Décidément, la météo tunisienne n’est pas prête de lâcher ses bonnes vieilles habitudes en termes de prévisions météorologiques. Les évènements de la soirée du mardi 13 novembre représentent une énième preuve.
En effet, la toile tunisienne a été secouée par une annonce d’un site web britannique spécialisé en tempête. Estofex avait prédit une tempête de catégorie 1 qui touchera la Tunisie à partir de mardi vers 19h du soir, en démontre cette carte publiée par ce site, qui montre clairement une dépression atmosphérique au nord de l’Algérie et de la Tunisie.
Cette information a été confirmée par le célèbre site Accuweather, la référence des sites de météorologie dans le monde. Dans ses prévisions, Accuweather confirme en effet des averses violentes, avec des orages et des vents dépassant les 70 km/h.
Curieusement, le site de l’Institut National de Météorologie était resté sourd muet. En effet, sur le site, et même sur la page Facebook, aucune information ne mentionnait les prévisions de mardi, annonciatrices de tempête dans les sites web mondiaux. Encore à chaud, après le passage de l’Ouragan Sandy aux Amériques il y a 2 semaines maintenant, les Facebookers n’ont pas pu contenir une certaine panique quant à l’annonce de cette « tempête » de la part du site Estofex. La réponse est finalement venue vers midi, où une alerte aux orages a été publiée sur le site et sur la page de l’Institut.
Malgré cette publication, les internautes n’ont pas cessé d’accuser l’Institut de minimiser ces fresques climatiques. Pour cause, la dernière prévision, mise à jour à 16h, a annoncé des faibles précipitations, parfois moyennes au nord et au centre, et locales au sud, ce qui contredit une prévision antérieure de plus de 40 mm dans les gouvernorats du nord et du centre. Pour les vents également, il y avait une grande différence, entre les 50-70 km/h voire même 80km/h annoncés dans l’alerte et les 40-60 km/h prédits dans la mise à jour.
Les pluies diluviennes qui se sont abattues sur le pays lors de la soirée du mardi, et les images d’une capitale noyée sous l’eau ont encore une fois montré une certaine maladresse dans la communication de l’Institut National de Météorologie. Certes, cette dépression ne peut pas être considérée comme une tempête véritable (Vent minimum de 90 km/h, précipitations abondantes et continues avec 50 mm minimum etc.), par contre, annoncer avec un grand retard une détérioration climatique majeure, puis essayer de minimiser les précipitations, alors que des lieux réputés, comme la Place Barcelone de Tunis, se trouve à 40 centimètres sous l’eau, tout ceci ne peut qu’accentuer le manque de confiance des Tunisiens envers leur service de prévision météorologique.
Seif Eddine AKKARI
