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«La Tunisie doit réduire le prix de la connexion Internet», affirme la Banque mondiale (1/2) (2)

«La Tunisie doit réduire le prix de la connexion Internet», affirme la Banque mondiale (1/2)La Banque mondiale a annoncé, le 27 novembre dernier, l’octroi d’un deuxième prêt de 500 millions de dollars au gouvernement tunisien. Ce prêt vise à soutenir l’Etat tunisien dans la reprise économique du pays en fournissant des fonds pour améliorer la compétitivité dans plusieurs secteurs d’activité notamment en encourageant l’ouverture du marché des télécommunications à plus de concurrents.

D’autres points ont été également soulevés dans le communiqué de la Banque mondiale sur l’octroi de ce prêt, notamment l’application des lois relatives au droit d’accès du citoyen à l’information ou encore la réduction de 10% des taxes et des frais de douane sur certains produits pour quelques secteurs d’activité.

Devrions-nous comprendre, donc, que ce prêt a été conditionné par la Banque mondiale ? «On n’a pas conditionné ce prêt par les points que vous avez évoqués», nous répond Antonio Nucifora, Economiste en Chef au siège de la Banque mondiale à Tunis. «Il y a, certes, une liaison mais pas de conditions. Ce prêt a été octroyé dans le but de soutenir la transition démocratique en apportant une assise financière afin d’accélérer le développement inclusif. On regarde l’ensemble du programme que propose le gouvernement et on appuie le plan d’action».

Ce soutien de la Banque mondiale se fait en plusieurs étapes. D’après M. Nucifora, ce prêt représente donc la deuxième phase de cette aide financière. «On pourra même envisager une troisième phase si cela est nécessaire».

Le secteur des TIC, peut sauver l’économie nationale si…

Plusieurs études ont montré qu’à chaque fois que le taux de pénétration de l’Internet haut débit augmente de 10%, le PIB croit de 1%. Mieux encore : de 62 mille à 113 mille nouveaux emplois peuvent être crées grâce à la démocratisation du haut débit en Tunisie. Or, 6,9% seulement de la population tunisienne est actuellement connectée à Internet et le PIB national est de 46 millions de dollars.

«Si on arrive à augmenter à 8,1% le pourcentage de la population tunisienne connectée au haut débit, on créera dans l’immédiat 28 mille emplois. Soit une croissance du PIB de l’ordre de 0,9%. Elle pourra atteindre 916 millions de dollars (2%) si on connecte 25% de la population à Internet et 1677 millions de dollars si on arrive à desservir 40% de la population», a affirmé Ericsson lors de l’ICT4All en septembre dernier.

Cyril Bellier, consultant au sujet des réformes TIC au sein de la Banque mondiale

Réduire le prix des abonnements Internet

«Si la Tunisie cherche à devenir une destination Offshore, elle doit réduire le prix de la connexion Internet, ainsi que les appels téléphoniques, notamment sur l’international», affirme pour sa part Cyril Bellier, consultant au sujet des réformes TIC au sein de la Banque mondiale. «Le prix du mégabyte est 4 à 5 fois plus chers que vos concurrents voisins. Il faut vraiment prendre comme modèle la Turquie ou les pays de l’Europe de l’Est comme la Lituanie».

Rappelons que lors de la première table ronde en juin dernier, la Banque mondiale a déclaré que les appels internationaux sont jusqu’à 80% plus chers par rapport à ces pays.

Notons également que le gouvernement tunisien a dévoilé son programme concernant la réforme des TIC, dont 4 ou 5 points ont été déjà appliqués ou sont en cours de finalisation. On citera, à la volée, la libéralisation de la VoIP, l’ouverture des accès internationaux aux autres opérateurs qui ne sont plus appelés à passer par (ATI). D’autres projets tels que la réforme du cadre juridique de l’ATI ainsi que le renforcement du rôle et de l’indépendance de l’Instance Nationale des Télécommunications (INT), sont toujours en stand-by… à cause de l’Assemblée Nationale Constituante (ANC). En effet la validation du nouveau code des télécoms a été renvoyée aux calendes grecques suite aux évènements politiques qui secouent le pays jour après jour.

Entre temps, «et d’après la feuille de route du gouvernement, la Tunisie s’est engagée à réguler le prix des terminaisons des appels internationaux sur 3 étapes et à octroyer de nouvelles licences internationales pour de nouveaux opérateurs (pour l’exploitation des fibres optiques sous marines, ndlr) avant fin décembre 2012», dixit Antonio Nucifora.

Mais toutes ces réformes urgentes pour faire de la Tunisie une destination d’offshoring de qualité, et donc pour relancer notre économie, seront vouées à l’échec si le gouvernement ne s’engage pas sérieusement dans un plan d’aménagement numérique du territoire en faveur de l’internet filaire (ADSL et fibre optique). A suivre.

Welid Naffati

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