Dimanche 26 octobre, les citoyens en Tunisie voterons pour élire leur prochain Parlement qui siègera pendant 5 ans. A la veille de ces élections, plusieurs n’ont pas encore tranché sur leur choix. Les statuts sur les réseaux sociaux du type «pour qui dois-je voter ? Il y en a tellement de partis et de listes» sont de plus en plus fréquents. Tout au long d’une semaine, THD.tn a essayé d’éclairer la lanterne de quelques uns de ses lecteurs en publiant des interviews avec les principaux courants politiques du pays.
Dimanche 26 octobre, les citoyens en Tunisie voterons pour élire leur prochain Parlement qui siègera pendant 5 ans. A la veille de ces élections, plusieurs n’ont pas encore tranché sur leur choix. Les statuts sur les réseaux sociaux du type «pour qui dois-je voter ? Il y en a tellement de partis et de listes» sont de plus en plus fréquents. Tout au long d’une semaine, THD.tn a essayé d’éclairer la lanterne de quelques uns de ses lecteurs en publiant des interviews avec les principaux courants politiques du pays.
Bien qu’il y ait pratiquement une base commune entre tous les partis interviewés, on peut relever, tout de même, des points de différence au sujet du plan TIC. On peut les résumer très brièvement (cliquez sur le nom de chaque parti pour accéder à l’article). Le Courant Démocrate travaillera sur un plan d’incitation fiscal pour les entreprises qui donneront des dons aux Labos de Recherches. Afek Tounes voit plus large et propose à ce qu’on vende notre excédent de bande passante non utilisée sur les 4 liaisons internationales aux pays voisins et aux pays qui leur sont limitrophes. L’Union Pour la Tunisie (UPT) pense pour sa part à offrir un Internet social avec un forfait 3G de 2 Go de quota de téléchargement contre 5 dinars/mois et qui peut monter jusqu’à 10 dinars/mois si le Tunisien décide d’acheter une tablette avec.
Le Congrès Pour la République (CPR) préconise, quant à lui, à ce que l’Instance Nationale de Télécommunication (INT) pousse les opérateurs télécoms à offrir un meilleur réseau à l’intérieur des régions et ce, en ayant plus de représentativité dans les gouvernorats. Al Jomhouri militera pour une obligation légale de publication des données et statistiques des différentes administrations (Open Gov). L’Alliance Démocratique propose à ce que le Parlement se penche sur la problématique de la qualité du réseau Internet en Tunisie afin d’obliger les opérateurs et FAI à un contrat SLA avec tous leurs clients.
Les autres partis en bref
Le Front Populaire a pour sa part choisi de voir un peu moins grand. Pour lui, l’urgence doit être donnée aux quartiers défavorisés où la situation humanitaire est chaotique. En attendant, le Front Populaire demande à ce que les projets pilotes de e-learning soient concrétisés pour qu’ils ne restent pas au stade d’effet d’annonce. Surtout que ceci aidera énormément les écoliers dans les zones rurales.
Ennahdha travaillera de son côté sur la concrétisation du projet en cours d’élaboration par le ministère de l’Intérieur au sujet de l’identifiant unique. Mais le mouvement islamiste voit plutôt dans les libertés dont réjouit la Tunisie, notamment sur Internet, un atout pour ramener les centres de création et de développement des entreprises TIC internationales. D’où le projet Tunis Media City qu’ils vont défendre dès leur ascension au pouvoir. L’énergie renouvelable sera également le cheval de bataille d’Ennahdha pour les Data Center tunisiens afin de réduire le prix du Cloud. C’est de là qu’un projet de foire internationale à l’image du Mobile World Congress, sera organisé à Tunis et que Ennahdha militera pour l’organiser : Le Cloud World Congress.
On termine par Nidaa Tounes. Pourquoi on termine par lui ? Parce que notre Interview avec ce parti nous a beaucoup surprise. A moins que ça soit juste un effet d’annonce d’une personne qui s’est longuement documentée sur le secteur IT en Tunisie avant notre entretien, Nidaa était pratiquement le seul parti qui s’est focalisé sur le ministère des Finances au lieu du TIC. Or, plusieurs des problèmes dont souffrent les startups en Tunisie, sont justement relatifs aux limitations qu’impose ce ministère dans leur activité sur Internet (la carte développeur international, la facture électronique, etc.). Et paradoxalement, c’est le ministère des Finances qui va être aussi l’élément bloquant dans l’évolution vers une e-administration ou même un système de e-santé (la validité fiscale du certificat électronique, etc.).
Comparateur de programmes électoraux en ligne
Bien entendu, il n’y a pas que le volet TIC qui puisse convaincre un électeur de voter tel ou tel parti. C’est pour cette raison que THD.tn ne peut que saluer des initiatives sur le Web pour essayer d’aider «monsieur et madame tout le monde» à s’y retrouver dans ce vacarme électoral. On citera lecomparateur.tn, dlilek.tn et ikhtiartounes.org.
«LeComparateur.tn», par exemple, reprend l’esprit du comparateur de prix pour l’adopter aux principes des élections. Il se distingue par la simplicité et l’efficacité de l’expérience utilisateur. Sans avoir besoin de créer un compte, le site web nous propose une liste de 16 partis politiques. L’Internaute en choisit deux et les deux programmes s’afficheront côte à côte (fiscalité, santé, sécurité, culture, etc.). Le site en question précise que la base de ces comparaisons reprend les programmes politiques de ces partis complétés dans certains cas par des communications officielles.
Pour «dlilek.tn» ou encore de «ikhtiartounes.org» ont personnalisé ce contenu pour une communication plus efficace. Le principe reprend l’esprit du QCM : 30 questions pour 30 réponses de format «d’accord» ou «pas d’accord». En ce basant sur ce type de réponse que ces deux sites font le «profiling» et calcule l’affinité politique de l’Internaute. La liste des partis qui répondent à cette affinité est alors affichée.
Les élections parlementaires de ce dimanche 26 octobre seront les premières vraies élections d’une nouvelle république après la période transitoire de l’Assemblée Nationale Constituante. Durant 5 ans, ce pouvoir législatif est appelé à améliorer la situation des Tunisiens après 3 ans de laisser-aller et de débats stériles qui n’ont fait qu’enfoncer la Tunisie dans le gouffre de l’extrémisme religieux, de la crise économique et de la corruption. La cause ? Le vote pour beaucoup de députés incompétents qui croient que la gestion d’un Etat est un droit après leur militantisme sous Ben Ali. Reste à savoir maintenant si les Tunisiens vont voter pour les personnes et leur programme, ou vont-ils refaire la même erreur de 2011 ? C’est à dire se fier seulement aux discours (très souvent) populistes de ces politiciens dans les médias ainsi qu’à leur dogme ?
Marwen Dhemaied et Welid Naffati