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Les milices de Ben Ali peuvent attaquer notre réseau, mais l’ATI reste ‘’sereine’’

«N’est-il pas plus urgent d’auditer le réseau tunisien avant qu’on soit sujet à une attaque pirate des milices de Ben Ali notamment sur le réseau bancaire ?», nous avons posé la question à M. Sami Zaoui, secrétaire d’Etat chargé des TIC auprès du ministre des industries et de la technologie, lors de son point-presse le 2 février dernier.

«J’ai reçu un mail de la part de l’ATI (avant que son PDG Kamal Saadaoui ne soit renommé à la tête de l’instance nationale des télécommunications, ndlr) à propos de ce sujet. L’ATI considère que le degré de sécurité de notre réseau est très satisfaisant. L’ATI est donc sereine sur cette question», nous a affirmé M. Zaoui lors de ce point-presse. Cette réponse tombe à pic dans un contexte un peu complexe concernant le Net tunisien surtout après les révélations faites par Slim Amamaou sur le Web.

Slim Amamou, secrétaire d’Etat auprès du ministre de la jeunesse et des sports, a en effet déclaré le 21 janvier 2011 sur le réseau de microblogging Twitter, que des techniciens informatiques sous les commandes de Ben Ali avaient accès au réseau Internet tunisien. Parmi leurs prouesses : la censure des sites gênants pour l’ancien régime et le piratage des sites/comptes d’opposants politiques. Slim Amamou a aussi mis en exergue la nécessité d’auditer le réseau tunisien pour éviter que ces milices de Ben Ali ne puissent continuer à exploiter les accès qu’ils avaient sur notre réseau à la vue et au su de tous les acteurs du Web en Tunisie, l’ATI incluse.

D’après quelques personnes proches du secteur TIC, cette cellule de contrôle serait rattachée à l’Agence Tunisienne de Communication Extérieure (ATCE) de Abdelwahab Abdallah, un des bras droit de Ben Ali. Quant à l’ATI, «l’Agence Tunisienne d’Internet avait plutôt le rôle de paravent», dixit M. Nasser Chakroune, DG de 3S et de sa filiale le FAI GlobalNet, lors d’une récente interview sur RTCI.

Mais n’y a-t-il pas un risque que l’ATI soit un peu trop confiante sur la sécurité de son réseau ? M. Sami Zaoui a alors répondu qu’il étudierait la possibilité de faire auditer notre réseau par un cabinet d’audit indépendant, histoire d’en avoir le cœur net.

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