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Les salariés de Topnet lancent un cri de SOS

Les salariés de Topnet lancent un cri de SOS

Le fournisseur d’accès Internet Topnet, détenu par Tunisie Telecom, est depuis deux semaines en grève ouverte. Tous les salariés et les services sont en arrêt de travail, sauf une cellule d’astreinte qui veille sur le bon fonctionnement du réseau. Même si le FAI a décidé de ne pas suspendre les accès des abonnements impayés, des clients qui ont un problème technique n’ont aucun interlocuteur qui puisse corriger les problèmes de connectivité.

Les salariés de Topnet lancent un cri de SOSLe fournisseur d’accès Internet Topnet, détenu par Tunisie Telecom, est depuis deux semaines en grève ouverte. Tous les salariés et les services sont en arrêt de travail, sauf une cellule d’astreinte qui veille sur le bon fonctionnement du réseau. Même si le FAI a décidé de ne pas suspendre les accès des abonnements impayés, des clients qui ont un problème technique n’ont aucun interlocuteur qui puisse corriger les problèmes de connectivité.

Que s’est-il passé pour qu’on en arrive à ce point-là ? «C’est en fait un cumul de plusieurs problèmes. L’entreprise est au bord de la faillite», s’indigne Walid Jouini du syndicat des salariés de Topnet. «Nos ventes ont régressé de deux tiers lors du SIB 2013 par rapport à l’édition de l’année dernière, qui était déjà très mauvaise, et ce, à cause de leur produit Netbox. Tunisie Telecom nous traite comme si nous étions de petits revendeurs et non comme une filiale».

Avec la grève, quelques salariés de Topnet sont entrés en sit-in ouvert au siège du FAI

Avec la grève, quelques salariés de Topnet sont entrés en sit-in ouvert au siège du FAI

Mais si Tunisie Telecom se mettait à accorder des privilèges à Topnet, l’opérateur historique risque d’avoir des plaintes en cascade de la part des autres revendeurs, surtout Hexabyte et GlobalNet. Ces deux derniers, en effet, n’ont pas été rachetés par un grand opérateur télécom à l’instar de Planet (renommé Orange Internet depuis) et Tunet (rachetée par Tunisiana). «Qu’on nous laisse gérer nos affaires comme la concurrence et non comme une entreprise publique, alors !», rétorque Walid Jouini. «Qu’on nous donne la possibilité de vendre les recharges téléphoniques et les cartes SIM ou même les téléphones. Je rappelle que Topnet est en elle-même un groupement d’entreprises comme TopCall (qui gère la hotline, ndlr) ou encore TopTrade. Pourquoi Tunisie Telecom ne nous charge pas des mêmes services que le groupe MIB, son revendeur officiel» ? 

Pourtant, la direction de Tunisie Telecom affirme que Topnet est une entreprise privée et qu’elle est autonome dans ses ressources financières et dans son managment. «Pas du tout !», conteste-t-il. «D’ailleurs, on nous a sorti cet argument et nous leur avons demandé une réponse officielle écrite pour attester de ça. Et jusqu’à maintenant, nous n’avons rien reçu ! Comment ne pas considérer Topnet comme une entreprise publique si son actionnaire principal est une société étatique ? 4 sur les 6 actionnaires minoritaires (une action chacun, ndlr) sont des entreprises publiques. Comme les technopoles El Ghazala et Sfax, l’Office National de Télédiffusion et la Poste tunisienne. Il n’y a que la Sotetel et le PDG de Tunisie Telecom qui représentent le privé.

«Et puis, imaginons que nous sommes du privé, pourquoi tous nos achats doivent être validés par une commission chez Tunisie Telecom ? Avec leurs procédures rigides qu’ils nous ont imposées, ils ont ralenti toute l’entreprise. Pis : pourquoi ils ont ramené des salariés de TT en détachement chez Topnet ? Dans ce cas, ils ont enfreint la loi !

«Figurez-vous que nous avons des produits en attente qu’on a pu développer en interne. Nous avons déjà notre box qui est prête depuis une année. Nous avons l’IPTV qui est déjà installée depuis 2011. Mais au lieu de nous laisser éponger tous seuls nos dettes (estimées à 20 millions de dinars, ndlr) pour mieux affronter la concurrence, Tunisie Telecom y rajoute une couche et lance des produits qui cassent Topnet, surtout avec leur Netbox». 

Du côté de la direction de l’opérateur historique, on explique aussi cette grève par les disparités dans la grille salariale et que vous souhaitez être intégrés à Tunisie Telecom… Walid Jouini nous coupe direct la parole : «Ce n’est plus ça la priorité. Aujourd’hui c’est la survie de l’entreprise qui est en jeu. Nous sommes arrivés au point que Topnet était incapable de payer la facture d’essence de ses voitures de fonction. Pendant deux jours, nos commerciaux n’ont pas pu gérer la distribution et nos techniciens n’ont pas pu se déplacer pour dépanner les clients».

A combien estimez-vous les pertes de Topnet à cause de cette grève ? «J’ai peur qu’elles soient beaucoup malheureusement», répond-il. «Mais on nous a poussé à ça. Trouvez-vous normal que le PDG de Tunisie Telecom accepte enfin de s’assoir à la table des négociations après 12 jours de grève générale ? A ce point TT se fout de sa filiale ? Quel message doit-on comprendre ? On nous donne la gestion des appels de la hotline de leur MVNO Elissa, mais on nous refuse le développement de la marque via notre réseau de distribution. Quand on cherche à rencontrer leur directeur, on nous accueille avec nonchalance pour ne pas dire avec manque de respect. Si Tunisie Telecom ne veut plus de nous, qu’ils nous revendent et qu’on en parle plus !» 

Welid Naffati

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