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Ministre des TIC : «Si vous voulez vraiment sauver Tunisie Telecom, faites la paix !»

«Le plus gros problème de Tunisie Telecom est son ambiance sociale», commente Mongi Marzouk, ministre des Technologies de l’information et de la communication à propos de la position de l’opérateur historique sur le marché des télécoms après une année difficile dûe aux mouvements sociaux qui ont secoué la firme après la chute de Ben Ali.

«Un retour à une bonne ambiance de travail est une responsabilité de tous les salariés de Tunisie Telecom», poursuit-il. «Ils sont responsables de sa performance, de sa rentabilité, de sa qualité de réseau, du service après vente, de leur système informatique et du contact client. Ils doivent être responsables de tout ça pour le bien de l’entreprise. Et puis, peu importe qui est actionnaire dans le capital de Tunisie Telecom tant qu’elle arrivera à se retrouver la place de leader. Il est vrai qu’un directeur ou un cadre supérieur a plus de responsabilités sur ses épaules pour faire avancer le travail, mais en réalité, la réussite d’une société est une responsabilité de tout un groupe et non de quelques personnes du groupe».

Mais quelle est la position du gouvernement quant aux difficultés de Tunisie Telecom ? «Le gouvernement a intérêt à ce que cette entreprise réussisse et améliore sa compétitivité et sa qualité sur le marché», rétorque M. le ministre des TIC. «D’un autre coté, sur le plan politique, on ne peut intervenir sur la stratégie managériale et commerciale d’un groupe tel que Tunisie Telecom».

Mongi Marzouk, ministre des Technologies de l'information et de la Communication

D’après M. Marzoug, il suffit que tous les salariés se mettent la main dans la main pour sauver cette grande firme. Car une fois ce but atteint, «tous les autres problèmes relatifs au management ou à la relation avec le partenaire stratégique, peuvent être réglés». Et puis avouons-le, quand il y a une régression dans les parts de marché de Tunisie Telecom ou une dégradation dans sa qualité de service, c’est tout le monde qui est pénalisé : le citoyen, les salariés et même les syndicalistes.

«D’ailleurs, la bonne santé financière de l’entreprise est une condition sine qua non pour l’amélioration de son ambiance sociale», fait remarquer le ministre des TIC dans son entretien à THD. Or, quand tous les indicateurs de la société passeront au vert les syndicalistes pourront mieux défendre les intérêts de ses salariés en aspirant à un meilleur salaire. Sans parler du rôle que pourra jouer Tunisie Telecom dans la création de nouveaux emplois et absorber le chômage dont souffre le pays, notamment chez les jeunes, dans les régions intérieures.

«Les piliers de Tunisie Telecom sont ses salariés. Si ces derniers n’ont pas la volonté de renforcer la position de leur entreprise sur le marché en s’éloignant des petits calculs personnels, rien ne changera. Même si 100% du capital passent entre les mains de l’Etat». Traduction : ni le gouvernement, ni les hommes d’affaires (étrangers ou tunisiens), n’auront le courage de s’approprier une entreprise qui tend vers l’instabilité. Surtout en cette période de turbulence économique et sociale.

«Comme chaque citoyen est responsable de la réussite de notre pays en cette période de transition démocratique, chaque salarié de l’opérateur historique est également responsable de la réussite de cette grande entreprise nationale. Si vous voulez vraiment sauver Tunisie Telecom, faites la paix !», conclut-il.

Welid Naffati

 

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