Pilier de la croissance et du développement à l’échelle du continent. C’est ainsi que l’harmonisation des réglementations et des lois est aujourd’hui perçue par les acteurs économiques africains. Le décloisonnement va en effet de pair avec un droit régional homogénéisé où les règles des pays appartenant au même espace géographique sont rapprochées et les incohérences supprimées pour ainsi atteindre une compatibilité globale permettant un échange fluide. « Si nous voulons une Afrique intégrée digitalement cela veut dire que nous devons présenter l’Afrique aux investisseurs pas seulement à travers la fenêtre d’un seul pays », affirme le directeur général de Smart Africa, Lacina Koné.
Invité du 141e épisode de DigiClub powered by Topnet et Huawei Technologies, il nous explique que l’accélération de l’agenda numérique du continent doit impérativement passer, en premier lieu, par « l’harmonisation de nos lois ». « Nous sommes à l’ère de la quatrième révolution industrielle, il nous faut une règlementation pour le développement, l’agilité. C’est le premier axe sur lequel Smart Africa travaille. Nous sommes, d’ailleurs, structurés pour faciliter le dialogue entre le secteur privé et le secteur public. Aucun secteur ne peut refuser une opportunité d’investissement (…) Le seul blocage est la règlementation ».
Selon Lacina Koné, cela implique les licences de connectivité, les réglementations sur le traitement et la protection des données personnelles, la cybersécurité, la Blockchain… « Les déclinaisons, les réglementations et les réformes qui se font à ce niveau doivent être harmonisées », a-t-il fait savoir notant que plusieurs projets qui convergent dans ce sens sont en cours en Afrique.
Citant comme exemple le projet E-Houwiya du ministère tunisien des Technologies de la communication, M. Koné a souligné l’importance de ces mécanismes pour la transformation numérique d’un pays. « En Afrique, les pays ne communiquent pas. A l’intérieur même d’un seul pays, les ministères ne communiquent pas entre eux. Chacun garde ses données. Alors qu’aujourd’hui les mines ne sont pas celles des ressources naturelles, mais celles des données. Si nous voulons transformer l’Afrique en une économie de connaissances, il nous fait une économie de données. L’identité numérique devient alors fondamentale », a-t-il indiqué au micro de DigiClub avant d’ajouter que plusieurs pays africains œuvrent à mettre en concert leurs projets d’identité numérique.
Le DG de Smart Africa a révélé, dans ce contexte, qu’un projet pilote phare a été lancé entre le Bénin, le Sénégal, le Togo et le Ghana pour « rendre interopérables leurs identités numériques ». Cela devrait permettre aux habitants des États parties de bénéficier d’un ensemble de service sans passer par la case passeport. « C’est ça l’intégration numérique ».
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Nadya Jennene