Les multiples couvre-feux qui ont été décrétés et les turbulences sécuritaires qui ont secoué la Tunisie depuis le 14 janvier 2011, n’ont-ils eu que des effets négatifs sur l’économie ? Pas totalement. S’il y a, en effet, un secteur qui a pu en tirer profit, c’est celui des services monétaires à distance.
Dans une récente communication avec la presse, La Poste Tunisienne a annoncé que plus de 65 mille clients utilisent désormais leur mobile pour effectuer quelques uns de leurs achats. Un chiffre qui prouve que le Mobile payment commence à avoir du succès malgré son récent lancement en Tunisie.
Depuis sa commercialisation début 2011, Tunisiana Banka commence à devenir l’un des services les plus populaires de la filiale de Qtel. «Tunisiana Banka est un service qui séduit», affirme Laith Mokaddem, responsable du service contenu et nouvelles opportunités d’affaires chez Tunisiana. «Le nombre d’utilisateurs actifs de Tunisiana Banka n’arrête pas d’augmenter tous les jours».
Quèsaco ?
Tunisiana Banka est un service qui permet aux clients bancarisés de Tunisiana de recharger leur compte par commande USSD (*122#). «Via cette simple commande et puis la saisie d’un code PIN de sécurité, le client peut recharger à n’importe quel moment son compte téléphonique ou sa ligne 3G, ainsi que les lignes Tunisiana de ses proches, à distance et en toute tranquillité», affirme M. Mokaddem. On est donc plus obligés de se trimbaler avec son portefeuille pour aller chez l’épicier du coin. Surtout la nuit.
Mieux encore, le client n’a pas à saisir le numéro de sa carte bancaire et son code de sécurité pour effectuer son achat. Les risques de piratage se réduisent donc à zéro. Et pour cause : en se déplaçant à sa banque, le client peut formuler une demande de liaison de son compte bancaire à son numéro de téléphone Tunisiana. Une fois le formulaire signé et le plafond des recharges fixé, le «link» se fera immédiatement.
En tapant par la suite *122# sur son téléphone pour choisir le montant de la recharge, Tunisiana demandera, d’une façon automatisée et instantanée, l’autorisation de virement de la banque. Si elle est accordée, le client se verra créditer le montant de sa recharge sur sa ligne mobile/3G.
Cette opération apparaitra sur le relevé bancaire, le lendemain matin de l’opération, comme une transaction normale et non un acte d’achat. Mais pourquoi ce délai ? «Parce que chaque nuit, vers une heure du matin, nos serveurs envoient à la banque la liste des clients dont la recharge a abouti», nous explique M. Mokaddem. «De ce fait, si un quelconque problème arrive pendant le processus de recharge, le client ne se verra pas retirer la montant de l’opération de son compte bancaire».
Plus de sécurité et plus de confort
Et si le client souhaite intégrer cette recharge électronique dans son quota d’achat fixé par la banque ? «Dans ce cas, il peut s’inscrire au service Tunisiana Banka directement sur notre site, puis dans la Rubrique Ma Tunisiana», nous répond le responsable du service contenu chez Tunisiana. Le site de l’opérateur redirigera par la suite l’Internaute sur le site de la Société Monétique Tunisie (SMT), pour remplir un formulaire avec ses coordonnées bancaires. A la validation, la SMT liera le numéro de téléphone Tunisiana à la carte bancaire. A chaque fois que le client tapera *122#, le feu vert sera donné, cette fois-ci, par la SMT et Tunisiana effectuera la recharge.
Ces deux procédés viennent renforcer la méthode classique de recharge via le service Tunisiana Banka. Celle via la carte bancaire dans les Distributeurs Automatiques de Billets (DAB) en l’occurrence. Mieux encore : elle sont encore plus sécurisées et plus confortables.
Un détail intéressant révélateur du succès de ce service nous a été donné par M. Mokaddem : «Bien que la fréquence d’utilisation de Tunisiana Banka soit en constante augmentation, on a quand même observé des pics pendant les périodes de couvre-feu». Un changement de comportement qui en dit long sur le sentiment d’insécurité chez quelques Tunisiens qui préfèrent désormais effectuer leurs paiements par voie électronique que par chèque ou en espèce.
Mais le succès du m-Payment chez les étudiants, est-il, lui aussi, en relation avec ce sentiment d’insécurité ? Pas si sûr. A suivre.
W.N