Les différentes commissions sectorielles du ministère des TIC et de l’Economie numérique continuent leurs réunions avec les représentants des ministères, organismes publiques, le secteur privé et la société civile. Après la réunion de la commission de l’infrastructure, la commission e-business s’est réunie le 8 octobre dernier suivie par celle du e-Gov le 9 octobre.
Les différentes commissions sectorielles du ministère des TIC et de l’Economie numérique continuent leurs réunions avec les représentants des ministères, organismes publiques, le secteur privé et la société civile. Après la réunion de la commission de l’infrastructure, la commission e-business s’est réunie le 8 octobre dernier suivie par celle du e-Gov le 9 octobre.
Ces commissions vont servir au ministère pour préparer une feuille de route dans le cadre du projet de développement quinquennal du gouvernement et qui devra être appliqué dès l’année prochaine jusqu’à l’aube de 2020. Le compte rendu de ces réunions sera par la suite rédigé sous forme d’objectifs que le ministère s’engagera à appliquer, lui ainsi que les autres ministères sur le volet Digital et ce, via le Conseil Stratégique du Numérique chapeauté par le Président du gouvernement Habib Essid.
Sami Ghazali préside la commission e-Business
Présidé par Sami Ghazali, la commission e-business a tout d’abord rappelé l’objectif du Plan National Stratégique pour le numérique (PNS) appelé aussi Tunisie Digitale 2018. Parmi les axes de ce PNS : Meilleure utilisation de la technologie numérique pour améliorer le rendement et la compétitivité des entreprises ainsi qu’améliorer la qualité de vie des citoyens (améliorer la connectivité internet, lancer des services destinés aux citoyens grâce au cloud comme la e-education, la e-santé ou encore la e-administration, etc.).
«En 2014, le taux de la population utilisant internet était de 41%. Avec Tunisie Digitale, on table sur 60%», a déclaré Sami Ghazali en début de la réunion. «Quant au nombre des sites de commerce électronique, il devrait passer de 700 à 1400. Ainsi nous aspirons à améliorer tous les indicateurs NRI de la Tunisie pour avoir une meilleur place sur les marchés internationaux».
Lors du débat, les présents ont fait quelques recommandations comme l’actualisation du cadre juridique et réglementaire en relation avec les projets définis à l’instar du paiement électronique, le m-paiement, etc. Au sujet des projets e-business dans les autres secteurs non TIC, comme le secteur du tourisme ou l’éducation ou encore la santé, des propositions ont été faites pour que des projets pilotes soient lancés en partenariat avec les ministères sectoriels. Et à la lumière des résultats de ces projets pilotes, le gouvernement pourra bâtir une meilleure stratégie globale pour le e-Business.
Quant à la réunion de la commission e-Gov qui s’est déroulée le lendemain à l’unité de l’administration électronique au siège de la présidence du gouvernement à la Kasbah, elle a énuméré les objectifs souhaités par la PNS sur ce volet, comme l’administration sans papier ou encore l’école digitale à l’aube de 2020. Pour s’y faire, le gouvernement cherchera à généraliser les eServices transactionnels (qui seront orientés pour le citoyen et les entreprises) ainsi que la promotion de la confiance numérique.
Sofien Hemissi, président de la commission e-Gov
«En 2016, on cherche à mettre un framework interopérable entre les différentes administration, le carte d’identité nationale électronique et le passeport Biométrique. De 2016 à 2020, l’Etat travailler sur un eGov Master Plan», a expliqué Sofien Hemissi, président de la commission eGov et aussi PDG du Centre National d’Informatique (CNI). «La Tunisie compte 12 millions de Tunisiens, 7 mille entreprises et plus de 20 mille PME/PMI. Pour intégrer tout ce beau monde dans le processus e-Gov, il faudra tout d’abord accorder nos violons. Car, pratiquement, chaque ministère a sa propre unité ou personne chargée de e-gov, opengov, etc.».
Mais pour y arriver il faudra tout d’abord que le gouvernement mette en place plusieurs projets comme le système d’échange électronique des données entre la CNAM et ses partenaires, ou encore le système d’information de gestion des familles nécessiteuses. Sans parler de l’Intranet de l’Etat et le paiement électronique des commandes publiques.
«Je ne comprend pas pourquoi on continue aujourd’hui à passer par le paiement classique. Si cela nécessite le changement de la loi pour adopter le paiement électronique, faisons-le alors ! En Corée du sud, le règlement des factures se fait en 6 heures. Chez nous, c’est 90 jours !», a commenté Sofien Hemissi. Interpelé par l’un des présents au sujet de la réussite du e-gov sans la sensibilisation des citoyens, le président de la commission a répondu qu’il y a bel et bien un budget réservé à la promotion des services e-Gov et à l’incitation des citoyens à utiliser les services de l’administration électronique.
Un autre participant à la réunion a évoqué, quant à lui, le problème d’assurance des paiements non aboutis. C’est à dire si l’Etat sera garant du remboursement des sommes payées en ligne en cas d’un problème technique. Le directeur d’ISET’COM a évoque, pour sa part, l’importance de l’ergonomie des services e-Gov destinés au citoyens. Car s’il y a des jeunes déjà connectés qui vont rapidement l’adapter, il y a tout de même des personnes âgées à qui faudra adopter le service pour qu’ils puissent l’utiliser sans grandes difficultés.
En plus clair : Même nous avons toutes les lois et tous les budgets pour lancer des services administratifs en ligne, ils risquent bien de faire un flop s’ils seront mal conçu que ce soit dans le design ou dans la présentation du contenu. Et à la lumière de la gestion chaotique de la communication chez le gouvernement, tout porte à croire que ces services seront boudés par les citoyens. Après tout, comment veut-on réussir le e-Gov en Tunisie avec l’actuel niveau lamentable des sites vitrines des administrations tunisiennes et de leur ministère respectif ?
Welid Naffati
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