La mesure de la santé d’Internet est une initiative open source qui a été lancée par Mozilla depuis Janvier 2017 visant à documenter et à analyser cet état à travers le monde. En combinant des informations de plusieurs sources, elle rassemble des données relatives à cinq thèmes clés qui sont l’innovation ouverte, l’inclusion numérique, la décentralisation, la vie privée et sécurité et l’éducation à Internet. En Janvier, la version 0.1 du rapport sur l’état de santé d’Internet a été publiée, les mois de Février et Mars 2017 sont consacrés à la collecte de retours/commentaires des internautes sur le prototype pour pouvoir aboutir à la version 1.0. Ils envisagent par la suite apporter des modifications sur les indicateurs utilisés chaque année afin de garantir une meilleure qualité de cette mesure dans les versions qui vont suivre.
En ce qui concerne l’innovation ouverte, ce thème inclut les données ouvertes (ou Open Data). Chaque année, un nombre croissant de gouvernements rendent des données accessibles au public via Internet tel que les données relatives aux budgets, aux résultats d’élection et aux recensements. Taiwan est classée première au monde avec 78% d’ouverture à l’échelle gouvernementale. La Tunisie quant à elle n’en a qu’un pourcentage de 21% ce qui est considéré assez modeste même par rapport à l’échelle africaine (8ème en Afrique).
Le deuxième thème d’étude est l’inclusion numérique, qui s’intéresse au nombre de personnes qui ont accès à Internet ainsi que les taux de pénétration d’Internet, les coûts d’accès, la censure, etc.
Cette étude a montré qu’aujourd’hui, plus de trois milliards de personnes sont connectées et les économies émergentes comptent plus d’internautes que les économies occidentales. Malgré cela, d’autres politiques sont nécessaires pour que les pauvres comme les riches puissent disposer d’une connexion à un prix raisonnable et dans des conditions appropriées. A titre d’exemple et selon cette initiative, en Tunisie 48.1% de la population bénéficient d’une connexion internet et même si ce taux n’est pas considéré élevé, elle est classée 3éme en Afrique après l’Afrique du Sud et le Maroc. Ceci est en grande partie dû aux coûts relativement élevés pour avoir une connexion. Selon la même source 58 % de la population mondiale n’a pas les moyens de payer une connexion Internet.
Quant à la censure, Iceland est considérée comme le pays le plus libre dans le monde. En Afrique, l’Afrique du sud est qualifié comme le pays le moins censuré, suivi par le Kenya, le Nigéria puis la Tunisie, qui malgré les efforts des dernières années est toujours considérée comme partiellement libre.
Le thème suivant : La vie privée et la sécurité constituent l’un des thèmes les plus importants dans cette étude vu que les questions de sécurité sur Internet nous concernent tous. Nous devrions être en mesure de comprendre comment sont traitées nos données et de contrôler leur utilisation.en ce qui concerne les lois relatives à la protection des données personnelles, près de la moitié des pays, dont la majeure partie de l’Asie, de l’Afrique et des États-Unis ne dispose pas de lois définissant les droits à la vie privée ou de règles fixant la juste utilisation des données personnelles. L’Union européenne possède de fortes protections et dans de nombreux autres pays la législation nationale sera adaptée. Dans tout ça, la Tunisie est considérée comme un pays possédant des lois sur la protection des données.
Pour le dernier thème qui est l’éducation à l’Internet, vient du fait que la technologie est plus facile d’utilisation aujourd’hui qu’il y a 20 ans et cela a rendu Internet beaucoup plus accessible aux personnes de tout âge dans le monde entier. Cependant, la simplification des outils s’accompagne d’une moindre nécessité de comprendre le fonctionnement d’Internet. Par exemple, 55% des utilisateurs de Facebook en Brésil vivent avec l’idée que Facebook est Internet. De plus, et dans le secteur de l’emploi, cette étude montre que 37 % des travailleurs européens possèdent des compétences numériques insuffisantes, 13 % n’en possèdent pas du tout. Il n’existent pas de statistiques dans cette étude pour la Tunisie ou l’Afrique mais on ne peut qu’imaginer le fossé existant entre les compétences numériques requise et le niveau réel des employés.
Pour conclure, toutes les données de cette étude sont accessibles via ce lien https://internethealthreport.org/v01/fr .
Mariem Loukil