 et 227 de notre programme, on parle de ce fameux contenu. Avec les services e-administration, d’e-santé et de e-learning, les Tunisiens trouveront de la matière qui rendra le Net très haut débit une nécessité pour leur propre confort. Nous allons travailler également sur un programme national de lutte contre l’e-analphabétisme visant à démocratiser l’utilisation des nouvelles technologies de communication, à familiariser les citoyens avec l’administration électronique et l’interaction avec les plateformes B2C. On pense que le Tunisien finira par adhérer à cette culture numérique. Le retour sur investissement de la fibre optique se fera donc plus rapidement.
Propos recueillis par Welid Naffati
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