Quelques déclarations sur le jeûne de Ramadan, parsemées de menaces et d’intentions concernant la fermeture des cafés et restaurants. Il n’en fallait pas plus pour quelques internautes pour se «déchaîner» à leur manière, c’est-à-dire en provoquant un buzz sur le Net, grâce à un hashtag, le désormais célèbre #Fater.
Quelques déclarations sur le jeûne de Ramadan, parsemées de menaces et d’intentions concernant la fermeture des cafés et restaurants. Il n’en fallait pas plus pour quelques internautes pour se «déchaîner» à leur manière, c’est-à-dire en provoquant un buzz sur le Net, grâce à un hashtag, le désormais célèbre #Fater.
Le débat du ‘faut-il ouvrir les restaurants et les cafés lors de Ramadan’ revient toujours à l’actualité quelques jours avant le début du mois saint. Et cette année n’a pas échappé à la règle. Mais cette fois, c’est le ministre des Affaires étrangères qui a ouvert les hostilités, en annonçant la fermeture de tout café qui ne respecte pas la réglementation du mois saint (Règlement qui n’existe que dans son imagination). Puis, ça été le tour du ministre de l’Intérieur d’annoncer l’interdiction des cafés pendant le Ramadan, et enfin, le désormais célèbre Adel Almi, qui a été plus direct que ses précédents, en avertissant les non-jeûneurs qu’ils les prendrait en photo et les publierait.
La réaction des internautes n’a donc pas tardé, sur Twitter et Facebook. Le Hashtag Fater (#Fater) s’est répandu comme une traînée de poudre. Des statuts se moquant et narguant les déclarations d’Adel Almi ont été publiés. Des pages entières ont été créées, dans lesquelles les Facebookers exhibaient des photos d’eux en train de manger ou de boire, avec un message adressé au Cheikh. D’autres vont plus loin en exhibant des canettes de bière ou des bouteilles d’alcool et de liqueur, comme un signe de défi.
Mais #Fater n’a pas uniquement servi à ridiculiser le chef d’une association qui se veut garante des bonnes mœurs en Tunisie. En effet, ce Hashtag a donné l’idée à quelques internautes de créer une carte sur laquelle sont recensés tous les restaurants du pays qui restent ouverts. La raison est bien sur la fermeture apparente des portes de ces derniers, respectant le principe de la pudeur. Cette tendance, qui rend difficile la découverte des restaurants ouverts, est donc corrigée par cette map interactive, qui affiche avec précision les endroits ouverts et disponibles, avec leurs lieux. Une map qui a recensé plus de 15 restaurants sur l’ensemble du territoire.
Mais cette map participative a été vite sabotée par quelques Internautes en y rajoutant plusieurs fausses adresses. En réaction à cela, quelques internautes ont alors décidé de créer une deuxième map où ils n’ont mis que les adresses vérifiées pour faire de la publicité gratuite aux endroits qui font de la résistance au diktat des jeûneurs. Cette map ne saurait tarder et sera publiée d’ici la semaine prochaine, nous dit-on.
A leur façon donc, les Tunisiens créent une autre fois le buzz. Mais cette fois-ci, il a eu un double impact. Surtout avec l’introduction des hashtags sur Facebook. Et les publications continuent à déferler, tant la polémique du forçage du jeûne reste ancrée chez certaines personnes dotées d’une influence. Une preuve de plus que le Tunisien ne se sent jamais menacé, et que toute décision qui peut affecter sa liberté produit toujours l’effet inverse.
Seif Eddine Akkari