Les Tunisiens entre 16 et 30 ans préfèrent avoir accès à Internet et au téléphone plutôt qu’à l’eau potable et au réseau sanitaire, ou encore à un meilleur transport public et à de meilleures routes. Pis : les TIC semblent être beaucoup plus importants que l’égalité entre homme et femme (pourtant presque la moitié des sondés sont des femmes !) ou encore la liberté politique (démocratie). C’est le résultat très étonnant du sondage «My World» en Tunisie.
Les Tunisiens entre 16 et 30 ans préfèrent avoir accès à Internet et au téléphone plutôt qu’à l’eau potable et au réseau sanitaire, ou encore à un meilleur transport public et à de meilleures routes. Pis : les TIC semblent être beaucoup plus importants que l’égalité entre homme et femme (pourtant presque la moitié des sondés sont des femmes !) ou encore la liberté politique (démocratie). C’est le résultat très étonnant du sondage «My World» en Tunisie.
«My world» est une enquête menée par les Nations unies et dont les résultats sont publiés sur ce site. En effet, cette étude internationale, et qui a pour slogan «The world we want», vise à mettre en avant les avis des citoyens ainsi que leurs revendications et priorités vis-à-vis de la situation actuelle de leur pays. Ceci dit, les responsables espèrent rassembler les différentes préoccupations afin de constituer un fondement solide pour l’élaboration d’une vision collective soit d’un nouveau programme de développement qui sera lancé en 2015. On cherche, ainsi, à mettre en place une planification d’un processus qui sera à la hauteur des espérances des citoyens et aidera à éradiquer la pauvreté dans le monde.
Que disent les chiffres ?
Commençons tout d’abord par rappeler le fait qu’en l’an 2000, les dirigeants du monde ont promis de réduire à moitié les taux de pauvreté en 2015 et ce, dans le cadre d’un plan global intitulé «Objectifs du Millénaire pour le développement». Depuis lors, un progrès était sans doute effectué : le nombre de personnes vivant dans la pauvreté a chuté de plus de sa moitié depuis 1990. Plus de deux milliards de personnes ont eu accès à l’eau potable, etc. Néanmoins, plus de 900 millions des habitants de la terre souffrent d’une faim chronique et plus particulièrement les femmes et les jeunes.
Ainsi, 4192565 citoyens à travers le monde, dont 51% sont des hommes, ont donné leurs avis dans plusieurs thématiques. La tranche d’âge dominante est de 16 à 30 ans. Ils représentent un taux de 63%. En premier lieu, la majorité a demandé l’amélioration de l’éducation (plus de 2 millions de votes). Notons que parmi les 16 thèmes principaux, la mobilité et l’accès à internet viennent à la fin du classement avec plus de 1 million des votes soumis.
Résultat de l’enquête MyWorld pour la Tunisie
Qu’en est-il de la Tunisie ?
Quant à la Tunisie, notre pays a enregistré 7250 votes au total avec un taux de participation féminine qui s’élève à 2581 votes soit 36% contre 39% pour les hommes. La majorité de ceux qui ont soumis leurs avis sont âgés entre 16 et 30 ans. Ils représentent, ainsi, 35% des interrogés. Il faut également mentionner que 60% ont un niveau d’éducation qui dépasse le stade d’enseignement secondaire. A la tête du classement, on trouve que les Tunisiens tiennent à revendiquer l’amélioration du système éducatif suivi par la recherche d’un travail. Quant à la mobilité et l’accès à internet, et contrairement au classement mondial, il occupe la 7ème position pour les hommes et 10ème pour les femmes. Une position très avancée comparée aux résultats globaux. Ce «ranking» illustre bien que notre société tient beaucoup à ce droit surtout en voyant que la revendication de l’égalité entre les femmes et les hommes ou encore les libertés politiques viennent loin après.
En gros, les jeunes tunisiens s’en fichent de la démocratie par rapport à leur droit d’accéder à l’information (ou au divertissement ?) sur le Net. La Tunisie constitue 0.2% du taux global du sondage. La participation des jeunes de moins de 15 ans est estimée désormais à 1% contre 35% âgés entre 31 et 45 ans.
Comment faire entendre votre voix ?
Les résultats d’un tel sondage nous poussent à réfléchir aux vrais besoins de la société. Il est clair que les Tunisiens ont plusieurs revendications à l’heure actuelle et qui sont classés par ordre prioritaire. Et comme on est en pleine période de préparations aux élections, nos politiciens ou leaders sont invités à y jeter un coup d’œil pour examiner ces résultats avant d’élaborer leurs programmes électoraux peut être que cette fois-ci ils parviendront à combler les besoins des citoyens.
Mais notons au final que ces résultats seront calibrés avec ceux du questionnaire papier qui ont été distribués un peu partout dans le pays. Les résultats vont, donc, être un peu différent de celui fait en ligne jusque là (c’est à dire un public différent de celui des smartphones/pc portables). Il sera également calibré par rapport aux différents consultations citoyennes déjà faites par la société civile.
Aroua jouini