Le monde des cryptomonnaies vit au rythme des bouleversements. Cet écosystème convoité par certains et rejeté par d’autres, semble céder aux répercussions des décisions des banques centrales de certains pays alors qu’il est – à la base – venu avec la promesse de ne dépendre du système bancaire classique et les règles du marché financier traditionnel. Cela n’est qu’une partie de l’iceberg. Plusieurs autres mouvements chamboulent aujourd’hui le fonctionnement de cet écosystème. La responsable de l’activité innovation chez Talan Tunisie, Imen Ayari, nous en dit plus sur les nouveautés des cryptomonnaies dans ce 132e épisode de DigiClub powered by Topnet et Huawei Technologies.
« Il y a plusieurs big moves au niveau de la communauté. D’abord le proof of work; le processus de validation lors de l’implémentation d’une cryptomonnaie. Le fait que toute personne est capable de mining a créé, valider l’implémentation ou encore utiliser la technologie, a créé un problème écologique. Le mining implique une grande consommation d’électricité. La communauté étant consciente des challenges en lien avec le changement climatique, entre autres, a décidé de migrer les algorithmes de consensus vers des algorithmes moins énergivores », a déclaré Mme Ayari.
La problématique environnementale n’est pas seule à transformer le monde des cryptomonnaies. Certains États sont entrés sur la ligne. Voyant une opportunité de création de richesse et de bénéfice, plusieurs pays ont décidé de règlementer les marchés. « Au lieu d’acheter des bitcoins, par exemple, sur le net de façon ‘clandestine’, un acheteur peut passer par des procédures règlementées par l’Etat. Celui-ci peut ainsi tracer et voir la totalité des transactions, taxer en cas de plus-value et protéger les citoyens contre certains risques », a expliqué Mme Ayari.
Le marché financier traditionnel s’est, également, rendu compte de l’énorme quantité d’argent endormi qui circule dans les blockchains. Cependant, comme exclu, de cet écosystème, plusieurs instruments financiers ont été créés : ce qu’on appelle notamment la Decentralized Finance. Il s’agit, entre autres, de startups incubées par des banques et dont le rôle, selon Mme Ayari, est de faire tourner cet argent endormi et faire des bénéfices à travers des services à destination des personnes en possession de cryptomonnaies.
Les plateformes DeFi permettent, en effet, aux gens de prêter ou d’emprunter des fonds à d’autres personnes, de spéculer sur les mouvements de prix d’une gamme d’actifs en utilisant des produits dérivés, de négocier des cryptomonnaies, de s’assurer contre les risques et de gagner des intérêts sur des comptes de type épargne.
L’interview au complet est disponible sur SoundCloud.
Abderaouf Nanouche