Une cérémonie d’ouverture des offres financières des trois opérateurs de télécommunications — Ooredoo, Orange et Tunisie Telecom — s’est tenue mercredi 16 octobre au siège du ministère des Technologies de la Communication tunisien. Cette étape constitue la deuxième phase du processus d’attribution des licences pour la 5G.
Supervisée par le ministre Sofiene Hemissi, cette phase est cruciale après l’évaluation des propositions administratives et techniques réalisée le 23 septembre dernier (lire notre article : Les 3 opérateurs déposent officiellement leurs dossiers pour l’obtention d’une licence 5G).
Lors de cette cérémonie, à laquelle assistaient les directeurs généraux des trois opérateurs, les lots et les capacités spectrales pour la licence 5G ont été attribués selon l’ordre des offres les plus élevées.
Les trois opérateurs ont ainsi obtenu l’accès aux bandes spectrales suivantes :
- 3,5 GHz : Cette bande, autrefois utilisée par la technologie Wimax avant d’être récupérée pour le LTE TDD (ou Fixed Wireless basé sur la 4G), sera progressivement dédiée à la 5G (le temps de faire migrer les abonnés vers cette nouvelle technologie). Chaque opérateur disposera au total de 120 MHz de bande passante à exploiter.
- 700 MHz : Cette bande, auparavant allouée à la télédiffusion terrestre, a été réattribuée pour la 5G. Chaque opérateur bénéficiera de 10 MHz de bande passante. Cette fréquence est particulièrement intéressante pour les zones rurales en raison de sa portée étendue et de sa capacité à améliorer la pénétration des signaux à l’intérieur des bâtiments.
- 2,6 GHz : Idéale pour les zones urbaines et les quartiers densément peuplés, cette nouvelle fréquence supportera un grand nombre de connexions mobiles en 5G. Chaque opérateur disposera de 60 MHz de bande passante.
Selon nos sources, Ooredoo a d’ores et déjà annoncé que l’exploitation de la 5G sur la bande des 2,6 GHz débutera dans 18 mois après le lancement officiel. Tunisie Telecom et Orange communiqueront ultérieurement les dates de lancement de leur service 5G sur cette bande.
Outre l’attribution des fréquences, l’ouverture des plis financiers a permis de déterminer les zones de couverture prioritaires à l’intérieur du pays.
Chaque opérateur aura la possibilité de lancer la 5G dans les grandes villes côtières à forte densité de population, mais devra également déployer le service dans des zones moins peuplées. Ces zones ont été réparties en six lots.
L’opérateur ayant proposé l’offre financière la plus élevée pourra choisir en premier les zones les plus intéressantes (relativement denses et situées à proximité des villes côtières), tandis que celui ayant soumis l’offre la plus basse se verra attribuer les zones les plus reculées.
Il est à noter que ces zones éloignées représentent un défi en termes de retour sur investissement, en raison des coûts élevés liés à la modernisation des infrastructures (fibre optique, capacités de transmission, etc.). Cependant, Tunisie Telecom est avantagée dans cette démarche, ayant déjà couvert les zones blanches de Tunisie dans le cadre d’un appel d’offres national (lire : Zones blanches : le projet de couverture officiellement achevé par Tunisie Telecom). Ainsi, le retour sur investissement pourrait être plus rapide pour l’opérateur historique.
Le ministère va désormais procéder à la rédaction des termes et conditions des licences, qui devront ensuite être validés en conseil des ministres avant publication au Journal Officiel de la République Tunisienne. Cette publication marquera l’attribution officielle des licences 5G en Tunisie.
Le ministre Sofiene Hemissi a réaffirmé l’engagement du gouvernement à respecter le calendrier prévu pour le lancement des services 5G, afin d’améliorer l’infrastructure de communication en Tunisie et de répondre aux besoins croissants des citoyens et des entreprises en matière de services de qualité.
Walid Naffati