Orange Tunisie a lancé une offre dont le prix d’appel est jugé par les concurrents «inférieur au tarif plancher imposé par le régulateur» des télécoms. Chez la concurrence ont cri au scandale. Est-ce donc un nouveau stratagème commercial d’Orange?
L’offre ramadanesque d’Orange Tunisie, Allo Lelkol, a créé la polémique dans le microcosme des opérateurs téléphoniques en Tunisie. Et c’est le prix de la minute qui est au centre de la controverse : 99 millimes à vie. C’est à dire que le client pourra appeler à ce prix tant que sa ligne sera active. Mieux encore, ce prix est valable vers tous les numéros nationaux, fixes et mobiles.
Ce tarif a été jugé trop bas par les concurrents d’Orange. Ces derniers se posent carrément des questions sur l’impartialité de l’Instance Nationale des Télécommunications (INT). «Comment l’INT a pu accepter à ce que Orange pratique un prix de la minute inférieur au prix plancher fixé par l’instance elle même. Je ne comprend pas !», déclare un cadre commercial de Tunisie Telecom. L’INT cherche-t-elle à dérégler le marché en faveur d’Orange Tunisie ? Pas si sûr !
Pour avoir pu atteindre les 99 millimes la minute, casser ainsi les prix de la concurrence, tout en respectant les tarifs d’appel minimaux fixés par l’INT, Orange a joué sur le bonus.
Rappelez-vous. Depuis son lancement, Orange a quasi-systématiquement accordé un bonus sur recharge. Et contrairement à Tunisiana et Tunisie Telecom, ce bonus n’était pas utilisable seulement vers les numéros du même réseau (On Net). Il est valable vers tous les numéros nationaux (fixes et mobiles). Et c’est sur ça qu’a joué Orange pour lancer son offre Allo Lelkol.
En termes plus clairs : Allo Lelkol intègre dans le prix de la minute un bonus proportionnel au montant de la recharge, de telle sorte que le prix de la minute chute à 99 millimes. On peut dire donc que Allo Lelkol est, en gros, une offre où le tarif d’appel est subventionné par Orange.
Notons au final que Allo Lelkol était au départ programmée comme offre permanente, puis limitée au 31 août sous la demande de l’INT. Le régulateur craignait en effet que les deux autres mastodontes ne commercialisent des offres similaires encore plus subventionnées. Ce qui risque de dérégler fortement le marché et ouvrir, ainsi, la porte à toutes les dérives.
Majdi
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