La 5G a posé ses jalons mais c’est dans la douleur qu’elle enfantera. L’année 2020 sera une année de challenge pour cette nouvelle technologie qui peine à se déployer. En dépit du hype qu’elle a créé avant son lancement commercial en 2019 et du lot de transformations qu’elle promet d’apporter, la 5G ne sera, dans l’année à venir, qu’au stade de transition. Son adoption sera lente et sa commercialisation difficile, selon les prévisions d’Open Signal.
Différents spectres, différentes expériences
Au terme de l’année 2015, les réseaux 4G ont dépassé la barre d’un milliard d’abonnés à travers le monde. La demande croissante sur la consommation de la data a largement augmenté durant les dernières années – avec la diversification de l’offre sur le segment des smartphones et l’évolution des besoins des consommateurs – provoquant ainsi une congestion des réseaux et une baisse des débits sur les marchés matures.
La 5G promet de pallier cette congestion et d’offrir aux utilisateurs des connexions ultra-rapides avec une latence quasi-nulle. Selon Open Signal, les opérateurs téléphoniques chercheront dans les années à venir à faire migrer leurs abonnés 4G vers la technologie 5G mais l’expérience utilisateur ne sera pas uniforme.
Cela dépendra, en effet, du type de spectre et de bande passante utilisé. Selon Open Signal, les consommateurs qui se connecteront à la 5G via les bandes 600 MHz et 700 MHz auront une connectivité légèrement meilleure que la 4G. Ceux qui auront droit à la mmWave (Extremely high frequency / ondes millimétriques) auront une vitesse de connexion extrêmement rapide, mais très peu de couverture, en particulier en milieu urbain.
Sachant que les opérateurs veulent se mettre au vert et alléger leurs factures énergétiques, l’utilisation de ces bandes leur est problématique. Le déploiement de la 5G nécessitera, en cas d’utilisation de la mmWave dont la portée est très réduite, l’installation d’une multitude d’antennes et engendrera, de ce fait, une augmentation considérable de la consommation énergétique.
La 3G sera toujours plus populaire que la 5G ?
Alors que les Etats-Unis, la Chine et quelques pays européens ont déjà lancé la version commerciale de la 5G, il existe encore, dans le monde, des utilisateurs exclusifs de la 3G. Selon Open Signal, 27,2% de la population mondiale disposant de téléphones mobiles ne se sont encore jamais connectés à un réseau 4G et utilisent toujours la 3G.
Le portail allemand de statistiques, Statista estime, lui, que le nombre d’abonnés 3G était de 3,9 milliards en 2019 et pourrait monter à 4,2 milliards en 2020.
La technologie 3G n’a connu son apogée que des années après son lancement. En 2008, le cabinet ABI Research a publié une étude indiquant que le taux d’adoption de la 3G était de 83% entre 2006 et 2007, années marquées par la démocratisation des smartphones.
De par la rareté des offres commerciales labellisées 5G et les prix relativement élevés des téléphones compatibles à cette technologie, on ne compte actuellement que 12 millions d’utilisateurs 5G. Ce nombre pourrait atteindre 84 millions au terme de 2020, selon Ericsson.
Nadya Jennene