« Le rôle des jeunes tunisiens dans la gouvernance de l’Internet est important. Nous œuvrons pour avoir plus de jeunes analystes et chercheurs impliqués et promouvoir la contribution des jeunes dans cette thématique. » déclare Emna Mizouni Directrice de Digital Citizenship, au Digital Safety Forum, le 24 septembre à Tunis.
« Think before you click » est l’un des précieux enseignements du Digital Safety Forum, organisé par la Digital Citizenship et a invité ses 90 participants à se pencher sur les questions sensibles de la bonne gouvernance d’Internet et surtout de la citoyenneté numérique.
Organisé par Digital Citizenship, avec le soutien de l’initiative Salam@, de SecDev Foundation, du Programme Transformation Digitale de la GIZ Tunisie appuyé par le Bundesministerium für wirtschaftliche Zusammenarbeit und Entwicklung (BMZ) ainsi que Audacity, ce forum est une réflexion sur la transformation digitale comme outil d’économie durable, la confidentialité, la protection des données, la question du genre, l’accès augmenté à Internet et l’accessibilité.
La solution pour avoir un Internet inclusif est d’intégrer plus de personnes dans les équipes de développement y compris des personnes porteuses d’handicap”, rappelle Mme Yosr Jouini, consultante et chercheuse dans la technologie, les médias et la société à Technoloxia.
Parlant de personnes en situation de handicap et prenant comme exemple les technologies pour les non-voyants en Tunisie, Mme Yosr Jouini souligne le retard de la Tunisie par rapport à d’autres pays dans le monde. Ce manque de moyens technologiques diminue leurs chances de s’intégrer virtuellement. Une solution préconisée serait une campagne de sensibilisation sur l’importance d’intégrer ces technologies.
Pour y remédier, la consigne a été donnée de faire une campagne de sensibilisation. Dans cette perspective, un groupe de la cohorte du Digital Safety Forum a présenté une initiative intitulée DigiDeaf . Il s’agit d’une campagne de sensibilisation sur le comportement digital au service des personnes sourdes et malentendantes dans le but de développer une application qui facilite la communication avec elles.
Par ailleurs, la cohorte a également mis en évidence l’impact de l’accès limité à Internet dans les zones rurales et la précarité numérique sur l’égalité des chances.
Évoquant l’économie digitale, M. Hichem Abdennadher, expert en Transformation Digitale à la GIZ a déclaré “Il faut s’adapter et développer un état d’esprit de partage entre les grandes entreprises, les start-ups et les entrepreneurs.” Pour cela, il a suggéré de faire des campagnes de sensibilisation pour développer la prise de conscience sur la citoyenneté digitale et promouvoir la transformation digitale de l’économie.
De son côté, Mme Zayneb Takouti, directrice des opérations à Digital Citizenship, a affirmé : « Pour avancer dans l’économie digitale, nous avons besoin de réévaluer les lois existantes pour faciliter les transactions financières. L’introduction de paypal et la facilitation de l’échange en devises sont des exemples d’initiatives qui permettraient aux jeunes tunisiens de rejoindre la quatrième révolution industrielle et de garantir une vraie transformation digitale ».
La transformation numérique est l’avenir selon Mme Wafa Makhlouf, directrice exécutive de la CEED et pour cela elle recommande de “se former et de s’informer”. Et l’importance de se former et de s’informer notamment en littératie numérique met d’accord les panélistes, qui insistent également sur l’intérêt de s’investir dans la culture numérique pour faire face à toute dérision dans l’utilisation de l’Intelligence Artificielle par exemple.
Afin de rappeler un des défis majeurs que rencontrent les acteurs de la gouvernance de l’internet, le travail sur les réseaux sociaux ont une place importante et touche les plus jeunes. Mme Leila Mnekbi, coordinatrice nationale de la Fondation SecDev, a précisé qu’il faut intégrer l’éducation digitale dès le jeune âge.
Ces réseaux sociaux ont le devoir de sensibiliser leurs utilisateurs à certains sujets, comme le respect des données personnelles ou l’application des bonnes pratiques en respect du droit et de la vie privée de chacun.
Ce point est également abordé par un autre groupe de la cohorte par la présentation de l’initiative Data Citizens 216, en tant qu’action qui milite contre les dépassements sur Internet.