La Tunisie recule de la 63ème position en 2014 à la 86ème position mondiale pour l’année 2015. Soit une dégringolade de 23 places en une année. C’est la conclusion qu’on peut tirer du rapport Open Data Index 2015 de l’Open Knowledge. Cette ONG est un réseau mondial à but non lucratif qui œuvre pour instaurer l’accès à l’information par le biais de la technologie.
La Tunisie recule de la 63ème position en 2014 (lire notre article) à la 86ème position mondiale pour l’année 2015. Soit une dégringolade de 23 places en une année. C’est la conclusion qu’on peut tirer du rapport Open Data Index 2015 de l’Open Knowledge. Cette ONG est un réseau mondial à but non lucratif qui œuvre pour instaurer l’accès à l’information par le biais de la technologie.
L’Open Knowledge vérifie en effet la disponibilité des données des différents secteurs publics, et notamment ceux des ministères. C’est donc un rapport qui tient à vérifier la véracité des propos du gouvernement sur l’accès aux données, et par conséquent, il reflète plus l’expérience de la société civile ou les médias dans chaque pays.
En se basant sur 13 critères de transparence, l’Open Knowledge juge que la Tunisie est à 21% seulement ouverte en termes de disponibilité des données. En 2014, cette note était de 34%. Ca en dit long sur le laisser-aller du pays courant 2015 et ce, malgré le semblant de stabilité politique grâce à la coalition de 4 partis au pouvoir (Nidaa, Ennahdha, Afek et l’UPL).
Sur les 13 critères dressés dans le tableau de 2015 (contre 10 en 2014) on trouve, par exemple, les dépenses publiques du gouvernement. Et là, la Tunisie a gardé son statut quo en une année (Score: 10%), c’est à dire qu’il n’y a aucun site disponible qui publie ces données. Paradoxalement, il est possible de récupérer la liste des dépenses sous format numérique, mais de source officielles chez le gouvernement. Sans cet accès direct avec les officiels, il est donc impossible d’avoir ces chiffres.
Les critères de classification de l’Open Knowledge pour l’année 2015
Un nouveau critère a été rajouté : Les données géographiques (Location datasets) qui, comme les dépenses publiques, ne sont disponibles que par accès privilégié à des sources officielles et non en ligne. Les émissions polluantes ainsi que la qualité de l’eau ne sont pas disponibles. On s’étonnera toutefois du fait que le rapport juge que les données météorologiques ne sont pas disponibles que ça soit par voie publique ou officielle sachant qu’il y a un site de l’Institut National de Météorologie (INM) continuellement mis à jour à l’adresse www.meteo.tn.
On s’étonnera également de voir que sur le critère Company Register, la Tunisie a un 0 pointé sachant que cette base de donnée est disponible en ligne sur www.registre-commerce.tn. Certes, l’accès est payant mais il est tout de même disponible publiquement.
Faut-il alors s’insurger et accuser l’Open Knowledge de manipulation ? Absolument pas. Surtout que cette ONG travaille dans un but non lucratif et se base surtout sur le retour de bénévoles en ligne (dont anonymous). Or, à moins de passer par une prestation payée auprès d’experts, ce retour d’information peut-être erroné vu que le référencement n’est pas le point fort des sites étatiques tunisiens. Il faut s’armer de beaucoup de patience et surtout demander à droite et à gauche pour tomber sur le site en question et vérifier la disponibilité de la donnée.
Le rapport de l’Open Knowledge doit être pris au sérieux par les autorités car c’est un moyen de communication gratuit grâce auquel le gouvernement pourra gagner en visibilité et crédibilité chez les investisseurs étrangers et locaux. Que faire alors ? Il suffit d’envoyer les bonnes URL et les bonnes infos à l’ONG. Le ministère des TIC et de l’Economie numérique devra également travailler avec la Présidence du gouvernement sur un plan de restructuration de tous les sites Web étatiques pour rendre ces données facilement disponibles par simple recherche Google. A bon entendeur.
Welid Naffati
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