Récemment, nous avons vu apparaître sur les routes du Grand Tunis des scooters brandés Intigo. Ce moyen de transport jadis privé est devenu grâce à cette startup une alternative de transport public. Au lieu d’implorer le Tout-Puissant pour tomber sur un taxi miséricordieux, il suffit à l’utilisateur, pour se déplacer, d’accéder à l’application Intigo et louer un scooter avec chauffeur.
Outre le transport des personnes, Intigo couvre une panoplie plus large de services.
« La création d’Intigo vise à mettre en place une infrastructure logistique pour le secteur du e-commerce. Ses services couvrent à la fois le transport d’individus, la livraison d’objets mais aussi le paiement mobile », a indiqué Bassem Bouguerra lors de son intervention dans ce 94eépisode de Startup Story.
Et pas que. Intigo lance prochainement un nouveau service de livraison « last mile ». Baptisé « Send », ce service permettra à son utilisateur de se faire livrer où qu’il soit en envoyant, via l’application, ses coordonnées GPS et sans qu’il ait à communiquer son adresse complète.
Revenant sur les débuts de la startup, Bassem Bouguerra a souligné que l’idée venait d’une problématique exprimée par les Tunisiens : le transport. La Tunisie dispose, en effet, d’une infrastructure obsolète qui ne répond plus aux besoins des citoyens, notamment dans les grandes villes. Le problème est encore pire dans les régions de l’intérieur où le transport public est quasi-inexistant.
Le CEO d’Intigo s’est également exprimé sur la polémique provoquée par la chambre syndicale des taxis individuels et a signalé que le vrai combat de la startup allait au-delà d’un conflit entre les deux parties.
« Ce n’est plus Intigo VS les taxis. Il s’agit maintenant d’un mouvement de jeunes contre le système», a avancé Bassem Bouguerra.
World Summit Awards
Dans la première partie de l’émission, Marwen Dhmayed et Walid Naffati ont reçu Arsene Tungali, membre du WSA mais également membre du secrétariat du forum national sur la gouvernance de l’Internet de la République Démocratique du Congo (FGI RDC) et directeur d’une ONG active dans le domaine des droits numériques, et ce à l’occasion de la réunion du jury World Summit Awards (WSA) en Tunisie.
« C’est un prix exceptionnel qui récompense des innovations qui touchent des aspects réels de la société », a indiqué Arsene Tungali expliquant que cette compétition « s’adresse à des startups qui ont atteint un certain stade de maturité et dont le business model a été prouvé sur le terrain ».
Au total 40 startups seront récompensées à Vienne au mois de mars 2020. Le jury, réuni, à Tunis a sélectionné cinq solutions pour les huit catégories de la compétition, après une première phase de pré-sélection en ligne.
« Dans la catégorie ‘environnement’, par exemple, nous nous sommes focalisés sur des startups qui apportent des solutions sur les questions du changement climatique ou de l’agriculture. Pour ce qui est de la catégorie éducation, nous avons penché pour les solutions qui facilitent l’apprentissage », a affirmé Arsen Tungali.
Soulignant que cette compétition accorde plus d’importance à l’impact des solutions proposées et leur aspect technologique, notre invité a lancé un appel aux entrepreneurs tunisiens afin de prendre part à la prochaine édition des WSA.
« Préparez-vous pour le prochain appel, allez sur le site pour comprendre les critères de sélection et n’hésitez pas à vous lancer. Vous n’avez pas besoin d’avoir des solutions très techniques, l’impact est ce qui nous intéresse le plus », a-t-il conclu.
Pour plus de détails, veuillez écouter l’interview au complet sur SoundCloud.
Nadya Jennene