Les Internautes marocains ont découvert depuis hier mardi 5 janvier, en fin d’après midi, un blocage total des appels sur la VoIP notamment sur les applications Viber, facebook messenger et Whatsupp.
Les Internautes marocains ont découvert depuis hier mardi 5 janvier, en fin d’après midi, un blocage total des appels sur la VoIP notamment sur les applications Viber, facebook messenger et Whatsupp.
Il n’y a pas eu de communication officielle de la part des opérateurs marocains ainsi que leur ministère des TIC, laissant les utilisateurs dans le doute. Ce n’est qu’en fin de soirée que les abonnés se sont aperçus de la supercherie et des campagnes de dénonciation ont commencé à s’organiser sur la Toile.
Il est possible que cette censure du protocole VoIP pour le grand public soit due aux menaces terroristes, mais la raison apparente serait plutôt économique. Les opérateurs télécoms, ont, très probablement, procédé à ce blocage. La raison ? Les recettes sur la voix classique ont fondu pendant que le prix des abonnements Internet, notamment sur la 3G, n’a pas changé, causant un manque à gagner énorme aux opérateurs.
Rappelons à cet effet que les opérateurs en Tunisie ont tenté de faire pareil en fin 2014. Mais contrairement à nos voisins du royaume Chérifien, nos opérateurs télécom comptaient laisser l’accès à la VoIP aux lignes Business, lignes avec grands forfaits et les postpayés. Pour les prépayés, un forfait 3G allait être proposé pour ces services appelés Over The Top (comme Youtube, Viber, etc.).
Mais suite au tollé que cela a provoqué auprès des consommateurs tunisiens, l’Organisation de Défense des Consommateurs (ODC) est montée au créneau et l’Instance Nationale des Télécommunications est sortie de son silence pour faire un rappel à l’ordre aux 3 opérateurs. Le régulateur a en effet notifié ces derniers que dans la licence accordée par l’Etat tunisien, l’opérateur doit respecter la neutralité du service sur le réseau et ce, quel que soit le type de connexion.
Depuis, ces derniers ont fait machine arrière pour le grand bonheur des consommateurs tunisiens. Entre temps, la grogne des opérateurs télécom n’a cessé de monter contre le régulateur. Ils l’accusent de laisser pourrir la situation en tolérant la guerre des prix sur les offres Data. Du coup, ils ne gagnent plus comme avant et leur marges deviennent très réduites sur la 3G avec un investissement réseau de plus en plus gourmand. Surtout à la veille du lancement commercial de la 4G (programmé pour le printemps prochain).
Rappelons à cet effet qu’avec la 4G, même la voix deviendra (tôt ou tard) sur l’IP (Voice over LTE ou VoLTE avec une qualité HD). Du coup, les communications seront bientôt 100% gratuites. Et au lieu de payer les minutes appelées (comme c’est le cas maintenant), le client ne paiera que le Data. De ce fait, l’investissement réseau deviendra encore plus lourd (plus de couverture, plus de capacité, meilleur QoS, etc.).
C’est pourquoi les opérateurs télécoms ont commencé à réviser, progressivement, le prix du forfait Data. Notons que le prix plancher de vente du Go (ou GB) fixé par l’INT sur la 3G est de 2.5 Dinars TTC (au dessous duquel l’opérateur est considéré perdant et donc hors la loi). Mais ce tarif date de 2010. C’est à dire au premier lancement de la 3G en Tunisie.
C’est pourquoi les opérateurs ont demandé au régulateur de réviser ce prix plancher en le revoyant vers la hausse (5 à 6 dinars le Go) pour qu’il corresponde à la réalité d’aujourd’hui (chute du dinar, cherté des équipements, concurrence des OTT comme Viber, etc.). Mais l’INT a déconseillé le passage vers ce tarif sans un audit des 3 réseaux pour calculer le coût réel de la Data et mettre à jour la tarification. En attendant le lancement de cette étude, les opérateurs ont, donc, le droit de revoir légèrement à la hausse le prix de leur 3G.
Welid Naffati
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