L'actuTHD

Mohamed Bridaa, ce «fils du peuple» patron de Microsoft Tunisie

Le nouveau DG de Microsoft Tunisie, Mohamed Bridaa, a réuni le jeudi 22 septembre, les représentants des médias imprimés et électroniques. Lors de cette réunion à l’ambiance conviviale, il a tenu à répondre à toutes les questions posées par les invités, notamment sur la polémique engendrée par le câble Wikileaks. Microsoft y est en effet accusé d’avoir aidé le régime de Ben Ali dans le contrôle et la répression des cyberdissidents du régime sous le prétexte du combat contre le crime virtuel en leur donnant le code source de quelques programmes.

M. Bridaa a tout de suite relativisé l’effet médiatique de cette affaire en affirmant que Microsoft a signé une convention avec l’Etat tunisien visant la lutte anti-terroriste sur Internet. «De telles conventions, Microsoft en a signé avec plusieurs Etats. Même de grandes firmes dans le domaine d’Internet ont fait appel aux services de Microsoft pour les aider à renforcer leur sécurité sur le Web», fait remarquer M. Mohamed Bridaa aux présents.

Peut-on alors dire que le départ de son prédécesseur, Mme Salwa Smaoui, de ce poste est une tactique marketing pour noyer le poisson ? «Pas du tout», répond le nouveau DG de Microsoft Tunisie. M. Bridaa a même pris la défense de sa collègue considérant que sa promotion au poste de directrice régionale des services Advertising Online pour la région du Nord Afrique et du Moyen Orient, n’est qu’«une transition normale après 5 ans de bons et loyaux services».

Il poursuit : «Les informations révélées par Wikileaks étaient déjà connues et annoncées par Microsoft Tunisie. Mme Smaoui en a même fait un rappel en marge d’une conférence de presse organisée en 2009 à l’occasion du lancement de Windows 7».

Sur un autre ton plus convivial, le nouveau DG de la filiale de Microsoft en Tunisie, a attiré l’attention des présents sur l’importance de voir des compétences tunisiennes rayonner sur l’échelle mondiale à l’instar de Mme Smaoui. Il n’a pas manqué d’évoquer sa propre expérience au sein de la firme de Redmond à Dubai.

M. Mohamed Bridaa a également insisté sur le fait qu’il est, avant tout, un fils du peuple : «Je suis originaire de Kairouan. J’ai effectué mes études secondaires à l’école pilote de l’Ariana et je suis diplômé en ingénierie informatique de la Faculté des Sciences de Tunis».

Esprit décontracté et parole facile, sa nouvelle nomination à la tête de la filiale tunisienne de Microsoft ne lui a visiblement pas monté à la tête : «Ne pensez pas que dans les locaux de Microsoft Tunisie on est habillés en costard cravate», nous déclare-t-il dans un moment de confidence. «Figurez-vous que j’ai fait un effort aujourd’hui en venant vous rencontrer avec une chemise et un pantalon au lieu d’un Jean et un Tshirt».

Pendant la séance question/réponse avec les journalistes, M. Bridaa a déclaré que 54% des activités High Tech en Tunisie tournent autour de Microsoft. Ce qui en dit long sur l’importance de cette compagnie dans le tissu économico-social du pays. Et c’est en raison de ça que Microsoft devrait, selon lui, s’engager dans la capitalisation du potentiel jeunesse en Tunisie. Comment ? Via la création et le développement des startups, contribuant ainsi à la création de l’emploi.

M. Bridaa a également évoqué l’importance du secteur de l’éducation. Il a mis en exergue le rôle que doit jouer Microsoft dans la connexion des centres de recherches, à accueillir et encourager les innovations tout en capitalisant sur les activités de recherche au sein des institutions universitaires.

C’est d’ailleurs l’une des raisons d’être de la compétition estudiantine de Microsoft : l’Imagine Cup. Il a aussi évoqué l’importance des formations certifiantes de Microsoft pour les étudiants et de les rendre plus accessibles.

Il a été ferme, par contre, concernant le problème du piratage : «Microsoft ne lésinera pas sur ses efforts pour sensibiliser la population sur les méfaits du piratage et l’avantage d’acheter un produit original signé Microsoft». En gros, ce n’est pas demain la veille qu’on verra la fin de la guerre entre les graveurs CD/DVD et Microsoft Tunisie.

Seif Eddine Akkari

Laissez votre commentaire sur le forum

Facebook Comments

Plus Populaires

To Top