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OpenData : L’OKFN colle un zéro pointé au gouvernement tunisien sur la gestion des dépenses publiques

OpenData : L’OKFN colle un zéro pointé au gouvernement tunisien sur la gestion des dépenses publiques

La gouvernance en Egypte et en Arabie Saoudite est plus ouverte et plus transparente qu’en Tunisie. C’est l’étrange résultat qu’on peut déduire des dernières données de l’Open Knowledge Foundation Network (OKFN). Sur leur site Open Data Index, la Tunisie est classée à la 48ème place sur 70 pays où la fondation a étudié le degré d’ouverture de leur gouvernement dans la publication de ses données et statistiques. Le pays des Jasmins a obtenu un score de l’ordre de 335 points.

OpenData : L’OKFN colle un zéro pointé au gouvernement tunisien sur la gestion des dépenses publiquesLa gouvernance en Egypte et en Arabie Saoudite est plus ouverte et plus transparente qu’en Tunisie. C’est l’étrange résultat qu’on peut déduire des dernières données de l’Open Knowledge Foundation Network (OKFN). Sur leur site Open Data Index, la Tunisie est classée à la 48ème place sur 70 pays où la fondation a étudié le degré d’ouverture de leur gouvernement dans la publication de ses données et statistiques. Le pays des Jasmins a obtenu un score de l’ordre de 335 points.

Dans ce classement mondial, la Tunisie s’est faite talonner par des pays comme la Chine (34ème avec 415 point), la Russie (30ème avec 415 points), l’Espagne (23ème, 460 point) ou encore Israël (21ème, 475 points).

Bien qu’elle soit première parmi les pays arabes, c’est dans le classement en détail, et notamment sur les questions du budget et des dépenses publiques que notre gouvernement fait mauvaise figure. 

Dans 10 catégories, le pays est jugé sur 9 critères essentiels pour l’Open Data :

1- Les données sont déjà disponibles ou non. 

2- Disponibles en format numérique ou pas. 

3- La donnée est publique ou pas. 

4- Elle est payante ou gratuite. 

5- Ces informations sont sur le Net ou pas.

6- Elles sont disponibles dans un format qui peut être récupéré automatiquement (sous format PDF par exemple, il est pratiquement impossible à un programme de les récupérer via un logiciel). Or ce critère permet à d’autres personnes de créer, par exemple, une application mobile qui consulte d’une façon dynamique les données directement du site pour qu’elles soient à jour. 

7- Ces données sont-elles en vrac ou en bloc ? Ce critère est important aussi pour avoir une information plus claire. Car s’il y a besoin de plusieurs requêtes (passer d’une page Web à une autre par exemple) pour obtenir toutes les données, ces dernières sont alors considérées en vrac ce qui fait perdre des points au gouvernement.

8- Ces données sont-elles sous licence ouverte (c’est à dire que chacun peut les re-exploiter sans l’aval du gouvernement).

9- Ces informations sont-elles à jour ?

OpenData : L’OKFN colle un zéro pointé au gouvernement tunisien sur la gestion des dépenses publiques

Pour chaque critère, l’icône est soit en rouge (pour le non), soit en vert (pour le oui), soit en bleu (quand l’OKFN a des doutes). Malheureusement, la Tunisie a du rouge sur la 6, la 7 et la 8. Pour le dernier critère, il est la plupart du temps en bleu.

Dans la catégorie «les transports publics», par exemple, nous arrivons à la 41ème place avec 35% de conformité à l’OpenData. Les infos sur les transports publics existent en effet sous forme digitale et sont disponibles en ligne gratuitement pour tout le public. Quant aux données, elles sont en vrac. Il est, en effet, impossible de télécharger toutes les informations en une seule fois. Pour les bus il faut aller, par exemple, sur le site de la Société Nationale des Transports Interurbain (SNTRI) ; pour les trains il faut plutôt se rendre sur le portail de la Société Nationale des Chemins de Fer Tunisiens (SNCFT). Malgré leur présence sur le Net, la fondation pense qu’ils ne sont pas fréquemment mis à jour.

A noter que sur la catégorie des Transports publics, l’Egypte devance la Tunisie et s’accapare la 23ème place avec un taux de 45% de disponibilité.

Mais c’est surtout dans la catégorie «Budget de l’Etat» que notre pays commence à accumuler les mauvais points. D’après l’Open Data Index, le rapport nous classe à la 60ème place mondiale avec un taux de 35%. 

Certes, le budget de l’Etat tunisien est disponible en ligne, mais l’Open Data Index précise que jusqu’à maintenant, celui de 2013 ne figure toujours pas sur le site du ministère des Finances. Pire : le site du ministère précise que ces données sont sous licence ouverte, bien qu’elles ne le sont pas réellement.

Sur le Monde arabe, nous ne faisons pas bonne figure non plus puisque l’Egypte arrive à la 40ème place avec 45%, suivie par le Yemen (53ème place avec 45%) et enfin l’Arabie Saoudite (56ème place, 45%). Les choses vont de mal en pis pour la Tunisie puisque le rapport donne un zéro pointé à la Tunisie dans la catégorie «Dépenses publiques» (plus de la moitié des icônes sont en rouge, les autres en bleu). 

Dans la catégorie «Données sur les entreprises implantées dans le pays», la Tunisie arrive à la 28ème place avec un score de 45%. Mais elle s’est faite devancer par l’Arabie Saoudite qui arrive à la 21ème place.

Quant à la «Cartographie nationale», notre pays a une position plutôt satisfaisante puisque nous sommes à la 38ème place avec 35% de disponibilité. Cette note revient à la publication par le ministère de l’Intérieur d’une Map de la Tunisie comportant plusieurs données et statistiques sur chaque région.

Pour les «Statistiques nationales», la Tunisie occupe la 62ème position avec une note de 35%. Mes ces stats fournies par l’Institut National des Statistiques (INS) sont jugées par l’Open Data Index comme étant “non mises à jour”. Dans cette catégorie, la Tunisie se fait devancer par l’Arabie Saoudite (27ème, 60%), puis l’Egypte (39ème, 55%) et enfin le Yemen (61ème, 35%).

Welid Naffati

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