Nous terminons aujourd’hui la série d’interview des principaux partis politiques pour les élections législatives du 26 octobre prochain. Dans notre démarche, nous avons publié chaque article selon les dates des entretiens que ces partis nous ont fixé. Nous avons essayé d’organiser un rendez-vous avec Al Moubadara de Kamal Morjène en contactant Samira Chaouachi, porte parole du parti. Elle nous a promis deux fois de revenir vers nous avec le nom de la personne qui devrait mener l’interview. Mais après plusieurs coups de fils et SMS de relance qui sont restés sans réponse, nous avons décidé de rayer Al Moubadara de la liste.
Nous terminons aujourd’hui la série d’interview des principaux partis politiques pour les élections législatives du 26 octobre prochain. Dans notre démarche, nous avons publié chaque article selon les dates des entretiens que ces partis nous ont fixé. Nous avons essayé d’organiser un rendez-vous avec Al Moubadara de Kamal Morjène en contactant Samira Chaouachi, porte parole du parti. Elle nous a promis deux fois de revenir vers nous avec le nom de la personne qui devrait mener l’interview. Mais après plusieurs coups de fils et des SMS de relance qui sont restés sans réponse, nous avons décidé de rayer Al Moubadara de la liste.
Nous avons également tenté de joindre l’Union Patriotique Libre (UPL) de Slim Riahi. C’est avec beaucoup de difficultés et plusieurs coups de fil que nous avons pu joindre au téléphone Mohsen Hassen, secrétaire général du parti. Dans une voix qui montre une fatigue extrême (sans doute à cause du rythme soutenu de la campagne de l’UPL sur le terrain), M. Hassen nous a demandé gentiment de le rappeler le lendemain pour fixer un rendez-vous. Mais malheureusement, il n’a pas répondu à notre coup de fil comme promis. Nous étions, donc, obligé de rayer également l’UPL de la liste des partis à contacter.
Ennahdha était donc le dernier parti à nous fixer un rendez-vous. L’interview s’est déroulée 22 octobre en fin de journée dans le nouveau Quartier Général (QG) d’Ennahdha dédié aux élections. Un immeuble qui se trouve juste à côté de leur siège à Montplaisir. Au départ, c’était Abdessatar Rajab, membre du conseil Choura et responsable du programme TIC du parti, qui devait mener l’interview. Mais vu ses engagements, M. Rajab s’est contenté de nous accueillir et de donner une présentation générale du programme électoral d’Ennahdha. «C’est depuis 2012 que nous y avons travaillé. Des différentes commissions se sont formés pour élaborer le plan d’action du mouvement pour les 5 années à venir, et dont une partie est dédiée aux TIC», nous a-t-il expliqué avant de céder sa place à Hatem Boulabiar pour continuer l’interview.
«Si on devait présenter Ennahdha aux lecteurs, que devrions-nous dire ?», lui avons-nous demandé. «C’est un parti tunisien de background islamique mais encré dans son environnement tunisien. C’est un parti qui est conscient de ce qui l’entoure. Bien que vieux de plus de 30 ans, c’est un parti qui se renouvelle tous les jours et notre soucis c’est vraiment d’aider notre prochain», a répondu Hatem Boulabiar après un petit moment de réflexion.
Hatem Boulabiar est un nom très connu dans le domaine des TIC en Tunisie. C’est le général manager de Get Wireless, une société spécialisée dans l’ingénieure télécoms. Il l’a créé en 2003 quand il est rentré en Tunisie après plus de 10 ans passés en France à travailler pour le compte des grands opérateurs français. Il a pu visiter plus d’une 50 aine de pays dans le cadre de son travail. Cet entrepreneur de 43 ans a adhéré à Ennahdha en 2011 avant de grimper les échelons pour devenir le responsable de l’unité de sondage. C’est lui qui a développé les stratégies de travail sur le terrain en se basant sur les indicateurs de popularité d’Ennahdha dans les régions. Il a fait partie de l’équipe qui a créé son programme électoral TIC depuis 2012. Interview.
THD : Si vous accédez au gouvernement grâce au Parlement, quels sont les points que vous allez travailler dessus dès la première année au pouvoir ?
