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Législative 2014 : L’UPT est pour un Internet social à 5 dinars par mois et une tablette pour tous

Législative 2014 : L’UPT est pour un Internet social à 5 dinars par mois et une tablette pour tous

THD continue le tour des partis politiques pour présenter à la communauté technophile tunisienne leur programme politique TIC et économie numérique pour les 5 prochaines années au Parlement que les Tunisiens vont élire le 26 octobre prochain. Khaled Abdeljawad, membre de la commission socio-économique de l’UPT, nous a accueilli pour nous donner de plus amples détails sur cette partie du programme qui est déjà disponible en ligne.

Législative 2014 : L’UPT est pour un Internet social à 5 dinars par mois et une tablette pour tousTHD continue le tour des partis politiques pour présenter à la communauté technophile tunisienne leur programme politique TIC et économie numérique pour les 5 prochaines années au Parlement. Les élections sont en effet prévues pour le 26 octobre prochain. Khaled Abdeljaoued, membre de la commission socio-économique de l’UPT, nous a accueilli pour nous donner de plus amples détails sur cette partie du programme qui est déjà disponible en ligne.

L’UPT est une coalition composée principalement par Al Massar et beaucoup d’indépendants. Il se positionne comme une coalition socio-démocrate. «C’est la gauche non dogmatique. C’est à dire une gauche loin du référentiel marxiste léniniste». C’est ainsi que nous présente Khaled Abdeljaoued l’UPT en début de l’entretien. Pour lui, l’UPT travaille sur «la réduction des points de pauvreté plutôt que d’augmenter les points de croissance». Pour son programme économique, l’UPT se focalise sur les exportations en proposant plus de support de l’Etat afin de rendre nos produits plus compétitifs sur le marché international (et donc inverser la balance commerciale). Un point qui est en complet désaccord avec la politique de la Banque Mondiale pour qui l’Etat ne doit en aucun cas «subventionner ses exportations» pour que la compétition ne soit pas déloyal avec les autres pays (riches). Interview.

THD : Peut-on vraiment parler d’un programme TIC de l’UPT quand c’est plus orienté vers le social ?

Khaled Abdeljaoued : Le secteur des TIC touche à tout. Même le social. C’est pourquoi les TIC ne sont pas réellement présentés à part dans notre programme. Mais ça n’empêche que les TIC c’est aussi une affaire d’entreprises. Pour encourager les Startups, l’UPT travaillera sur la mise à jour du code d’investissement. Il faut, en effet, qu’on monte dans la chaine de valeur pour retenir le maximum de revenus en Tunisie. Car avec la politique de l’export, et dans beaucoup de produits et services, parfois on est obligé de les acheter de l’international via ces grandes marques étrangères. Pourtant, ce même produit ou service est fabriqué sous nos cieux. On prend l’exemple des Jeans, ou des solutions softwares. Partant de ce constat, l’UPT va s’engager à faciliter, entre autre, aux entreprises tunisiennes à ouvrir des représentations internationales pour qu’elles deviennent plus compétitives en dehors de nos frontières. 

Que compte faire l’UPT pour les services à distance ?

Pour l’UPT, il est clair que la priorité doit être donnée à l’e-administration. Il faudra créer un workflow efficient qui s’interconnecte à tous les SI des autres services administratifs. Ca va faciliter les tâches administratives et simplifier la vie au citoyen avec moins de procédures. 

Mais cette e-administration a déjà été entamée en 2013 par l’ex ministre des TIC Mongi Maroug avec une première phase d’interconnexion à la fibre optique. Ce projet a été retardé par la suite vu que l’Etat se voit obligé de lancer un appel d’offre public pour donner la chance aux 3 opérateurs vu que Tunisie Telecom n’est plus 100% étatique.

Non. L’e-administration est un projet qui date de l’époque de Ben Ali et non de l’époque Marzoug. Il est resté dans les tiroirs depuis bien longtemps. Si l’UPT accèdera au pouvoir, on fera tout pour le faire ressortir et lancer cet appel d’offre. 

