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L’Open Banking promet de relever le défi de l’inclusion financière

A l’occasion de la conférence “Future of financial services in Tunisia” organisée par le venture builder Betacube, le mardi 14 décembre, Ismail Chaib, spécialiste de l’open banking, revient sur les enjeux de cette révolution du secteur bancaire.

Plus de 63% de la population tunisienne est exclue des avantages et des privilèges que procure l’accès à un compte bancaire. Près de 6 millions de personnes qui n’ont pas accès à des produits financiers abordables répondant à leurs besoins spécifiques. Sans moyen d’effectuer des paiements autres qu’en espèces, sans mécanisme d’épargne pratique et sans accès à un crédit ou une assurance équitable. Cette fracture devrait, et pourrait être, éradiquée.

L’Open Banking promet de relever ce défi de l’inclusion financière. La disponibilité des données combinée à une réglementation et une technologie innovante peut aider à libérer un énorme potentiel pour la population sous-bancarisée et non bancarisée en Tunisie et dans la région dans son ensemble. Par exemple, une entreprise de la “Gig économie” peut tirer parti des données et des services débloqués par l’Open Banking, les combiner avec ses propres données afin de proposer de nouveaux produits financiers (tels que des comptes de paiement ou des prêts) personnalisés à sa base de clients quand ces derniers en ont besoin.

L’Open Banking représente une opportunité de s’attaquer non seulement à l’inclusion financière, mais aussi de libérer l’innovation et de développer l’économie des data pour tous : jeunes, populations marginalisées, micro et petites entreprises, ainsi que les grandes entreprises et les institutions financières traditionnelles.

Qu’est-ce que l’Open Banking ?

L’Open Banking est un mouvement mondial qui encourage les institutions financières à permettre aux fournisseurs tiers autorisés d’accéder aux données et services bancaires pour le compte de clients consentants, et ce de manière sécurisée et digitale. McKinsey la définit en outre comme “un modèle de collaboration dans lequel les données bancaires sont partagées par le biais d’API entre deux ou plusieurs parties non affiliées afin de fournir des capacités nouvelles”. Dans ce cas, les API (Interfaces de Programmation d’Applications) désignent le pipeline de données et de logiciels qui relie l’institution financière au fournisseur tiers. En fin de compte, l’Open Banking permet aux consommateurs d’accéder à un écosystème plus large de services financiers innovants, plus adaptés à leurs propres besoins.

Pourquoi l’Open Banking ?

L’Open Banking a le potentiel d’accroître l’accès et l’adoption de produits financiers utiles et abordables et permet également aux institutions financières traditionnelles de toutes tailles d’accélérer leur transformation numérique. Mis en œuvre correctement, l’Open Banking présente une grande opportunité pour :

– Offrir plus de choix aux consommateurs

– Favoriser la concurrence dans les services financiers et créer des conditions de concurrence équitables

– Favoriser l’innovation et accélérer la vague FinTech

– Garantir des niveaux de sécurité accrus et meilleurs contrôle des données par les utilisateurs finaux

– Favoriser l’inclusion financière.

 

Néanmoins, l’Open Banking s’accompagne d’une série de défis et d’obstacles. Les menaces qui pèsent sur notre vie privée, notre sécurité et notre identité sont de plus en plus nombreuses.  La charge que l’Open Banking pourrait représenter pour les petites institutions financières ou FinTech sont autant de facteurs qui doivent être pris en compte et traités de manière appropriée. Malgré ces obstacles, les pays qui choisissent d’ignorer la révolution de l’Open Banking risquent de passer à côté de l’une des innovations les plus importantes dans les services financiers depuis la banque mobile. La concurrence, le choix et la possibilité de connecter différents composants à valeur ajoutée amélioreront incontestablement les services offerts tant par le secteur FinTech que par les institutions financières traditionnelles.

 

L’Open Banking dans le monde

C’est pour cela que près de cinquante pays ont adopté ou envisagent d’adopter des politiques d’Open Banking. Avec plus de 3 millions d’utilisateurs, le Royaume-Uni considère l’Open Banking comme un mécanisme essentiel pour stimuler l’innovation et la concurrence et donner plus de pouvoir aux consommateurs ; le Mexique et le Brésil voient l’Open Banking comme un levier pour favoriser l’inclusion financière.

Dans ces pays, l’Open Banking est soit mandaté par un gouvernement (comme au Royaume-Uni ou dans l’UE) ou dirigé par le marché (comme en Nouvelle-Zélande). Dans les deux cas, le partage des données entre l’institution financière et la partie tierce ne se fait qu’avec le consentement explicite du client final. L’adoption d’une approche ou d’une autre par un régulateur dépend de l’orientation stratégique et des objectifs recherchés ainsi que des conditions du marché local.

L’Open Banking en Tunisie ?

La Tunisie peut également bénéficier de la vague de l’Open Banking. Elle peut profiter de l’expérience dans le domaine des autres pays pour ajuster un programme Open Banking adapté à l’écosystème local.

Durant ces dix dernières années, les questions autour de l’open banking et des différents acteurs tels que le régulateur, les banques ou les fintechs sont souvent les mêmes :

  • Que peut attendre la Tunisie de l’Open Banking concrètement?
  • Qui doit prendre part à cette conversation ? Les banques, les FinTechs, qui d’autres ?
  • Quelles données et quels services doivent être ouverts ? Et comment pouvons-nous standardiser ce processus?
  • Qui paye pour les coûts engendrés ?
  • Quels sont les risques que l’Open Banking pose et comment pouvons-nous les atténuer ?
  • Quel est le rôle du régulateur dans ce domaine ? Comment peut-on superviser une telle initiative ?
  • Quelle place pour l’utilisateur final ?

 

L’Open Banking nous enseigne que la valeur réside d’abord dans la collaboration, dans la communication entre les mondes startups et corporate et dans l’échange avec le régulateur.

Ma conviction personnelle est que, au-delà d’Open Banking, l’ouverture des données, la créativité tunisienne et la technologie peuvent transformer la vie de ces 63 % de Tunisiens actuellement exclus.

Pour plus d’infos sur les possibilités de l’open banking en Tunisie, n’hésitez pas à découvrir les échanges sur le sujet lors de la conférence “Future of financial services in Tunisia” disponible en replay ici : https://fb.watch/9_eFa8f5Zx/

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