Un accord a été conclu le samedi dernier entre l’Etat tunisien et l’Etat algérien sur l’interconnexion des réseaux Internet des deux pays, à Taref, Wilaya frontalière à la Tunisie. En vertu de cet accord, Tunisie Telecom et Algérie Telecom vont être les piliers de cette collaboration. Leurs extensions de fibres optiques des deux côtés de la frontière vont êtres reliées de telle sorte à créer une sorte de dorsale (backbone) Internet binationale.
Un accord a été conclu le samedi dernier entre l’Etat tunisien et l’Etat algérien sur l’interconnexion des réseaux Internet des deux pays, à Taref, Wilaya frontalière à la Tunisie. En vertu de cet accord, Tunisie Telecom et Algérie Telecom vont être les piliers de cette collaboration. Leurs extensions de fibres optiques des deux côtés de la frontière vont êtres reliées de telle sorte à créer une sorte de dorsale (backbone) Internet binationale.
L’Agence Tunisienne d’Internet (ATI) et le premier et principal fournisseur d’accès Internet algérien, Djaweb (filiale d’Algérie Telecom), vont activer très prochainement une première liaison de peering d’une capacité de 150 Mb/s. Cette nouvelle autoroute permettra aux deux pays de sécuriser leurs accès Internet. L’Algérie pourrait, ainsi, renforcer sa connectivité avec l’international grâce à nos câbles sous-marins (Keltra et Hannibal).
Du côté tunisien, notre réseau pourra bénéficier d’une meilleure redondance de cette connectivité internationale en exploitant les 3 câbles sous marins qui relient l’Algérie à l’Europe : 2 avec l’Espagne (ALPAL 2 et Algeria-Spain) et un avec la France (Med Câble). A noter que les deux pays exploitent déjà le câble international Sea Me We 4 qui parcourt toute la Méditerranée jusqu’à l’Asie.
Mais au fait, les 150 Mb/s sont-ils suffisants pour faire passer une partie du trafic tunisien vers l’Algérie (et vice-versa) ? «Quand on établit une liaison Data, on commence toujours par un petit débit et on l’augmente au fur et à mesure», nous répond une source chez l’ATI. «Pour le moment, ce débit sera suffisant pour le peering entre les deux pays».
En effet, et en outre la possibilité d’exploiter ce backbone tuniso-algérien pour renforcer la redondance du trafic international, la Tunisie va sécuriser ses DNS auprès de son voisin de l’ouest. En cas de panne majeure au niveau des DNS locaux, les Tunisiens pourront toujours se connecter sur les sites nationaux (les .tn par exemple), sans la moindre lenteur. Même chose du côté algérien puisque des copies miroirs des DNS algériens seront hébergées chez nous.
Après l’installation, le mois dernier, du premier serveur L-Root de la région à Tunis (lire notre article), et grâce à cette liaison peering, nos frères algériens auront une navigation plus rapide sur les sites aux extensions internationales (.com, .org, .net, etc.). En effet, la résolution de ces noms de domaine ne nécessitera plus le renvoi des internautes algériens vers les L-Root européens et de consommer, ainsi, davantage de bande passante internationale. Mieux : le temps de réponse sera sensiblement réduit.
Cette convention entre l’Etat tunisien et algérien est une très bonne nouvelle pour le secteur des TIC des deux pays. De nouveaux services et de nouveaux écosystèmes vont pouvoir se développer entre ces voisins maghrebins. Les investisseurs tunisiens pourront, par exemple, exploiter l’infrastructure algérienne pour installer leurs solutions Cloud, et vice versa.
On regrettera toutefois l’absence d’un point d’échange national d’Internet algérien (IXP). Nos voisins doivent en effet passer par des IXP européens pour pouvoir se connecter à leurs propres serveurs hébergés en Algérie. Un problème qui ne se pose pas avec nous, puisque la Tunisie a, depuis plusieurs années, son propre IXP national géré par l’ATI.
Welid Naffati
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