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Les Tunisiens commencent à déserter facebook

L’histoire d’amour qui lie les Tunisiens à Facebook arrive-t-elle à terme ? Possible. Du moins c’est ce qu’on peut comprendre en analysant les statistiques révélées par le site Checkfacebook.com.

D’après ce portail spécialisé dans l’analyse en temps réel du trafic entrant sur facebook par pays, la Tunisie compte pas moins de 2,799 millions de facebookeurs tunisiens. Soit une augmentation de 195 mille nouveaux comptes en seulement 6 mois.

Paradoxalement, le pourcentage des Internautes tunisiens connectés au réseau de Mark Zuckerberg a diminué de 16%. Il est en effet passé de 93% en août dernier, à 77% en ce début d’année.

Peut-on dire donc qu’on atteint la phase de rupture sentimentale entre les Tunisiens et Facebook, une année après la révolution ?

Sans aller vite en besogne et annoncer le début du déclin de Facebook en Tunisie, on pourrait expliquer cette tendance par le changement de comportement des Tunisiens dans leur manière de consommer l’information.

Facebook est-il encore une source d’info fiable ?

Avant la révolution, et pour une bonne période après la chute du régime de Ben Ali, les Tunisiens n’avaient que Facebook comme support d’information ‘’fiable’’ pour se tenir au courant de ce qui se passait dans le pays. Les médias classiques tunisiens (radio, télé, etc.) souffraient en effet d’un déficit de crédibilité aux yeux de la population.

Cela peut paraître bizarre, mais c’est grâce à Facebook que ces mêmes médias ont pu maintenant gagner la confiance des Tunisiens. Comment ? A cause des intox et des articles/vidéos/photos majoritairement trafiqués que les admins des pages facebook ‘’révolutionnaires’’ utilisent pour gagner plus de fans et/ou pour manipuler les internautes (surtout quand un parti politique se cache derrière ces pages).

Les médias classiques tunisiens ont, en outre, su comment tirer profit de Facebook pour s’approprier des informations exclusives. Les centaines de journalistes et directeurs d’information travaillant dans les radios, télévisions et autres journaux en ligne ou papier, veillent au grain sur les informations qui filtrent sur ce réseau social. Après vérifications et enquête, ils n’en retiennent que le vrai pour en faire une matière journalistique qu’ils diffusent par la suite sur leurs supports respectifs.

On peut conclure que la tendance est en train de s’inverser. Avant, les Tunisiens n’avaient pas confiance dans les médias officiels à cause de leur propagande gouvernementale, où on y dessinait une image aseptisée de leur Tunisie. Ils donnaient par contre du crédit à tout ce qui se disait sur Facebook.

Quand nos médias deviennent des manipulateurs… professionnels

Maintenant, nos compatriotes sont en train de déserter facebook après que ce dernier est devenu le terrain fertile des manipulateurs et autres fabricants d’intox. Ils le désertent pour le compte de médias dit ‘’plus professionnels’’. Plus professionnels dans l’exposition de l’information, certes, mais parfois loin d’être professionnels dans son traitement.

Et c’est là que réside le vrai danger. Ayant affaire à des communicateurs professionnels dans les médias, les Tunisiens peuvent être plus sensibles aux messages cachés que tente de faire véhiculer le média en question. Qu’on se le dise. Croire à l’existence d’un média 100% neutre, c’est comme croire au père noël. Mais qu’à cela ne tienne. Tous les Tunisiens ne sont pas des journalistes professionnels et des téléspectateurs avertis. Au grand dam des révolutionnaires de la 25ème heure sur facebook.

Monem Hamdi

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