Hatem Boulabiar : Je pense qu’on aura des places dans le prochain gouvernement quelle que soit la composition du Parlement (le nombre de sièges d’Ennahdha dans l’hémicycle contre ceux de Nidaa, ndlr). Nous comptons travailler sur l’identifiant unique pour que le ministère de l’Intérieur puisse ficher les citoyens pour des raisons de sécurité. Cet édifiant sera aussi bénéfique pour l’administration puisque le citoyen aura ses paperasses plus rapidement. Sans parler de ses bienfaits pour le système de santé tunisien. Imaginez qu’avec son CIN électronique, le patient bénéficiera directement des soins sans avoir à ramener tout son dossier médical sur lui.
Hatem Boulabiar
Quid de la vie privée ?
Certainement qu’on va travailler dans le Parlement sur les règles à respecter dans le domaine des données personnelles avant la promulgation de la loi.
Mais il faut être conscient des autres avantages de ce système d’identifiant comme la e-démocratie où le citoyen participe dans la vie politique à distance. On peut organiser ainsi des élections électroniques. Pour s’y faire, on passera par les entreprises tunisiennes pour mettre en place ce système. Vous savez que dans le monde il n’y a qu’une seule boite américaine et une autre française qui ont pu créer un tel système ? Si on décide de passer par le e-vote dans les prochaines élections municipales, on va être parmi les pays leader et donc on pourra exporter ce savoir-faire.
Grâce à cette innovation, on sera parmi les premiers pays au monde à utiliser ce système. Nous serons parmi les leaders. Il faut savoir que nous avons un vrai avantage compétitif par rapport à la région. C’est la liberté des médias. Et quand on parle de média, on parle aussi des TIC. Pourquoi les gens mettent de l’argent en Suisse ? C’est parce qu’il est un pays neutre. Ici en Tunisie c’est la même chose pour la création de contenu et son hébergement. Surtout depuis la fin de Ammar 404. De ce fait, Ennahdha travaillera sur la mise en place d’une «Tunis Media City» qui sera un hub de création médiatique pour tous les pays de la région.
Quelle est la relation entre la Média City et les TIC ?
Il y a une convergence entre l’IT, les télécoms et les médias. On a cet avantage compétitif de liberté ainsi que notre mains-d’œuvre qualifiée qui en plus est très créative. Dans cette Tunis Media City, on peut créer un hub de création digitale. Si on y numérise, par exemple, notre patrimoine historique culturel. On y implantera un savoir faire que d’autres pays lui feront appel pour leur propre besoin. Ce qui va ramener donc de la devise au pays en plus de la création d’emploi.
Aux alentours de la Tunis Media City, nous comptons organiser le Cloud World Congress. C’est à l’image du Mobile World Congress qui fait vivre toute la ville de Barcelone grâce aux 100 mille congressistes qui représentent la crème de la crème de l’industrie mobile dans le monde. Aujourd’hui il y a une rupture technologique appelé le Cloud. L’industrie de l’IT va vers l’embarqué et vers le Cloud. Or, 30% des coûts de gestion du Cloud sont dû aux dépenses énergétiques. On a un sacré avantage en Tunisie qu’est l’énergie solaire qu’on pourra utiliser dans le développement des Data Center, et donc, de l’activité Cloud. En plus de la constitutionnalité du respect des données privés, et donc de la neutralité du Net, les entrepreneurs seront alors de plus en plus tenté de prendre la Tunisie comme un site de confiance pour toutes les solutions Cloud qui seront plus compétitives que l’Europe même.
Ce congrès va être un tremplin pour booster l’image de la Tunisie comme destination TIC. Notre objectif est de convaincre l’implantation de 5 leaders mondiaux en Tunisie qui seront un gage de confiance pour convaincre les autres à venir s’installer chez nous à leur tour. C’est comme ça qu’on deviendra un vrai hub tic régional au vrai sens du terme.
Quels sont les autres points que vous allez défendre au Parlement ?
La numérisation de l’administration. Certes qu’il faudra réserver un budget pour le passage à la e-administration en terme d’achat d’infrastructure et de connexion. Mais il faudra bien réserver un budget aussi pour le Soft-Skills. C’est à dire qu’on doit former les agents administratifs à l’utilisation de ces outils. Nous comptons également opérer une mise à jour du service universel pour remplacer le débit minimal de connexion 128 Kb/s par le 1 Mb/s comme cela est préconisé par l’UIT.
Propos recueillis par Welid Naffati
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