Nul ne peut nier le charme qu’invoque le terme d’Ingénieur en Télécommunications pour les jeunes et même pour les moins jeunes. Il suffit de voir le classement de cette spécialité pendant l’orientation en 2ème année préparatoire aux écoles d’Ingénieurs ou bien pour les cursus lors de l’orientation du Baccalauréat.
Nul ne peut nier le charme qu’invoque le terme d’Ingénieur en Télécommunications pour les jeunes et même pour les moins jeunes. Il suffit de voir le classement de cette spécialité pendant l’orientation en 2ème année préparatoire aux écoles d’Ingénieurs ou bien pour les cursus lors de l’orientation du Baccalauréat.
La situation est assez compréhensible, voire même inéluctable. Un petit aperçu sur l’historique des formations des ingénieurs en Tunisie pourra être un bon début d’analyse. Juste après l’indépendance du pays en 1956 et jusqu’à très tard des années 90, la tendance était plutôt pour les formations d’ingénieurs en Mécanique, et juste après, pour les spécialités d’électronique, procédés chimiques et pétrolières. La situation n’a commencé à bouger qu’à partir de la dernière dizaine d’années du siècle dernier. Et la conjoncture technologique mondiale à ce moment n’a fait que confirmer cette tendance.
Avec la démocratisation de l’Arpanet pour après devenir Internet, la vulgarisation des systèmes d’exploitation informatiques qui sont passés de systèmes à écran noir et fenêtre de commandes MS-DOS et autres systèmes Unix vers de nouvelles interfaces graphiques permettant au commun des mortels de pouvoir bénéficier de ces nouvelles technologies, mais aussi le début de déploiement des nouveaux réseaux de communications sans fil 2G et l’exploitation des installations téléphoniques fixes pour véhiculer de la Data. Jusqu’à arriver maintenant avec les normes de transmissions très haut débit, que ce soit filaire (fibre optique, ADSL 2+, VDSL, FTTH, etc.), ou bien sans fil (les dernières normes 3G comme la HSPA+, la migration vers la 4G, les dernières technologies Core à partir des release 4 NGN, IMS et le basculement progressif vers le Backhaul tout-IP). Et on ne peut citer les évolutions Infra sans faire un petit détour par l’énorme progrès au niveau Software et surtout l’explosion de la programmation orientée objet que ce soit applicationnelle que web jusqu’à arriver actuellement avec le développement mobile sur les différents OS tactiles mobiles.
Bref, pour dire que cet énorme progrès a suscité un engouement sans précédent pour les métiers du TIC quand on sait que ce secteur reste, parmi rares d’autres, à contribuer par une quasi-stable 10 % au PIB tunisien.
Tout ceci a posé un continuel challenge aux écoles de formation d’Ingénieurs TIC de devoir s’adapter à tous ces divers progrès en modernisant sans cesse leurs contenus pédagogiques et leurs méthodes d’apprentissage en pariant beaucoup plus sur l’aspect pratique et en favorisant la formation à travers les projets techniques et l’organisation de workshop ou de Forum comme celui que vient d’organiser Sup’Com la semaine dernière et qui a porté sur des problématiques aussi bien récentes que majeures à l’instar du Big Data ou aussi l’Internet Of Things. Ainsi, les ingénieurs issus de ce genre d’écoles (Sup’Com, Esprit, ENSI, INSAT, ENIT, etc.) se voient ouvrir devant eux une panoplie de métiers, certes qui ont toutes une relation avec le secteur des TIC, mais qui sont assez diversifiées malgré que l’écosystème Telco tunisien ne soit pas assez développé et n’enregistrant pas assez de croissance en comparaison avec ceux des pays européens.
L’employeur classique des Ingénieurs TIC tunisiens est, sans aucun doute, les trois opérateurs qui offrent des opportunités dans divers métiers comme la gestion de projets Core, Radio, Transmission, Support Réseaux & Système et même la BI & Broadband marketing pour les plus aguerris. En deuxième lieu, on cite les équipementiers qui, puisqu’ils sont les principaux fournisseurs des opérateurs, sont en mesure de proposer des postes pour gérer la livraison de projets ou de services.
Mais l’employabilité des Ingénieurs TIC tunisiens ne se limitent pas, forte heureusement, à ceux-là. Divers startups tunisiennes travaillant surtout sur l’intégration de systèmes et de services pour les opérateurs ou comme sous-traitants aux équipementiers voire même des Skills-Centers pour d’autres compagnies et SSII étrangères. Sans oublier bien entendu l’énorme disposition de ces ressources fort qualifiées, même avec un niveau junior d’expérience professionnelle, à assumer des rôles de développeurs sur toutes les plateformes connues actuellement (J2EE, Dotnet, Android, IOS, PERL, Python, PHP, etc.). Notons également la tendance des plus surdoués d’entre eux à décrocher des projets de fin d’étude à l’étranger, surtout en France et plus récemment au Québec, pour pouvoir continuer après dans des laboratoires de recherche des plus grandes firmes européennes et nord-américaines.
Certes, la Tunisie n’est pas un grand pays au niveau industriel, voire même l’inverse, mais grâce à ses nouvelles générations de jeunes, forts éduqués, passionnés et autodidactes, elle peut prétendre à des places assez avancées en tout ce qui touche, de près ou de loin, aux nouvelles technologies de l’information et de la communication, puisque qu’on le veuille ou non c’est dans cette voie que le monde entier est en train d’aller avec des pas de géants.
Kays Abdellaoui
Architecte Réseaux & Services