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Pour réduire ses frais, l’Etat va adopter les logiciels Libres dans ses administrations

Pour réduire ses frais, l’Etat va adopter les logiciels Libres dans ses administrations

Pour contrer la crise financière, la Tunisie mise sur les services TIC à valeur ajoutée pour relancer son économie nationale. Elle espère également devenir un pays exportateur de ces solutions sur le marché international. De quoi renflouer les caisses vides de l’Etat et revaloriser notre Dinar face à l’Euro et au Dollar.

C’est d’ailleurs pour ces raisons que l’ancien régime a beaucoup misé sur les TIC pour créer de l’emploi et impulser notre économie. Il a ainsi crée un fond de promotion des technologies de communication en Tunisie. Géré par le ministère des TIC, ce fond est financé directement par le citoyen lors du paiement de ses factures de téléphone et d’Internet. C’est la fameuse redevance 5%. Mais à cause de la corruption et du manque de transparence, les résultats étaient loin d’être satisfaisants.

Financer la création de Startups en Tunisie

«Nous avons une caisse pour la promotion des TIC en Tunisie qu’on doit mieux exploiter», avoue Mongi Marzoug, ministre des Technologies de l’information et de la communication, lors de l’entretien qu’il a accordé à THD la semaine dernière. «Chaque année, entre 110 et 130 millions de dinars sont versés dans cette caisse. Une grande partie de cette somme est utilisée pour le financement de quelques services de la Poste tunisienne et des parcs technologiques. Après toutes ces opérations, il reste en moyenne 50 millions de dinars. C’est pourquoi nous pensons à former une équipe qui va gérer cet excèdent afin de l’investir, par exemple, dans des fonds d’aide aux jeunes pour la création de leur startup».

Mongi Marzouk, ministre des Technologies de l'information et de la Communication

«N’oublions pas que cette caisse finance déjà le programme de certification national», rappelle M. Marzoug. Lancé en 2009, ce programme national de certification permet aux jeunes chômeurs de suivre des formations certifiantes, telles que Cisco ou Microsoft, à moitié prix, voire même gratuites s’ils sont inscrits dans le programme Amal.

Dans sa feuille de route dévoilée en avril dernier, le gouvernement de Jbali prévoit la création d’une vitrine virtuelle nationale pour l’hébergement des applications mobiles et des solutions logicielles créées par les Tunisiens. Ce projet sera également financé par cette caisse et vise à démocratiser l’achat en ligne.

Le Libre pour réduire les dépenses

Le gouvernement a adopté un programme d’austérité pour limiter ses dépenses. Il touchera également le volet technologique. Le gouvernement compte en effet basculer la plupart de ses systèmes informatiques vers les logiciels libres. «Depuis un mois, nous avons entamé une série de négociations avec les différents acteurs informatiques en Tunisie pour que le basculement à l’Open source se fasse dans les meilleures conditions», nous déclare le ministre des TIC.

Il motive cette décision par le prix des licences achetées par l’Etat et qui ne correspondent pas à ses besoins. «Moins de 1% des salariés dans une administration publique a besoin de Microsoft Office 2010 pour son travail. Et puis, pourquoi sommes-nous obligés d’installer Microsoft Office quand un fonctionnaire peut utiliser Open Office ?», se demande M. Marzoug. «Sinon, on n’a pas besoin d’acheter des licences groupées intégrant le système d’exploitation et l’Office à la fois. Nous allons de toutes les façons étudier les besoins spécifiques des administrations. S’il y a des solutions logicielles gratuites qui répondent à ces besoins, on les adoptera», conclut-il. A suivre.

Welid Naffati

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