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Les publinets convertis en centres de formation en coding

Souvenez-vous, dans les années 1990, alors qu’Internet faisait ses premiers pas, de petits espaces appelés publinets (centre public d’Internet) ont fait leur apparition dans le paysage urbain des villes tunisiennes. Munis de cartes prépayées, les jeunes et moins jeunes passaient alors des heures devant un poste de travail pour naviguer sur Internet, chater avec des inconnus à l’autre bout du monde, faire des recherches pour leurs projets de SVT… Et puis un jour, l’ADSL, la VDSL et la fibre optique ont envahi nos universités, entreprises et domiciles vidant petit à petit ces espaces de leur clientèle jadis en masse.

Pour redonner vie à ces boutiques de l’Internet – devenue presque obsolètes, depuis la démocratisation d’Internet et des smartphones –, Ali Saada – professeur chercheur à l’école d’ingénieurs, Sup’Com, chef du département de mathématiques appliquées signaux et communication, et docteur en mécanique – a eu l’idée ingénieuse de les convertir en des espaces de formation.

« J’ai pensé à ce projet depuis des années pour développer la pédagogie pour les écoliers. La formation des gamins présente en effet plusieurs challenges (…) sans parler de la fracture numérique entre le Nord et le Sud », a-t-il déclaré au micro du 112eépisode de DigiClub powered by Topnet.

« Avec l’arrivée de la pandémie Covid-19, j’ai constaté que les enfants s’étaient retrouvés sans école livrés à eux-mêmes dans les rues. J’ai alors invité les gamins du quartier chez moi pour leur apprendre la programmation. Petit à petit la communauté a évolué d’une manière très rapide et j’ai eu l’idée de demander au propriétaire d’un publinet en face de chez-moi d’installer le programme de coding spécial enfant ‘Scratch’ et c’est ainsi que nous avons démarré », a-t-il ajouté.

Le succès de cette initiative a poussé Ali Saada à élaborer son projet davantage proposant ainsi un nouveau business model pour ces espaces. « Ces publinets peuvent aussi être convertis en des centres d’apprentissage pour le gaming ou de formation sur d’autres langage de programmation plus sophistiqués ».

Il a ajouté, dans ce sens, que des élèves de première année de la Sup’Com assureraient par ailleurs l’encadrement des enfants dans des publinets sur l’ensemble du territoire tunisien.

Les exercices et formations dispensés sont en dialecte tunisien.

Ali Saada a souligné la capacité de tels projets à absorber le chômage et réduire la fracture numérique affirmant qu’une jeunesse bien formée aux nouvelles technologies pourraient booster davantage l’écosystème des startups.

Pour écouter l’interview au complet, veuillez cliquer ici.

Nadya Jennene

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