Dans le dernier épisode de Startup Story, Marouen Dhemayed et Walid Naffati ont choisi de vous parler du dernier rapport Doing Business 2019 de la Banque Mondiale (BM), paru en fin du mois d’octobre dernier et selon lequel la Tunisie a gagné 8 places par rapport à l’année précédente, pour se placer en 80ème position. Cette évolution est elle réelle ? Voyons ça ensemble.
Vue globale:
Le rapport mesure les réglementations qui renforcent ou limitent l’activité des entreprises dans 190 économies. Il s’agit de 11 critères dont voici la liste :
• créer une entreprise,
• traiter les permis de construire,
• obtenir de l’électricité,
• enregistrer un bien immobilier,
• obtenir un crédit,
• protéger les investisseurs minoritaires,
• payer des impôts,
• négocier à l’étranger,
• faire respecter les contrats,
• résoudre insolvabilité,
• la réglementation du marché du travail (qui n’a pas été prise en considération cette année)
Comparaison avec les pays arabes :
Dans ce rapport, les Émirats Arabes Unis sont les mieux classés des pays de la région MENA figurant à la 11e place à l’échelle mondiale et la première dans la région MENA. La Tunisie, quand à elle, se positionne en 5ème place des pays de la région MENA.
Pour les pays du Maghreb, la Tunisie se classe au juste milieu, derrière le Maroc (60ème position) et devant l’Algérie (157ème position), sauf au niveau de 3 critères, où elle réussit à dépasser les 2 pays :
• Le raccordement à l’électricité
• L’obtention des crédits
• règlements de l’insolvabilité
En termes de création d’entreprises :
D’après le rapport Doing Business de la BM, la Tunisie est classée 63ème en termes de création d’entreprises. Ce positionnement devrait s’améliorer durant les prochaines années, grâce, notamment, au Startup Act.
En effet, les entreprises spécialisées dans le domaine des TIC trouvent souvent des difficultés dès les premières étapes de création. En cause, l’absence de références technologiques et la non-maîtrise des business digitaux par l’administration tunisienne. D’ailleurs, même le guichet unique de l’API, mis en place dans le but de faciliter les procédures de création d’entreprises, est désormais fonctionnel à mi-temps.
Bien que la Tunisie ait gagné du terrain au niveau de la création d’entreprises, du transfert de propriété, de la protection des investisseurs minoritaires et du paiement des taxes et des impôts, il reste beaucoup à faire au niveau du règlement de l’insolvabilité.
Ce serait peut-être la raison pour laquelle aucune baisse des taxes exorbitantes appliquées au secteur des télécommunications, n’a été observée, et ce malgré le cri d’alarme lancé récemment par la GSMA (lire notre article).
A noter que le rapport Doing Business, élément décisif pour les investisseurs étrangers à la recherche d’un pays favorable à la délocalisation, ne prend pas en considération plusieurs critères importants tels que la réussite des projets, et se concentre plutôt sur les facilités que propose chaque pays pour encourager les entrepreneurs à investir.
Vous pouvez écouter ou télécharger l’intégralité de cet épisode de Startup Story sur le soundcloud de THD.tn
Zeyneb Dridi