Mais il ne faut pas se leurrer. Ce n’est pas la partie interconnexion qui pose problème. C’est plutôt le Système d’Information unifié. Car pratiquement chaque administration a son propre SI. Le vrai challenge c’est de les interconnecter entre eux et de les harmoniser.

Le but étant de centraliser les données pour que, justement, on puisse créer ce Workflow. C’est là qu’on pourra connecter dessus le portail de la e-administration grâce auquel le citoyen pourra traiter ses paperasses en ligne ou dans un guichet unique.

L’UPT cherche, en fait, à mettre en place un SLA (un contrat ou le fournisseur d’un service s’engage sur une qualité minimale de traitement, ndlr) entre les administrations et les citoyens. Comme ce qu’on trouve dans certaines entreprises privées.

Khaled Abdeljaoued

Quel autre volet TIC l’UPT va défendre dans l’hémicycle ?

Coté éducation nationale, l’UPT travaillera sur la mise en place d’un portail pour les instituteurs des écoles et les professeurs des lycées. Dans ce portail, le corps enseignant trouvera les cours et les outils pédagogiques. Ils pourront aussi interagir entre eux pour le partage des connaissances. En gros, c’est une sorte de réseau social, mais plus privé, pour les enseignants pour qu’ils soient tous au diapason avec les nouveautés du programme et des procédés pédagogiques à appliquer en classe. Le but étant que tous les élèves aient le même enseignement de qualité et ce, quelque soit leur école ou lycée.

Quelle vision à l’UPT quant à l’avenir des connectivités Internet en Tunisie ?

L’UPT militera pour un service universel 3G. Pour nous, il est inconcevable qu’un adolescent ne puisse accéder à Internet en 2014. Le Net est devenu un facteur de fracture sociale énorme. L’idée c’est que les opérateurs fournissent des forfaits 3G à 5 dinars/mois avec un quota de 2 gigas octets. A noter que on retrouve pratiquement cette offre partout dans cette guerre des prix entre les opérateurs en Tunisie.

On va essayer d’associer à ce forfait une tablette et ou un PC à 10 dinars par mois. On pourra ainsi avoir accès à Internet et aux services de la e-administration. L’UPT va travailler sur la mise en place d’une bibliothèque numérique. C’est à dire la numérisation du patrimoine culturel tunisien et numériser systématiquement les productions culturelles, scientifiques et médiatiques. 

Mais ceci a un coût. Est-ce l’Etat qui va le subventionner ?

Ce sont des matières qui sont, pour la plus part, déjà subventionnés. Comme les livres ou les films. En les numérisant d’office, et en les intégrant dans cette bibliothèque numérique nationale, le citoyen pourra les consulter de n’importe où. Ce qui va réduire la fracture numérique et culturelle entre les Tunisiens.

Quels sont les autres points que vous allez défendre au parlement si vous obtenez des sièges ?

Avec la généralisation de la connexion, des tablettes, des PC, en plus de la mise en place de la e-administration, on pourra travailler sur l’implantation d’une stratégie e-santé.

L’UPT propose, en effet, à ce qu’on fusionne toutes les caisses sociales afin d’avoir une couverture généralisée grâce à un identifiant de sécurité social unique. Cet identifiant sera toutefois différent et indépendant de la Carte d’Identité Nationale. L’accès aux soins sera plus efficace, voire gratuit pour les nécessiteux. L’Etat gérera ainsi, et d’une manière plus ciblée, les aides sociales grâce à une segmentation plus claire basée sur le revenu de chaque citoyen.

L’UPT va également encourager le développement mobile dans le domaine de la santé de telle sorte à ce que le téléphone devienne un outil de diagnostique connecté au Workflow de la santé. Ceci facilitera l’accès aux soins ainsi que la réduction des charges de déplacement des patients et les longues files d’attente dans les hôpitaux. 

Pour ce qui concerne le e-commerce, l’UPT encouragera les hôtels en Tunisie à proposer un service de réservation en ligne. On va aider les startups en leur donnant une infrastructure logistique plus efficace comme pour la livraison des colis.

Propos recueillis par Welid Naffati

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